Idrissa Seck n’en finit pas de recevoir des coups. Et les tirs vers le leader du Rewmi fusent de partout. Pour certains prêcheurs, notamment Imam Massamba Diop, la prière du vendredi a été l’occasion saisie pour déverser leur bile sur l’ancien Premier ministre. En effet, le numéro un de l’Ong Jamra, qui a dirigé la prière de jumaa à Pikine, a axé une grande partie de son prêche sur le discours du patron du Rewmi. A l’en croire, si Idy affirme que le mot «Makka» n’existe pas dans le Coran, c’est qu’il a tout faux. S’exprimant en français, pour s’adresser cette fois, dit-il, à des gens qu’il connait bien et qui se connaitront et qui sont parmi les fidèles dans la mosquée, Imam Massamba Diop a demandé à Idy de s’excuser. «Je demande solennellement à Idrissa Seck de présenter ses excuses au peuple sénégalais pour ce qu’il a dit. Il doit présenter ses excuses à la télévision», soutient l’imam. Selon le président de Jamra, Idy a dit des «bêtises» ; c’est une «bavure» qu’a faite le patron du Rewmi. Pire, il essaie de nier une vérité qui a existé depuis 15 siècles ; ce qui n’est pas possible à ses yeux. L’imam Diop, qui dit avoir «peur» pour ce petit pays qu’est le Sénégal, de dire : «il y’a des gens qui ont l’amour du prophète de l’islam, au point qu’ils sont capables d’en découdre avec toute personne qui s’en prendrait à lui ou qui tenteraient de mettre en doute ou de nier ses propos». Toutefois, il a demandé aux fidèles musulmans de ne pas tuer, de ne pas tabasser ni insulter personne et de garder leur calme.
Et ce n’est pas tout, pour prouver à Idrissa Seck qu’il a tout faux, Imam Massamba Diop a invité le jeune Mouhamed Guèye, un jeune étudiant qui vient de remporter le deuxième prix au concours de récital du Coran, qui a été organisé en Côte d’Ivoire, à lire le passage du Coran dans lequel Dieu parle bien de «Makka». Selon lui, le garçon est rentré sur Dakar dans la nuit du jeudi au vendredi, et il a demandé à ses parents de lui permettre d’assister à la prière du vendredi pour une séance de lecture du Coran, histoire de faire revivre le Coran dans le cœur des fidèles. Après la prière, le garçon s’est attelé à cette tâche. Lors de sa visite à la famille de feu Fallou Sène, le jeune étudiant qui a été tué lors de la manifestation à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Idrissa Seck, qui s’expliquait sur le différend israélo-palestinien, a laissé entendre que le Coran parle de «Bakka» plutôt que de «Makka» et que si ça se trouve, les musulmans, pour la prière, devraient se tourner vers Jérusalem. Ces propos ont suffi à irriter plusieurs religieux, surtout Sidy Lamine Niasse qui a déversé sa colère sur l’homme politique.