Bougane Guèye Dani en veut encore à ses anciens employés, Bineta Dior Bitèye (Adja Bitèye), Mamadou Awa Ndiaye et Mouhamadou Bitèye, d’avoir claqué la porte de sa boite et poussé celle de notre consœur Maïmouna Ndour Faye. Le fondateur de D-Média leur a envoyé des sommations interpellatives et des significations de citation à comparaitre. Les deux camps feront face au juge demain.
Mauvais joueur, Bougane Guèye Dani l’est assurément. En effet, il a encore en travers de la gorge la démission de certains de ses employés qui ont préféré claquer la porte plutôt que de continuer à travailler pour lui. Et pour se «venger» d’eux, il a décidé de les traîner devant le tribunal.
Bineta Dior Bitèye (plus connue sous le nom de Adja Bitèye), Mamadou Awa Ndiaye et Mouhamadou Bitèye ont respectivement décidé de quitter la Sen Tv Sarl, le 22 novembre 2017, le 11 novembre 2017 et le 8 février 2018 pour rejoindre la 7tv dirigée par la journaliste Maïmouna Ndour Faye. Bougane Guèye Dani, à travers la société Sen tv, ne pouvant pas digérer que ces derniers l’aient lâché pour une autre télévision, la 7tv, s’est attaqué aux trois journalistes.
Il évoque une clause de non-concurrence
Ainsi, il s’est rattaché les services du cabinet de Me Boubacar Keita et Associés. Des sommations interpellatives ont ainsi été servies aux trois journalistes, à qui la boite reproche d’avoir violé une clause de non-concurrence (interdit de rire) libellée dans le contrat qu’ils ont signé en entrant dans l’entreprise. «Compte tenu des fonctions qu’ils occupaient au sein de la société Sen Tv Sarl, qui leur donnaient accès à des informations confidentielles liées à l’entreprise, les contrats de travail des requis étaient assortis d’une ‘’clause de non-concurrence’’ en vertu de laquelle ces derniers s’étaient engagés, postérieurement à la rupture desdits contrats et quelles qu’en soient la cause et/ou les modalités, à s’abstenir d’exercer, directement ou indirectement, à titre salarié ou non, toutes les fonctions similaires et/ou concurrentes à celles qu’ils exerçaient au sein de la Sen Tv Sarl, d’exercer dans le secteur média dans un rayon de 20 kilomètres pendant leur présence dans l’entreprise et au moins un an après la rupture éventuelle du présent contrat», rapporte le document parcouru par «Les Échos».
Autant demander à des journalistes d’arrêter d’exercer.
Il leur réclame les indemnités préavis, les dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat de travail, les dommages et les intérêts pour violation de la clause de non concurrence
Ainsi dans le cadre de la procédure, Bougane Guèye, à travers ses avocats, a enchainé en servant à ses anciens collaborateurs des significations de citation à comparaitre et se trouver à l’audience et par devant le Tribunal du Travail Hors Classe de Dakar le jeudi 12 juillet 2018 à 08h30 mn. Pour être jugés sur le différend qui les oppose et concernant : les indemnités préavis, les dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat de travail, les dommages et les intérêts pour violation de la clause de non concurrence.
«En matière de travail, il n’y a qu’une liberté : celui de choisir son patron»
Mais, il faut dire que les contrats du groupe D-Média posent un véritable problème. Et si Alain Minc a raison de dire qu’«en matière de travail, il n’y a qu’une liberté : celui de choisir son patron», l’heure est peut être venue pour Bougane Guèye d’éviter de vouloir «forcer la main» à des jeunes Sénégalais qui cherchent à gagner leur vie ailleurs.
Si nous parlons ainsi, c’est parce que ce n’est pas la première fois que les contrats du groupe D-Média font l’objet de différend entre la société et ses employés. Il y a quelques mois, le contrat de deux jeunes journalistes de la boite, à savoir Abraham Paul Pouye et Amadou Sy, a été arrêté.
L’affaire qui a fini devant le tribunal a été jugée et le PDG de D-Média a été condamné à verser la somme de 2 millions de francs Cfa à chacun des deux reporters en plus des autres indemnités. Le tribunal a jugé le licenciement des deux journalistes abusif et a contraint Bougane Guèye Dani à payer une somme exécutoire de 700.000 F Cfa. Bougane avait décidé de faire appel de la décision.
Sidy Djimby NDAO