Dans une déclaration publiée hier 8 octobre 2025, le Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr) accuse le régime de Pastef de dérive autoritaire, de faillite économique et de discrimination judiciaire. Le mouvement d’opposition annonce une série de manifestations à la fin du mois d’octobre pour «arrêter le désastre en cours» et réclame la libération des prisonniers politiques, le retrait des mesures antisociales et le respect de la justice.
La Conférence des leaders du Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr) dénonce ce qu’elle qualifie de «radicalisation outrancière du pouvoir Pastef», et appelle les Sénégalais à une mobilisation nationale pour «arrêter le désastre en cours». Selon le Fdr, le régime, «confronté à des échecs répétés dans bien des domaines», tente de masquer son impuissance à travers une stratégie de diversion, en «multipliant les déclarations incendiaires contre certaines communautés, figures religieuses et leaders de l’opposition».
Alors que pendant ce temps, les véritables priorités sont : crise financière de l’État, marasme économique, pauvreté croissante et mesures antisociales.
Sur le terrain économique et social, le Fdr charge sans ménagement le gouvernement, qu’il accuse de camoufler ses carences derrière la communication politique. Les inondations qui ont frappé plusieurs localités, notamment Touba et la vallée du fleuve Sénégal, sont citées comme symbole de cette faillite de gouvernance. «Les milliards pompeusement annoncés dans les médias pour secourir les populations sinistrées demeurent invisibles sur le terrain», affirme le texte, dénonçant «l’abandon» des habitants par les autorités.
Le Front pointe également la taxe sur les transferts d’argent, qu’il qualifie d’«anti-économique», et les opérations de déguerpissement menées contre les acteurs du secteur informel, «sans aucune mesure d’accompagnement».
Un appel à la mobilisation nationale
Aussi, il annonce une grande manifestation nationale à Dakar, en fin octobre, pour protester contre la politique du gouvernement et réclamer des mesures concrètes. Des manifestations simultanées sont également prévues dans tous les départements du pays ainsi que dans la diaspora, afin de donner à ce mouvement de contestation une ampleur nationale et internationale.
Le Fdr énumère une série de revendications qui figureront au cœur de ces mobilisations. Le communiqué cite ainsi : le retrait des mesures antisociales, en particulier la hausse du coût de l’énergie et la taxation du mobile money ; le rétablissement des 30.000 travailleurs licenciés et le respect des accords syndicaux ; le paiement des bourses familiales en souffrance ; le maintien des subventions sur l’énergie et les produits de base ; le respect des décisions de justice, notamment celles du Conseil constitutionnel ; la fin du harcèlement judiciaire contre les opposants, journalistes et voix critiques ; la libération immédiate des prisonniers politiques et d’opinion et enfin, l’annulation des poursuites relatives aux événements de 2021 à 2024, tant que la loi d’amnistie ne sera pas abrogée.
Pour le Front, le mot d’ordre est désormais clair : rassembler toutes les forces démocratiques pour enrayer une dérive qu’il juge “dangereuse pour la République”.
Sidy Djimby NDAO













