La grève des syndicats de la santé réunis autour de la plate-forme «and gueusseum» s’éternise et commence à irriter sérieusement le ministre de la Santé. Conséquence : Abdoulaye Diouf Sarr ne s’est pas privé de brandir le bâton, si les travailleurs passent à un nouveau et 16ème plan d’actions, comme prévu le 26 novembre. «C’est trop, 15 plans d’actions. L’Etat sera obligé de prendre toutes les dispositions pour que le Programme élargi de vaccination (Pev) se passe normalement. Mais aussi pour que les agents qui, éventuellement, ne travailleraient pas, que la loi soit respectée. Parce que quand on se permet de rester des mois sans travailler, on doit pouvoir rester des mois sans salaire», prévient Abdoulaye Diouf Sarr. Pour lui, cette attitude est d’autant plus inadmissible que l’Etat a quasiment réglé l’essentiel des questions revendicatives, même s’il reste celle lancinante du régime indemnitaire, qui est au cœur de la plate-forme revendicative. Mais le ministre fait remarquer que «l’Etat a demandé d’étudier cette question de manière transversale». Dès lors, cela lui «semble curieux» que les syndicalistes soient toujours inflexibles.
Après la sortie du ministre sur la Rfm, la réaction des syndicalistes a été immédiate. Mballo Dia Thiam et Cie n’en ont que faire des menaces de leur autorité de tutelle. «S'il veut couper, il n'a qu'à tout couper. Il ferait mieux de payer les salaires des contractuels au lieu de brandir des menaces. Ces menaces ne nous font rien», fulmine-t-il. Mballo Dia Thiam d’indiquer qu’il attendait la réaction du ministre sur un autre niveau. «On ne l'attend pas sur ce terrain. Mais plutôt sur le règlement des questions. On s'attend à ce qu'il fasse ce qu'il faut pour régler la crise. Mais, puisque c’est ce qu'il veut faire, nous allons nous concerter pour voir ce qu'on va faire», soutient-il. Non sans avertir qu’ils porteront la réplique appropriée à tout acte posé par la tutelle. «Si jamais il exécute ses menaces, nous allons réagir et en tirer toutes les conséquences», réplique-t-il. Et d’ajouter que leur grève est inscrite dans la durée et ils sont «prêts à tout» pour faire aboutir leurs revendications.