Le ministre des Affaires étrangères du Sénégal ne veut pas suivre le ministre de la Culture gambien sur son chemin. Alors que Hamat Bah avait attaqué frontalement le régime et la classe politique sénégalaise, qui se borneraient, selon lui, à parler plus qu’à travailler, Me Sidiki Kaba a voulu relativiser et éviter de mettre de l’huile sur le feu. «Je n'ai pas participé à cette conversation. Mais ce qui est important, c’est que ce qui nous lie avec la Gambie dépasse ces conversations qui peuvent être considérées comme des épiphénomènes. (…).Tout le monde peut dire que les Sénégalais procèdent de telle ou de telle façon. Mais, ce n'est pas la réalité. Beaucoup de choses nous lient avec la Gambie et avec nos voisins». D’ailleurs, à propos des bonnes relations avec le pays du Président Barrow, le patron de la diplomatie sénégalaise note que «le 13 de ce mois, le conseil présidentiel (entre les deux pays) va se faire en Gambie. Et le président de la République (Macky Sall) sera là-bas». Toutefois et sans donner l’air de répondre aux propos du ministre gambien, Sidiki Kaba a rappelé le rôle déterminant du Sénégal et de son président, dans le dénouement de la crise postélectorale qui menaçait la paix et la stabilité de la Gambie, suite au refus de Yaya Jammeh de quitter le pouvoir après sa défaite à la présidentielle. «Quand la Gambie était confrontée à des difficultés, à une dictature qui avait duré 22 ans, qui avait plombé le pays et qui avait installé la peur, le Sénégal était là, debout, pour l’aider à conquérir sa victoire, celle d’Adama Barrow. Le Président Macky Sall était là, a conduit des négociations qui ont permis à ce pays-là d’accéder à la démocratie sans qu’il y ait une goutte de sang versée. C’est ça qui est important», assène-t-il.
Mbaye THIANDOUM