Encore une victoire pour le Docteur Hachem Diab El Hadi ! L’anesthésiste-réanimateur et médecin de Bibo Bourgi va retrouver son poste à la Clinique du Cap. En effet, la Cour suprême, qui a statué hier sur sa requête, a ordonné la suspension de l’arrêté du ministre de la Santé et de l’Action sociale. Lors des débats, L’Avocat général et le président de la chambre n’ont pas été tendres avec le ministre de la Santé.
N’en déplaise le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Hachem Diab El Hadi va continuer à exercer son métier et sa passion. La Chambre administrative de la Cour suprême, statuant en référé, conformément aux articles 84-85 de sa loi organique, qui lui permettent de se pencher en référé sur des procédures de l’espèce liées à l’urgence, a ordonné hier la suspension de l’arrêté du 5 janvier 2018 du ministre de la Santé et de l’Action sociale. Ledit arrêté avait décidé de la suspension pour un an du docteur Hachem Diab El Hadi, spécialiste en anesthésie et réanimation à la Clinique du Cap. Dr Hachem est plus connu comme étant le médecin de Bibo Bourgi.
Pourtant, l’Agent judiciaire de l’Etat (Aje) a tenté de défendre le ministre de la Santé, en soutenant qu’en réalité, le Docteur Hachem, qui parle d’urgence dans sa requête, ne le démontre pas par son attitude. Car, pour l’Aje, c’est 4 mois après, c’est-à-dire en avril, qu’il a fait sa requête et a signifié l’urgence le 18 avril. Mieux, selon toujours l’Aje, entre janvier et juillet, il s’est passé 7 mois et jusque-là, selon lui, on ne leur a signifié aucun blocage à la Clinique du Cap et il n’y a eu aucune plainte. Et pour finir, le représentant de l’agent judiciaire de l’Etat a expliqué que la décision de suspension du ministre se justifie par le fait qu’il a voulu attendre la décision de l’Ordre des médecins.
Curieusement, l’Avocat général massacre le ministre de la Santé
Cependant, l’Agent judiciaire n’a pas eu l’appui de l’Avocat général, qui a littéralement pris son contrepied et celui du ministre. Selon le représentant du ministère public, il n’y a aucun délai imparti aux parties pour la signification, dès l’instant qu’il est dans le délai de deux mois. Ensuite, pour l’Avocat général, le dépôt de la requête par les conseils du Docteur Hachem s’est fait dans les délais. Et s’agissant de l’urgence, il estime qu’il y a «suffisamment d’urgence», parce qu’il n’y a pas de médecin anesthésiste présentement à la Clinique du Cap. En outre, l’avocat général s’est interrogé sur la compétence du ministre. Car, pour lui, s’il s’agissait d’un médecin exerçant dans le public, il n’y a pas de problème, mais du moment qu’il s’agit d’un médecin officiant dans le privé, le ministre devait d’abord avoir l’avis du Conseil de l’Ordre qui constitue l’autorité. Le Parquet général précise également que le ministre n’a pas donné d’explication sur sa mesure de suspension.
Le président de la Chambre administrative crucifie le ministre de la Santé
Suivant l’Avocat général, le président de la Chambre administrative a constaté que le ministre a porté atteinte au droit du Docteur Hachem d’exercer son travail. Le président Abdoulaye Ndiaye a aussi souligné qu’en prenant cette mesure, le ministre a porté atteinte gravement à la situation du docteur, qui s’est retrouvé sans travail. Il a ainsi ordonné la suspension de l’exécution de l’arrêté du 5 janvier 2018, au grand bonheur du médecin de Bibo Bourgi.
L’anesthésiste de la Clinique du Cap, faut-il le rappeler, a été contesté par les conseils de l’Etat du Sénégal, au motif qu’il avait falsifié ses diplômes qu’il aurait obtenus en Côte d’Ivoire. Une procédure a été même enclenchée à son encontre. Hachem Diab El Hadi est intervenu indirectement dans la procédure concernant Bibo Bourgi et Karim Wade, car il suivait l’ami de Karim Wade et donnait son avis sur sa situation médicale.
Alassane DRAME