Conscient de l’importance du territoire marin d’où transitent 90% des flux commerciaux et des données informatiques, le chef de l’Etat a décidé de renforcer nos forces de défense et de sécurité par l’ouverture, hier, de l’Ecole de la marine nationale. Macky Sall a annoncé, à cet effet, l’arrivée en début d’année, d’un premier patrouilleur en haute mer, dénommé le Walo qui sera suivi par deux autres navires.
«Le sort de notre pays est lié à la mer, au regard des zones et des ressources à surveiller, à exploiter et à gérer. Plus de 90% des flux commerciaux et des données informatiques transitent par les océans». C’est la révélation faite par le président de la République à la cérémonie d’inauguration de l’Ecole de la marine nationale dans l’enceinte du camp Général Mountaga Diallo de Bel Air. Macky Sall en veut pour preuve la vocation maritime de notre économie, notamment avec les activités halieutiques, la découverte d’importants gisements d’hydrocarbures offshore et les poses de câbles sous-marins pour l’aspect télécommunication. «Tout cela nous expose aussi aux risques et périls liés à la situation de notre pays côtier. Je pense à la pêche illicite non déclarée et non réglementée, à la piraterie, aux réseaux d’émigration clandestine, à la pollution marine, au trafic de drogue, d’arme, etc., ajoute le chef de l’Etat. Ce qui explique, dit-il, la montée en puissance de notre marine nationale, composante essentielle de nos moyens de défense. «C’est le sens des importants efforts budgétaires que nous avons consentis en vue d’acquérir des navires dotés de système de combat de dernière génération. C’est un investissement jamais réalisé au profit de nos armées. Au regard des enjeux, ce renforcement considérable des capacités matérielles et logistiques de notre marine est un acte de souveraineté de première importance pour protéger notre sécurité et notre économie», explique le Président Sall, persuadé qu’une armée doit aussi et surtout se distinguer par la qualité des hommes et femmes qui la composent. Ce qui lui fait dire que l’Ecole de la marine nationale vient à son heure pour répondre aux besoins pressants de formation de marins militaires compétents, capables d’opérer convenablement et d’entretenir la flotte militaire moderne que nous sommes en train de bâtir. «Cet établissement doit être un creuset d’acquisition de connaissances - théorie et pratique - mais également de formation au savoir-faire et au savoir-être pour réussir la nouvelle vocation assignée à notre marine nationale. Ce nouveau tournant sera marqué dès le début de l’année 2023 par la livraison du Walo qui sera le premier patrouilleur de haute mer de 58 mètres doté de système extrêmement moderne et qui sera suivi de deux autres navires dans des séquences de six mois», informe le Président Sall.
Macky aux stagiaires : «celui qui n’est pas capable d’obéir n’est pas digne de commander»
Cette école, poursuit-il, vient s’ajouter à la chaîne d’infrastructures, de formation créée par l’Etat ces dernières années à savoir l’Ecole nationale des officiers d’active, l’Ecole de l’armée de l’air, l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale, les Ecoles des services des armées, l’Institut de défense et le Centre des hautes études de défense et de sécurité. «Avec toutes ces structures, les armées mettent ainsi un spectre élargi de formation à la disposition des soldats, marins, aviateurs, gendarmes et sapeurs-pompiers, tout au long de leur parcours professionnel. De plus, l’Ecole de la marine s’inscrit harmonieusement dans le dispositif des métiers devant accompagner la vocation pétrolière et gazière de notre pays», renchérit le Président Sall.
Macky Sall est en outre revenu sur les vertus cardinales qui doivent, à l’en croire, toujours s’attacher à la chose militaire. Il s’agit, dit-il, du respect rigoureux des règles d’éthique et des valeurs cardinales du vrai soldat. «C’est en ayant ces valeurs chevillées au corps que l’armée répond le mieux à sa tradition de grande muette au service exclusif de la nation, de la République et de l’Etat. Vos stagiaires et futurs cadres de nos forces de défense et de sécurité doivent toujours se rappeler la règle d’or de l’armée : ‘’celui qui n’est pas capable d’obéir n’est pas digne de commander’’», rappelle le président Sall.
Moussa CISS