Le courant ne passe plus entre le maire Ousmane Sonko et les travailleurs de la mairie de Ziguinchor affiliés à la Cnts. En conférence de presse, hier, ils ont encore tiré à boulets rouges sur le premier magistrat de la ville de Ziguinchor.
Les travailleurs de la mairie de Ziguinchor sont encore montés au créneau pour dénoncer la récente sortie du maire Ousmane Sonko, leur taxant de politiciens. Très remontés contre cette accusation, Habib Goundiame, Sg de la section de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), rue dans les brancards contre Ousmane Sonko qu’il taxe de maire dictateur. «Il nous a taxés de politiciens, mais c’est lui le politicien. Nous sommes des syndicalistes. Il y a des maires et présidents de conseils départemental qui paient ou qui discutent avec le personnel. Mais il refuse de discuter avec nous. Nous le prévenons que cette grève sera plus rude. Nous avons un maire qui ne veut pas la contradiction. Un maire qui ne veut pas que les gens défendent leurs droits. Il doit nous le donner, comme il le réclame tous les jours. Sans quoi nous nous battrons jusqu’au dernier souffle. Il est un dictateur attitré. On ne gère pas une mairie avec des menaces. S’il ignore la gestion municipale, qu’il se rapproche de nous pour qu’on lui enseigne», s’est-il indigné.
«Affectations arbitraires»
Concernant les affectations notées ces derniers jours, Habib Goundiame exprime sa consternation. Selon lui, ce sont les agents qui ont réussi leur mission à leurs postes qu’il a affectés, pour la seule et simple raison qu’ils ont participé à un sit-in. «Toutes les affectations qu’il a faites ne sont que la résultante de la présence de ces agents dans nos sit-in et grèves. Tant qu’il ne respecte pas les droits des travailleurs, la lutte sera rude. Depuis deux ans, on court derrière nos heures supplémentaires et indemnités (santé, risque). Nous allons lui faire face quoi qu’il advienne. Nous ne céderons pas aux intimidations et menaces. Il n’a rencontré qu’une seule fois les délégués du personnel. Il continue à faire des affectations arbitraires», dénonce Goundiame, qui promet l’accélération de la lutte.
Répondant à Ousmane Sonko sur la procédure de ponction salariale, Goundiame prend le contrepied du maire. «Le maire Ousmane Sonko n’a pas dit le contenu de la circulaire envoyée par le ministère. La circulaire dit que si les maires ne peuvent pas payer les salaires, qu’ils le notifient à la tutelle pour régler la question. Sur les ponctions des salaires, l’Etat a demandé le dépôt au préalable d’un préavis de grève. C’est le non respect de cette formalité qui aboutit à la ponction de salaire», fait-il savoir.
Baye Modou SARR