De main de maître, le Doyen des juges d’instruction poursuit ses auditions dans l’affaire Batiplus. Après les délégations judiciaires et la saisine conservatoire sur les immeubles appartenant aux parents de Rachelle Sleylati, le juge d’instruction devait passer à l’audition de ces derniers, hier. Mais, les parents de Rachelle n’ont pas déféré à la convocation. Selon nos informations, ils ont envoyé au magistrat instructeur des certificats médicaux avec une invalidité de 15 jours. Seulement, le juge Samba Sall n’a pas été convaincu. Il a décerné un mandat de comparution à tous les deux.
Alors qu’ils devaient être entendus sur le fond du dossier hier, André et Marie Joseph Sleylati n’ont pas déféré à la convocation du Doyen des juges d’instruction. Les parents de Rachelle Sleylati ont tous les deux justifié leur absence par des raisons médicales. Nos sources nous soufflent qu’ils ont présenté des documents médicaux délivrés par un même médecin et qui atteste de leur invalidité pour 15 jours. En d’autres termes, ils ont souhaité que le magistrat instructeur renvoie leur audition à une date ultérieure, le temps qu’ils se rétablissent. Sont-ils réellement malades ? Curieux, en tout cas, que tous les deux puissent s’absenter le même jour et pour les mêmes raisons. Quoi qu’il en soit, le juge Samba Sall ne semble pas convaincu. En conséquence le magistrat instructeur a tout simplement décerné un mandat de comparution aux parents de Rachelle Sleylati. C’est dire que de gré ou de force, ils vont devoir faire face au juge pour être entendus, s’ils ne veulent pas être conduits manu militari.
En fait, ce n’est pas la première fois que les parents Sleylati sollicitent un renvoi. Faut-il le rappeler, lors de leur audition d’inculpation, ils n’ont pas répondu à la convocation du juge qui a dû renvoyer. Ils avaient prétexté un décès au sein de la famille pour solliciter un renvoi. Le magistrat instructeur avait accédé sans problème à leur demande. Mais cette fois, le juge a décidé d’opposer un niet catégorique.
Qu’est-ce qui a motivé le refus du juge et le mandat de dépôt ? Ce qui est sûr, c’est que dans cette affaire, Rachelle Sleylati, la seule actuellement en détention parmi les personnes inculpées, pourrait bénéficier d’une liberté d’office, si toutefois le juge ne boucle pas son instruction, dans les 6 mois. Or, c’est le 24 septembre prochain que le délai de 6 mois, imparti au magistrat instructeur par la loi, dans le cas d’une affaire correctionnelle, va expirer. C’est donc une course contre la montre pour le juge d’instruction qui n’a plus de temps à perdre. D’où peut-être son empressement à vouloir entendre les autres parties. Car, son calendrier est déjà ficelé et il ne peut pas se permettre de le repousser. Une mauvaise nouvelle pour les parents de Rachelle Sleylati qui, si c’était aussi leur plan pour faire libérer leur enfant, risquent de voir ce plan foirer.
Alassane DRAME