
Interpellés lors de la manifestation organisée dimanche dernier à la Cité Keur Gorgui, pour la libération d’Ousmane Sonko, les députés Samba Dang, Bakary Diédhiou et Cie ont vécu des moments de doute quant à leur liberté d’aller et de venir. Entendus hier à la Sureté urbaine, ils ont été poursuivis pour diverses infractions pénales avant d’être relâchés.
Participation à un regroupement non autorisé, voies de fait, troubles à l’ordre public etc., ce sont, entre autres, les infractions pénales visées à l’encontre de Samba Dang, Bakary Diédhiou, Alphonse Sambou, Cheikh Thioro Mbacké. Quatre députés interpellés dimanche dernier lors de la manifestation organisée pour la libération d’Ousmane Sonko. Leurs collègues et autres proches qui pensaient qu’il s’agit d’une simple interpellation ont vite déchanté ? lorsqu’ils ont appris hier, vers 14 heures, que les enquêteurs de la Sureté Urbaine vont procéder à leurs auditions. Cela laisser présager un placement sous le régime de la garde-à-vue et donc un autre séjour au violon. C’est exactement ce que les avocats ont cru après leurs auditions devant les enquêteurs. Ce, au moment où leurs collègues étaient en pleine session plénière. Surement, le Procureur qui a donné les instructions pour leur maintien au violon a estimé qu’il s’agit d’une situation de flagrance. L’avenir a été à un moment donné donc incertain pour les parlementaires issus de l’opposition qui risquaient gros, même un placement sous mandat de dépôt. Fort heureusement, pour eux quelques heures plus tard, ils ont été relâchés. Du côté de leurs conseils, en tout cas, on se réjouissait déjà qu’au moins l’article 80 ne soit pas visé, même si l’on craignait que le maître des poursuites ne change les délits pour viser des infractions qui les conduiraient en prison avec un placement sous mandat de dépôt.
Dimanche dernier, rappelons-le, les parlementaires ont tenté de rallier la Cité Keur Gorgui pour libérer Ousmane Sonko leader de Pastel dont le domicile était sous blocus. Mais, c’était sans compter avec la détermination des forces de défense et de sécurité qui ont opposé un niet catégorique. Les participants ont été gazés et dispersés avant que quatre d’entre les députés soient interpellés ; plusieurs autres personnes sont aussi tombées dans les mailles de la police. Hier, leurs collègues ont dénoncé à l’hémicycle leur interpellation avant d’exiger leur libération immédiate. Le maître des poursuites a accédé à leur exigence.
Alassane DRAME