Le patrimoine culturel subaquatique fournit un témoignage direct de l’histoire et de la culture des civilisations passées. Il retrace les guerres, les traites d’esclaves et les relations commerciales. C’est conscient de cela que le Sénégal vient de déposer officiellement à l'Organisation des Nations-Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) ses instruments de ratification de la Convention de 2001 pour la protection du patrimoine culturel subaquatique. Ce qui constitue un résultat important de plusieurs années de travail entre les différentes institutions locales et le Bureau régional de l’Unesco à Dakar.
La Convention pour la protection du patrimoine culturel subaquatique adoptée par les États membres de l’Unesco en novembre 2001, renforce la protection du patrimoine culturel découvert sous l’eau. Ce faisant, elle poursuit deux objectifs principaux : accroître la protection du patrimoine culturel subaquatique et renforcer la coopération entre les États parties. La ratification de la Convention de 2001 par le Sénégal marque ainsi un acte fort dans la politique entamée par la direction du Patrimoine culturel (Dpc) pour la gestion des vestiges immergés.
le patrimoine culturel subaquatique sénégalais bénéficie désormais d’un mécanisme de protection international
À la croisée des routes maritimes et porte océane de l’Afrique dans l’Atlantique, le Sénégal occupe aujourd’hui une place de choix dans l’étude, la promotion de l’histoire et de la culture maritime des sociétés africaines. Les recherches archéologiques subaquatiques menées depuis quelques années par les chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, partenaires qui ont grandement contribué au processus de cette ratification, permettent aujourd’hui de comprendre la diversité de ce patrimoine englouti dans les eaux sénégalaises. Des sites d’amas coquilliers funéraires en partie submergés dans le Delta du Saloum, symbolisant les relations et modes de vie des sociétés anciennes avec leur environnement marin, en passant par les témoins silencieux du commerce transatlantique des esclaves et des deux guerres mondiales, le patrimoine culturel subaquatique sénégalais bénéficie aujourd’hui, avec cette ratification, d’un mécanisme de protection international avec le réseau des États parties à cet instrument normatif de l’Unesco.
Parallèlement, conscient de l’importance de ce patrimoine pour le développement scientifique, culturel et économique des communautés côtières et insulaires, le Sénégal à travers son institution compétente, la Dpc, développe un programme pilote innovant pour la protection et la valorisation touristique des sites archéologiques subaquatiques en particulier au large de la presqu’île de Dakar et de Gorée. Grâce à cette ratification de la Convention de 2001, le Sénégal marque donc une étape importante pour atteindre les objectifs des agendas régionaux et internationaux pour la croissance durable axée sur l’économie bleue.
Un instrument juridique pour lutter contre l’augmentation des pillages…
Rappelons qu'avec la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, l'Unesco a adopté en 2001 un instrument juridique pour lutter au niveau international contre l’augmentation des pillages, de la destruction et de l’exploitation commerciale du patrimoine subaquatique. Cette Convention spécifique à la sauvegarde du patrimoine subaquatique est venue combler le vide juridique laissé par la Convention sur le droit de la mer, dite Convention de Montego Bay adoptée par les Nations-Unies en 1982 en vue d'assurer la protection et la préservation du patrimoine subaquatique.
Le patrimoine culturel subaquatique fournit un témoignage direct de l’histoire et de la culture des civilisations passées. Il retrace les guerres, les traites d’esclaves et les relations commerciales. Mais avec le progrès technique, les épaves et les sites sous-marins sont devenus de plus en plus accessibles aux chasseurs de trésors. Il devenait donc urgent de s’accorder sur un mode de protection à l’échelle mondiale.
Sidy Djimby NDAO












