Devant les députés, le garde des Sceaux a invalidé la candidature de Karim Wade à la Présidentielle de 2019. Selon Ismaïla Madior Fall, pour être candidat, il faut d’abord s’inscrire sur les listes électorales ou présenter au Conseil constitutionnel, qui valide les candidatures, un casier judiciaire vierge. A ce titre, le fils de Wade n’est en règle ni avec l’un ni l’autre des conditions d’éligibilité.
«Je n’ai jamais dit que le pays nous appartenait. S’il (Karim) rentre dans le pays, il va rembourser, à défaut, c’est la contrainte par corps au maximum», a-t-il précisé. «Tant qu’il est à l’étranger, on ne va pas le poursuivre. Mais s’il rentre, c’est les juridictions nationales qui s’appliquent», a insisté Ismaïla Madior Fall. Si l’arrêt condamnant Karim Wade ne comporte pas la mention : «perte des droits civiques et politiques», le ministre de la Justice est d’avis que ce fait n’a pas trop d’inconvénients. «Ce n’est pas parce que le juge n’a pas prononcé cette mention que Karim peut toujours jouir de ses droits politiques et civiques. Pour être candidat, on parle de casier judiciaire vierge. Et Karim, condamné à 6 ans, n’a plus de casier judiciaire vierge», a déclaré Le garde des Sceaux.
Sur l’arrêt du Comité des droits de l’homme des Nations-Unies, le ministre de la Justice est certain que ce Comité ne peut pas annuler la décision rendu par les tribunaux sénégalais. «Le Comité a dit que le Sénégal a 6 mois pour s’expliquer. Le Comité veut comprendre, il ne condamne pas. C’est de la manipulation», a précisé aussi Ismaïla Madior Fall. «Le Sénégal n’a jamais été désavoué par une Cour internationale. Il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de le dire», a-t-il ajouté. «Je comprends que votre candidat soit condamné. C’est douloureux. Je comprends», s’est-il justifié.
La «vérité sur les bagages de Karim Wade»
Quant au retour annoncé de Karim Wade, Awa Guèye parle de chimère. «Depuis longtemps, on nous parle de son retour, en vain. Ses bagages dont on dit qu’ils sont là, sont des affaires d’autrui qu’il a renvoyés, car il partait au Qatar, il n’avait pas d’habits», a-t-elle égratigné.
Albino MANTANE