10 ans de réclusion criminelle, c'est ce que risque le chauffeur de taxi clando Ndiaga Diop, qui a comparu hier devant la Chambre criminelle de Dakar pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec effraction, usage d’arme et de véhicule. Il sera fixé sur son sort le 21 avril prochain.
Chauffeur de taxi clando de son état, Ndiaga Diop s'est mis dans un sale pétrin. Pour des faits d'association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec effraction, usage d’arme et de véhicule, il a été renvoyé hier en jugement devant la Chambre criminelle de Dakar où il risque 10 ans de réclusion criminelle. Ces faits qui lui sont imputés remontent au mois de janvier 2018. Ndiaga Diop et ses deux acolytes en fuite, à savoir les nommés Bouyeul et Omar, formaient le trio qui écumait les éleveurs de Loul Sessène et de Thiadiaye. Et pour démasquer ces malfrats, les victimes ont saisi la brigade de Thiadiaye d’une plainte pour vol. C’est ainsi que Ndiaga Diop a été interpellé au rond-point Emg. C’est devant l’attitude suspecte des passagers qui étaient à bord d’un véhicule aux vitres teintées, qu’un policier leur a demandé d’ouvrir la malle. Là, grande a été sa surprise de découvrir 6 moutons. Sans attendre d’être interrogés, les deux passagers ont détalé, laissant sur les lieux le malchanceux Ndiaga Diop.
Interrogé, celui-ci a reconnu être membre d’une bande qui opérait entre les localités de Thiadiaye et Sessène. Mieux encore, Ndiaga Diop a dit devant le magistrat instructeur qu'il ne volait pas, mais se chargeait du transport du bétail en contrepartie d'une rémunération de 20.000 F Cfa.
Hier, face au juge de la Chambre criminelle, Ndiaga Diop a tout nié en bloc. «Je suis un chauffeur. Ce jour-là, je conduisais, et arrivé au rond-point Emg, les policiers m'ont contrôlé et m’ont réclamé les papiers. Bouyeul et son ami sont descendus et ont fui. J’ignorais qu’ils étaient des voleurs. Je les ai embarqués entre Loul Sessène et Thiadiaye à l’aube et non à 1 heure du matin», dit-il.
Ces contestations n'ont pas convaincu le représentant du procureur qui a requis contre lui 10 ans de réclusion criminelle et la disqualification du vol en recel. «Il a été constant avant de changer de version à la barre en disant qu'il ignorait l'origine frauduleuse des bêtes. Mais cela ne l’a pas empêché de les transporter. C’est vrai qu’il n’a pas volé, mais il connaissait leur origine illicite», a tonné le parquetier. Me Aïssatou Guèye de la défense arguant qu'il est constant que son client n’a pas participé au vol, de s'interroger : «est-ce que le fait de trouver le produit volé dans son véhicule suffit comme élément pour le condamner pour recel ? Les personnes qui pouvaient le confirmer ont fui. La preuve n’a pas été rapportée». Le conseil a au terme de sa plaidoirie demandé son acquittement pur et à défaut la clémence. Délibéré le 21 avril prochain.
Fatou D. DIONE