On ne peut pas dire que c’est le même cas que ce qui s’est passé à Louga avec le décès de Astou Sokhna, mais l’hôpital Fann n’est pas loin de la même situation de peur qui habite actuellement le personnel de santé de Louga. Une famille d’une femme qui était transportée à bord d’une ambulance des Parcelles Assainies (hôpital Mame Abdou jusque là-bas) a tout simplement perdu la vie dans l’ambulance qui la transportait. D’après sa famille l’équipe médicale trouvée sur place (parce que la femme est aussi asthmatique et avait piquée une crise), n’a pas voulu la toucher, arguant qu’elle n’avait pas de place. C’est sur ces entrefaites, dit-on, que la dame nommée Ramatoulaye a fini sa vie dans l’ambulance. D’après la famille qui dit qu’elle ne laissera pas passer cette affaire, c’est aux environs de 4 heures du matin dans le Centre hospitalier de Fann que Ramatoulaye a rendu l’âme. Son beau-frère a même parlé sur Rfm pour déplorer le manque d’assistance dont elle a fait l’objet après qu’on lui a demandé d’aller faire scanner et de payer à sa propre charge. La femme a été inhumée dans son village, dit-on.
Décès de la patiente Ramatoulaye Faye : l’hôpital dément
Le Directeur du Centre hospitalier de Fann n’est pas resté à attendre que l’information ait fini de faire le tour des réseaux sociaux pour réagir. Cheikh Tacko Diop dit qu’il n’y a pas de corrélation entre ce qui s’est passé avec la grève. Aussi Ramatoulaye (Faye) n’est morte pas des suites de non assistance. «Le malade est venu dans un état critique. Les spécialistes sont venus prendre en charge la malade dans l’ambulance. C’est là que Ramatoulaye Faye a piqué une crise. Elle a fait un arrêt cardiaque. Les médecins ont fait de leur mieux mais Dieu a décidé», a déclaré Cheikh Tacko Diop, selon nos confrères de Senego, soulignant aussi «qu’il n’y a pas de relation entre la grève et refuser de prendre une malade. Même s’il y a grève, dans tous les services l’hôpital Fann, il y a des médecins de garde et des infirmiers de garde, malgré la grève», a expliqué Cheikh Tacko Diop.
Les établissements privés de santé réagissent
Les chefs d’établissements privés de formation en santé ne décolèrent pas à la suite des accusations et autres questionnements sur les compétences du personnel qu’ils forment, depuis le tollé suscité par l’affaire Astou Sokhna, décédée dans des conditions que tout le monde déplore. Dans une note en effet, ces derniers disent prier pour le repos de l’âme de la défunte, mais tonnent tout de même que le Coseps, par principe, ne saurait en aucun cas cautionner des actes contraires à l’éthique à la déontologie dans leurs professions. «Jusqu’en 2003, dans presque tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, il y avait un déficit criard en personnels de santé. Au Sénégal, près de 90 postes de santé et maternité étaient fermés, faute d’infirmiers et ou de sages femmes», ont commencé par écrire les signataires du document, ajoutant que cette situation a perduré, malgré toutes les stratégies mises en œuvre par le ministère de la Santé. A les en croire, «c’est seulement avec la mise à contribution des écoles privées de santé pour la formation des infirmiers et des sages-femmes, préconisée par l’Oms en 2004, que la résorption du déficit en ressources humaines en santé a été entamée. Au Sénégal, la libéralisation de la formation privée en santé a démarré en 2005 avec le décret n° 2005-29 du 10 janvier 2005 fixant les conditions d’ouverture et de contrôle des établissements d’enseignements privés et près de 90% des diplômés d’Etat en santé sortent de leurs écoles».