
En conférence de presse, hier, le porte-parole du Parti socialiste a été incapable de dire ce que le parti reproche au militant Khalifa Ababacar Sall. Abdoulaye Wilane est allé jusqu’à dire que le maire de Dakar n’est pas concerné par la procédure d’exclusion de dissidents enclenché par le parti. Pourtant, Tanor et compagnie n’ont jamais apporté le plus petit soutien à celui qui est jusque-là le secrétaire national à la Vie politique du Ps.
En perspective de la prochaine session du Bureau politique, prévue en janvier, le Secrétariat exécutif national (Sen) du Ps, qui s’est réuni jeudi, a approuvé le rapport introductif des travaux, qui porte sur l’évaluation des élections législatives. Il a aussi été question des propositions qui seront faites au Bureau politique d’exclure les dissidents de leur formation. Face à la presse hier, le porte-parole du parti Abdoulaye Wilane est revenu sur la teneur de la réunion. «Le Sen a confirmé l’exposé des motifs des propositions qui seront faites au Bureau politique d’exclure les responsables du parti qui ont posé des actes de violence graves, d’indiscipline caractérisée, de refus systématique de respecter les dispositions statutaires et réglementaires du parti (…)», dit-il avant de préciser que «la décision ne concerne pas Khalifa Sall, même si eux se revendiquent de lui».
Mais, sur ce sujet, Abdoulaye Wilane a eu tout le mal du monde à expliquer l’inexplicable. En effet, interpellé sur le cas Khalifa Sall, après qu’il l’a abordé, le député-maire de Kaffrine a soutenu : «Monsieur Khalifa Sall, jusqu’ici, était membre des instances de la direction du parti. Il prenait part, à chaque fois qu’il en avait l’occasion et qu’il était présent au Sénégal, à nos réunions et délibérations. Jamais, ni dans les instances du parti, ni publiquement à travers le pays, on ne l’a entendu décliner une quelconque ambition personnelle ou présidentielle. Au contraire, ce sont des énergumènes spécialistes du positionnement qui ont, en son nom et certainement pas pour son compte, posé des actes et le convoquent ou lui prêtent des ambitions».
Pourtant, à aucun moment depuis que Khalifa Ababacar Sall a maille à partir avec la justice, le Parti socialiste n’a daigné lui apporter son soutien, comme ce fut le cas pour Barthélemy Dias. A cette question, Abdoulaye Wilane a donné une réponse aux allures d’histoire à dormir debout. «Comprenez que comparaison n’est pas raison», finira-t-il par dire après moult tentatives de réponse.
«Le conclave sans cardinaux» à Kaolack des partisans de Khalifa Sall
Concernant le conclave convoqué aujourd’hui par les proches de Khalifa Sall à Kaolack, Abdoulaye Wilane fera dans la raillerie. «Qu’ils organisent un conclave sans des cardinaux, ça ne me gène pas», raille-t-il. Et de renchérir sur un ton plus sérieux, que «cela prouve qu’ils ne se respectent pas et ils ne respectent même pas ceux-là qu’ils considèrent comme des militants du parti».
Accusant les proches de Khalifa Sall, sans les citer, d’avoir perdu «celui qui leur rendait énormément de services», le député-maire de Kaffrine a déclaré que si «Khalifa Sall était libre, je ne suis pas sûr qu’il les suivrait sur ce terrain».
Faisant le tour d’horizon de l’actualité, le Sen du Ps a condamné «les ingérences inacceptables et insultantes du Conseil de Paris, dans une affaire pendante devant la Justice de notre pays». Il a par la même «renouvelé sa confiance en la justice, pour un procès juste et équitable de tous les prévenus, dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la ville de Dakar».
Sidy Djimby NDAO