
C’est confirmé. A partir du 1er décembre, les factures d’électricité vont grimper. L’information a été donnée par le Directeur général de la Senelec hier mardi. Cependant, l’application de la nouvelle grille tarifaire ne s’applique pas à tous les ménages. En effet, d’après Pape Demba Bitèye, qui soutient qu’il y a un trou de 12,191 milliards à combler, seule la clientèle domestique de la Senelec connaitra une hausse.
Le Directeur général de la Senelec, Pape Demba Bitèye, a confirmé hier l’entrée en vigueur de la hausse du prix de l’électricité, justifiant un manque à compenser. «Pour le trimestre commençant le 1er octobre 2019, le manque à gagner pour la Senelec se chiffre à 12,191 milliards de F Cfa correspondant à une hausse tarifaire de 26,3%. L’ajustement des tarifs du 1er décembre 2019 correspond en réalité à une hausse de 6% (contre 20,3% supportés encore par le gouvernement), soit une contribution des clients à hauteur de 2,462 milliards de F Cfa sur 12,191 milliards de F Cfa de la compensation du dernier trimestre de 2019».
«LE GOUVERNEMENT N’A PAS APPLIQUE LA REDEVANCE ELECTRIFICATION AUX CONSOMMATEURS»
Il a révélé que pendant ces trois dernières années, Le gouvernement du Sénégal, qui s’est toujours opposé à une hausse brusque du prix de l’électricité en supportant ainsi toutes les conséquences sur le plan macro et micro-économique, a géré 316,342 milliards de F Cfa afin d’éviter une augmentation des tarifs pour le consommateur, même si la subvention n’a pas été complète. «Le gouvernement n’a pas appliqué la redevance électrification aux consommateurs de 0,7 F Cfa par kWh depuis 2016, ce qui constitue une autre forme de subvention aux consommateurs qui ont accès à l’électricité par ceux qui n’en ont pas».
Le Directeur général de la Senelec soutient que le réajustement des tarifs est inévitable. Pour lui, c’est une situation qui s’impose aujourd’hui à certains pays de la sous-région. «Cette situation n’est ni inédite ni nouvelle, car nous avons connu dans le passé une situation similaire qui a exigé une hausse du prix de l’électricité», a-t-il laissé entendre. Avant de poursuivre : «dans notre formule de revenus, les 70% sont liés aux combustibles. Et aujourd’hui, nous savons tous que le combustible a augmenté et par conséquent, les ressources que la Senelec utilise pour satisfaire sa clientèle augmentent. Le revenu maximum que la commission lui autorise également augmente. Par conséquent, si les tarifs ne permettent pas de couvrir, nous serons obligés de demander une compensation de l’Etat ou un réajustement».
«Les ménages à faible revenu, soit 611.203 ménages, ne subiront pas la hausse»
Pape Demba Bitèye est largement revenu sur la nouvelle grille tarifaire à la clientèle. Pour lui, l’application de la nouvelle grille n’impactera que la clientèle domestique qui est de 1.131.053 à fin 2018, et ne concernera que les factures à payer en janvier 2020 pour les clients facturés mensuellement et février 2020 pour les clients facturés par bimestre. «Les ménages à faible revenu, qui constituent 54% de la clientèle domestique de la Senelec, soit 611.203 ménages, ne subiront pas la hausse du prix de l’électricité. 300.000 clients domestiques (26%) auront une augmentation de 2,7%, et quand on cumule ces deux rubriques, nous avons 80% qui ont une hausse de moins de 3%. Pour les autres ménages qui constituent 20%, ils subiront une hausse entre 7 et 10%», a expliqué le Dg de la Senelec.
Interrogé sur la période choisie pour informer de la nouvelle grille tarifaire, le Dg de la Senelec d’expliquer que tout d’abord le réajustement n’est pas un choix de la Senelec et ensuite, il fallait attendre le feu vert de la Commission de régulation. «Nous avons communiqué lorsque la décision de la commission de régulation est tombée. Ce n’est pas à Senelec de décider d’un réajustement tarifaire. Senelec est une entreprise régulée et la commission de régulation est là pour protéger les consommateurs, mais surtout veiller à la viabilité financière du secteur électrique, parce que pour protéger le consommateur, il faut quand même qu’il y ait un produit. C’est pour ça que la commission de régulation veille à ce que les consommateurs ne subissent pas le dictat des opérateurs».
Khadidjatou DIAKHATE