
C’est à se demander si on n’est pas déjà dans la campagne électorale. En tout cas, c’est l’impression que l’on a quand on suit les cérémonies d’inauguration du Président Macky Sall. La dernière en date, c’est celle de la Grande mosquée Thierno Souleymane Baal de Guédiawaye.
Une inauguration aux allures de meeting, c’est le spectacle auquel les habitants de la ville de Guédiawaye ont eu droit, hier. En effet, les discours prononcés lors de la cérémonie d’inauguration de la Grande mosquée Thierno Souleymane Baal l’illustrent parfaitement. De la posture des délégués de quartier, qui jurent sur tous les saints que la victoire du chef de l’Etat au premier tour est incontestable, à celle du Président Macky Sall, qui déclare qu’il n’a pas de soucis à se faire pour cette zone lors des prochaines présidentielles, il n’y en avait que pour la politique.
Content de la construction de la Mosquée, l’association des délégués de quartiers de la ville de Guédiawaye promet au Président Macky Sall un second mandat et ce dès le premier tour. «Nous vous réitérons notre engagement sans faille dans la réalisation de notre objectif collectif qui est votre victoire au premier tour. Vous êtes une bénédiction pour le Sénégal et nous allons vous rendre hommage en vous reconduisant à la tête de ce pays le soir du 24 février», a fait savoir Hamidou Diallo, président de l’association des délégués de quartier de la ville de Guédiawaye.
Embouchant la même trompette, El Hadji Daouda Thioune, dignitaire à la ville de Guédiawaye, affirme qu’il préfère placer sa confiance en la personne du Président Macky Sall que sur des personnes dont il ne sait rien. «Vous, au moins, nous vous connaissons. Vous avez occupé différents postes de responsabilités dans ce pays, avant de devenir Président. Vous n’allons certainement pas accorder notre confiance à quelqu'un dont on ne sait rien, quelqu'un dont on ne connaît pas les motivations. Heureusement qu’il y a le parrainage. Ils crient au scandale à cause du parrainage, alors que ce qu’ils ne savent pas, c’est que c’est le peuple qui a tranché», soutient-il.
Poursuivant le vieux Thioune lance : «soyez assuré, vous avez le peuple avec vous et c’est l’essentiel».
Macky Sall : «qu’ils continuent de chialer, c’est quand même normal puisque nous les tenons à la gorge»
Comme à ses habitudes, le chef de l’Etat a profité de cette tribune pour mettre en exergue ses réalisations tout en narguant ses adversaires. «Nous avons de grandes ambitions pour les villes de Pikine et Guédiawaye et cela s’explique par la place qu’ils occupent dans la carte démographique du pays», explique le chef de l’Etat.
Vu de l’accueil qui lui a été réservé, Macky Sall est certain qu’il n’a pas à s’en faire pour la vile de Guédiawaye lors des prochaines élections. «Fii moom mokk na rumbux. Je peux même ne pas battre campagne dans cette zone, mais je sais déjà que nous aurons la voix des populations avec nous», déclare le chef de l’Etat
Narguant ses adversaires, Macky Sall ironise : «qu’ils continuent de parler, c’est tout ce qui leur reste à faire. Et c’est quand même normal qu’ils chialent, puisque nous les tenons à la gorge et ils le savent», raille le Président Sall
«Que personne, je dis bien personne, ne croit qu’il peut déstabiliser ce pays. Soyez tranquilles, j’y veillerai»
Avant de poursuivre : «Ce qu’il ne faut pas accepter, par contre, c’est de leur permettre de plonger le pays dans le chaos. S’il plait à Dieu, le pays continuera de marcher comme il se doit», balance le Président Sall, avant d’ajouter : «que personne, je dis bien personne, ne croit qu’il peut déstabiliser ce pays. Soyez tranquilles, j’y veillerai». Pour conclure, le candidat de Benno Bokk Yakaar de lancer : «L’arène est là ; que celui qui veut lutter vienne. Mais que celui qui ne veut pas lutter reste en dehors, pour suivre. Mais vouloir dire : je ne vais pas lutter et personne d’autre ne va lutter. C’est ça le problème».
Macky raille Gakou : «Mme le maire du Petit Parti»
C’est à croire que Macky Sall avait piqué hier le virus de la raillerie contre l’opposition. Et ce n’est pas Malick Gakou qui dira le contraire. Comme pour signifier à ce dernier qu’il est minoritaire dans sa base de Guédiawaye, comme dans le reste du pays, le candidat de la mouvance présidentielle de balancer, à une élue du Grand Parti qui était à la cérémonie. «Mme le maire de Petit parti, vous transmettrez mes salutations à votre leader, Malick Gakou. Mais dites-lui, que le Grand parti, c’est cette large coalition (Benno Bokk Yakaar). Le Grand parti c’est ici», raille-t-il sous un tonnerre de rires et moqueries des responsables et militants de la mouvance présidentielle qui l’entouraient.
Ndeye Khady D. FALL et Vieux Père Ndiaye
PRIÈRE DU VENDREDI A LA GRANDE MOSQUÉE DE GUEDIAWAYE
Le sermon à forte connotation politique de l’imam indispose les fidèles qui grondent et boudent la prière
L’imam, qui a dirigé, hier, la prière du vendredi, à l’occasion de l’inauguration de la Grande mosquée du département de Guédiawaye baptisée Thierno Souleymaani Baal par le président Macky Sall, s’est attiré les foudres des fidèles. Ces derniers étaient très remontés contre le xutba (sermon) trop politique du guide religieux envers le chef de l’Etat et ont boudé la prière.
La prière hebdomadaire d’hier à la Grande mosquée Thierno Souleymaani Baal de Guédiawaye a été boudée par des fidèles à cause de la teneur à très forte coloration politique de l’imam. A l’arrivée du chef de l’Etat, à 14h passées, il a été reçu par le comité d’accueil de la cérémonie. Macky et sa délégation ont été directement conduit à l’estrade du lieu de culte aux fins de sacrifier à ce pilier de la religion.
Les muezzins de la Grande mosquée s’emmêlent les pinceaux lors des appels à la prière
Mais, à peine assis à même la natte, un individu entonne l’appel à la prière (likham) alors que l’imam n’a pas encore prononcé son xutba (sermon). Les fidèles se tiennent alors debout, se positionnent par rangées, après l’appel à la prière du muezzin, et guettent le feu vert de l’imam pour entamer la prière. Mais, un autre individu se signale, s’amène devant le micro et prononce un autre appel à la prière. Deux autres appels à la prière seront ensuite prononcés par d’autres individus. Ce fut la stupéfaction dans la mosquée. Les fidèles s’offusquent, avec des murmures, de la cacophonie et se posent mille et une questions. Ils échangent un regard ahuri et médusé et se gardent d’élever la voix.
Les longues envolées lyriques et élogieuses de l’imam envers Macky font grincer des dents
Ainsi, l’imam entre en action, se tient debout devant le minbar et entame son sermon (xutba) du jour. Mais, durant presque toute la lecture de son discours, le guide religieux ne fait que tresser des lauriers et des remerciements à n’en plus finir à l’endroit du président de la République. Le temps presse et passe. Mais l’Imam n’en a cure et continue ses envolées lyriques, dithyrambiques et élogieuses envers Macky. Il est 14h 45. Des fidèles pestent, rouspètent et expriment à voix basse leur indignation. Ils s’arrachent aussitôt de leur tapis de prière, prononcent des mots durs à l’endroit de l’imam et quittent le lieu de culte. Ils boudent la prière du vendredi, se dirigent à pas pressés vers les portails de sortie, tout en continuant à grommeler et balancer les bras en signe de dépit et de dégoût.
Conscient de la longue lecture de son sermon, l’imam se ressaisit, annonce l’heure de prière et s’exécute. Le chef de l’Etat et sa délégation s’y mettent et accomplissent la prière. Mais, à la fin de la prière, des fidèles, qui étaient restés, n’ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur l’imam en question. «Décidemment, tout est politisé. Même le sermon d’un imam !», s’acclament-ils à leur sortie du lieu de culte.
Une inauguration aux allures de meeting, c’est le spectacle auquel les habitants de la ville de Guédiawaye ont eu droit, hier. En effet, les discours prononcés lors de la cérémonie d’inauguration de la Grande mosquée Thierno Souleymane Baal l’illustrent parfaitement. De la posture des délégués de quartier, qui jurent sur tous les saints que la victoire du chef de l’Etat au premier tour est incontestable, à celle du Président Macky Sall, qui déclare qu’il n’a pas de soucis à se faire pour cette zone lors des prochaines présidentielles, il n’y en avait que pour la politique.
Content de la construction de la Mosquée, l’association des délégués de quartiers de la ville de Guédiawaye promet au Président Macky Sall un second mandat et ce dès le premier tour. «Nous vous réitérons notre engagement sans faille dans la réalisation de notre objectif collectif qui est votre victoire au premier tour. Vous êtes une bénédiction pour le Sénégal et nous allons vous rendre hommage en vous reconduisant à la tête de ce pays le soir du 24 février», a fait savoir Hamidou Diallo, président de l’association des délégués de quartier de la ville de Guédiawaye.
Embouchant la même trompette, El Hadji Daouda Thioune, dignitaire à la ville de Guédiawaye, affirme qu’il préfère placer sa confiance en la personne du Président Macky Sall que sur des personnes dont il ne sait rien. «Vous, au moins, nous vous connaissons. Vous avez occupé différents postes de responsabilités dans ce pays, avant de devenir Président. Vous n’allons certainement pas accorder notre confiance à quelqu'un dont on ne sait rien, quelqu'un dont on ne connaît pas les motivations. Heureusement qu’il y a le parrainage. Ils crient au scandale à cause du parrainage, alors que ce qu’ils ne savent pas, c’est que c’est le peuple qui a tranché», soutient-il.
Poursuivant le vieux Thioune lance : «soyez assuré, vous avez le peuple avec vous et c’est l’essentiel».
Macky Sall : «qu’ils continuent de chialer, c’est quand même normal puisque nous les tenons à la gorge»
Comme à ses habitudes, le chef de l’Etat a profité de cette tribune pour mettre en exergue ses réalisations tout en narguant ses adversaires. «Nous avons de grandes ambitions pour les villes de Pikine et Guédiawaye et cela s’explique par la place qu’ils occupent dans la carte démographique du pays», explique le chef de l’Etat.
Vu de l’accueil qui lui a été réservé, Macky Sall est certain qu’il n’a pas à s’en faire pour la vile de Guédiawaye lors des prochaines élections. «Fii moom mokk na rumbux. Je peux même ne pas battre campagne dans cette zone, mais je sais déjà que nous aurons la voix des populations avec nous», déclare le chef de l’Etat
Narguant ses adversaires, Macky Sall ironise : «qu’ils continuent de parler, c’est tout ce qui leur reste à faire. Et c’est quand même normal qu’ils chialent, puisque nous les tenons à la gorge et ils le savent», raille le Président Sall
«Que personne, je dis bien personne, ne croit qu’il peut déstabiliser ce pays. Soyez tranquilles, j’y veillerai»
Avant de poursuivre : «Ce qu’il ne faut pas accepter, par contre, c’est de leur permettre de plonger le pays dans le chaos. S’il plait à Dieu, le pays continuera de marcher comme il se doit», balance le Président Sall, avant d’ajouter : «que personne, je dis bien personne, ne croit qu’il peut déstabiliser ce pays. Soyez tranquilles, j’y veillerai». Pour conclure, le candidat de Benno Bokk Yakaar de lancer : «L’arène est là ; que celui qui veut lutter vienne. Mais que celui qui ne veut pas lutter reste en dehors, pour suivre. Mais vouloir dire : je ne vais pas lutter et personne d’autre ne va lutter. C’est ça le problème».
Macky raille Gakou : «Mme le maire du Petit Parti»
C’est à croire que Macky Sall avait piqué hier le virus de la raillerie contre l’opposition. Et ce n’est pas Malick Gakou qui dira le contraire. Comme pour signifier à ce dernier qu’il est minoritaire dans sa base de Guédiawaye, comme dans le reste du pays, le candidat de la mouvance présidentielle de balancer, à une élue du Grand Parti qui était à la cérémonie. «Mme le maire de Petit parti, vous transmettrez mes salutations à votre leader, Malick Gakou. Mais dites-lui, que le Grand parti, c’est cette large coalition (Benno Bokk Yakaar). Le Grand parti c’est ici», raille-t-il sous un tonnerre de rires et moqueries des responsables et militants de la mouvance présidentielle qui l’entouraient.
Ndeye Khady D. FALL et Vieux Père Ndiaye
PRIÈRE DU VENDREDI A LA GRANDE MOSQUÉE DE GUEDIAWAYE
Le sermon à forte connotation politique de l’imam indispose les fidèles qui grondent et boudent la prière
L’imam, qui a dirigé, hier, la prière du vendredi, à l’occasion de l’inauguration de la Grande mosquée du département de Guédiawaye baptisée Thierno Souleymaani Baal par le président Macky Sall, s’est attiré les foudres des fidèles. Ces derniers étaient très remontés contre le xutba (sermon) trop politique du guide religieux envers le chef de l’Etat et ont boudé la prière.
La prière hebdomadaire d’hier à la Grande mosquée Thierno Souleymaani Baal de Guédiawaye a été boudée par des fidèles à cause de la teneur à très forte coloration politique de l’imam. A l’arrivée du chef de l’Etat, à 14h passées, il a été reçu par le comité d’accueil de la cérémonie. Macky et sa délégation ont été directement conduit à l’estrade du lieu de culte aux fins de sacrifier à ce pilier de la religion.
Les muezzins de la Grande mosquée s’emmêlent les pinceaux lors des appels à la prière
Mais, à peine assis à même la natte, un individu entonne l’appel à la prière (likham) alors que l’imam n’a pas encore prononcé son xutba (sermon). Les fidèles se tiennent alors debout, se positionnent par rangées, après l’appel à la prière du muezzin, et guettent le feu vert de l’imam pour entamer la prière. Mais, un autre individu se signale, s’amène devant le micro et prononce un autre appel à la prière. Deux autres appels à la prière seront ensuite prononcés par d’autres individus. Ce fut la stupéfaction dans la mosquée. Les fidèles s’offusquent, avec des murmures, de la cacophonie et se posent mille et une questions. Ils échangent un regard ahuri et médusé et se gardent d’élever la voix.
Les longues envolées lyriques et élogieuses de l’imam envers Macky font grincer des dents
Ainsi, l’imam entre en action, se tient debout devant le minbar et entame son sermon (xutba) du jour. Mais, durant presque toute la lecture de son discours, le guide religieux ne fait que tresser des lauriers et des remerciements à n’en plus finir à l’endroit du président de la République. Le temps presse et passe. Mais l’Imam n’en a cure et continue ses envolées lyriques, dithyrambiques et élogieuses envers Macky. Il est 14h 45. Des fidèles pestent, rouspètent et expriment à voix basse leur indignation. Ils s’arrachent aussitôt de leur tapis de prière, prononcent des mots durs à l’endroit de l’imam et quittent le lieu de culte. Ils boudent la prière du vendredi, se dirigent à pas pressés vers les portails de sortie, tout en continuant à grommeler et balancer les bras en signe de dépit et de dégoût.
Conscient de la longue lecture de son sermon, l’imam se ressaisit, annonce l’heure de prière et s’exécute. Le chef de l’Etat et sa délégation s’y mettent et accomplissent la prière. Mais, à la fin de la prière, des fidèles, qui étaient restés, n’ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur l’imam en question. «Décidemment, tout est politisé. Même le sermon d’un imam !», s’acclament-ils à leur sortie du lieu de culte.