Face au contexte inédit marqué par les élections locales et les menaces de perturbations des syndicats d’enseignants, la Cosydep est revenue sur l’effectivité du droit à l’éducation en dépit de cette actualité politico-sociale. D’autant plus que l’éducation, selon la Cosydep, est un enjeu à la fois national et local et l’Etat central tout comme les collectivités territoriales doivent s’engager à investir davantage dans la protection des jeunes apprenants qui représentent l’avenir de notre pays.
Selon la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), les élections pèsent lourdement sur le secteur de l’éducation. De l’avis de son secrétaire exécutif, ces élections mobilisent plus de 6 millions d’électeurs dont une bonne partie d’apprenants et d’enseignants, mais aussi des milliers d’enseignants sur qui repose le fonctionnement correct des 6639 lieux de vote. Fort de ce constat, il n’a pas manqué de s’interroger sur la question de la nécessité d’un retour sur investissement de la part des élus, pour les 6 millions d’apprenants en quête de perspectives. En tout cas, d’après le diagnostic de la Cosydep, ce n’est pas demain la veille de ce retour sur investissement. «La réalité du terrain montre jusque-là des écoles sans eau ou avec des factures impayées ; sans blocs sanitaires ou non fonctionnels ; sans gardiens ou femmes de ménage. Pire, on observe une «cantinisation» anarchique ; une absence de réserve foncière pour l’élargissement du réseau scolaire ; une absence de pièce d’état civil pour de nombreux apprenants ; un retard dans l’appui découlant des fonds de dotation ; peu d’efforts dans la réhabilitation, la modernisation et la rénovation des lieux d’apprentissage», fait remarquer le patron de la Cosydep. Cela est d’autant plus regrettable, relève Cheikh Mbow, que ces différents services relèvent de la compétence des élus locaux. Or, le secrétaire exécutif de la Cosydep est persuadé que l’éducation étant un enjeu à la fois national et local, l’Etat central tout comme les collectivités territoriales, dit-il, doivent s’engager à investir davantage dans la protection des jeunes apprenants qui représentent l’avenir de notre pays. En tout cas, face à cette situation, il n’a pas manqué de livrer la recette de la Cosydep. Il s’agit entre autres de considérer que la campagne électorale doit constituer une célébration de la démocratie et un regain d’espoir, au lieu d’être vécue avec angoisse à cause de la violence verbale et physique qui caractérise les débats et les manifestations des coalitions ; de réaffirmer sa forte préoccupation pour la quiétude et la sécurité dans les lieux d’apprentissage, en préservant l’institution scolaire des rivalités entre acteurs engagés dans ces élections ; d’inviter les candidats à prendre des engagements documentés, réalistes et sincères face aux questions qui perdurent et qui doivent trouver des solutions. Non sans rappeler aux acteurs politiques que les joutes électorales devraient être des opportunités d’éducation à travers les débats, les manifestations et autres réflexions qui doivent être des occasions d’enseignement à distance pour renforcer la mission d’éducation de l’école. Évoquant les plans d’actions des syndicats d’enseignants et les manifestations d’apprenants, la Cosydep recommande de décrypter et de traiter à temps les alertes et autres menaces, en bannissant toute logique de pourrissement ; de régulariser la situation des 5000 enseignants nouvellement recrutés ; d’affronter le rapport sur le système de rémunération des agents de l’Etat qui constitue un point déterminant dans la re-motivation des enseignants ; et de faire face aux exigences de mise aux normes de l’environnement des apprentissages et à l’effectivité du droit à l’éducation en dépit de l’actualité politique.
M. CISS