Khalifa Sall a certainement tiré beaucoup de leçons de son emprisonnement. Et pour éviter à Barthélemy Dias les mêmes pièges, le leader de Taxawu Sénégal est entrain de déployer toutes ses forces pour le tirer des griffes du régime, puisque convaincu que la réactivation de ce procès n’est que pure manœuvre politique. Ainsi, comme il avait appelé les Sénégalais à se joindre à eux pour accompagner son lieutenant au tribunal, hier, Khalifa Sall réitère son invite à tous les citoyens imbus de justice pour faire libérer Barthélemy Dias, Malick Gakou et Ousmane Sonko.
S’il était connu pour ses appels à l’apaisement, Khalifa Sall montre ces derniers temps une autre facette de lui. Il multiplie les sorties musclées et les appels à la résistance depuis la réactivation de l’affaire Ndiaga Diouf qui était programmée hier, avant d’être renvoyée au 1er décembre prochain.En effet, suite à sa détermination à rejoindre le tribunal de Dakar, malgré le renvoi du procès, Barthélemy Dias a été arrêté avec Ousmane Sonko et Malick Gakou et tous conduits au camp Abdou Diassé. Ce qui provoqua la colère de leurs partisans qui ont décidé d’aller assiéger ledit camp. Mais, après s’être entretenu avec les autorités des lieux, Khalifa Sall a convenu de faire partir les manifestants pour que Barthélemy Dias et Cie soient renvoyés chez eux le soir sans aucune procédure. Malheureusement,ces derniers, déclare Khalifa Sall, ont reçu la notification de leur arrestation. «Nous avons un régime qui a chaque fois qu’il est en mauvaise posture n’hésite pas à utiliser la justice contre ses adversaires», soutient le leader de Taxawu Sénégal,qui affirme que l’opposition en a assez de subir les assauts du régime du Président Macky Sall. Poursuivant, Khalifa Sall assure : «il était convenu que je fasse partir les nombreux militants venus avec nous pour qu'ensuite nos camarades soient libérés et conduit chez eux».
«Nous avons un régime qui à chaque fois qu’il est en mauvaise posture n’hésite pas à utiliser la justice contre ses adversaires»
Et alors que nous pensions que la parole donnée avait une valeur chez nos vis-à-vis, nos camarades nous signalent qu’ils ont reçu la notification de leur arrestation», fulmine-t-il avant de préciser que la ruse et la malice ne peuvent pas passer ni prospérer cette fois-ci et qu’ils ne vont pas rester les bras croisés. Il invite à cet effet les Sénégalais, la jeunesse de ce pays à se tenir debout pour se battre. «Je pèse bien mes mots et j’assume. J’invite, au nom de la coalition Yewwi Askan Wi, la jeunesse sénégalaise et les femmes sénégalaises à se lever pour protéger la démocratie, pour que ces camarades retrouvent la liberté. J’appelle tout le monde à faire face à cette forfaiture».
«L’accueil que nous a réservé le commissaire central n’est pas digne de son rang. Nous prenons acte.Personne ne sait de quoi demain sera fait»
Ce sont des menaces à peine voilées que Khalifa Sall a envoyées au commissaire central hier. Non content de l’attitude de ce dernier quand il est allé le rencontrer pour s’enquérir de la situation de Barthélemy Dias et Cie, le leader de Taxawu Sénégal a fait savoir à ce dernier que rien n’est figé, tout évolue dans la vie. «Quand les éléments de la Bip les ont interceptés au niveau de l’Université Cheikh Anta Diop, nous nous sommes rendus en premier au commissariat central pour voir le commissaire, mais l’accueil qu'il nous a réservé n’est pas digne de son rang. En tant que haut fonctionnaire, le commissaire central doit savoir qu’il ya certaine attitudes à éviter parce que personne ne sait de quoi demain sera fait, rien n’est figé et nous prenons acte», déplore-t-il, avant d’enchaîner : «contrairement aux éléments du camp Abdou Diassé, ils nous ont bien accueilli et nous nous avons échangé jusqu’à trouver un terrain d’entente, même si au final ils n’ont pas respecté leur parole».
NdèyeKhady DIOUF