Entre le magistrat Yaya Amadou Dia et son collègue Ousmane Kane, c’est le désamour total. L’inimitié a atteint un point tel, qu’ils se donnent des coups au vu et au su de tout le monde. Si Yaya Amadou Diaa sorti un document pour accuser le Premier président de la Cour d’appel de Kaolack de faits gravissimes, ce dernier ne s’est pas gêné de réagir en conviant la presse. Cette violation des règles qui régissent cette corporation exaspère certains de leurs collègues qui estiment qu’il n’est pas normal que des problèmes crypto-personnels qui concernent deux individus puissent entacher toute la corporation et la perception que les Sénégalais devraient avoir de la justice. Pour d’autres, c’est tout simplement«une honte». Mais, il y a pire, pourquoi la chancellerie a laissé faire, surtout pour la conférence de presse du juge Ousmane Kane ?
Gravissime ! Quand des magistrats se tirent dessus comme dans des engueulades de borne-fontaine, c’est la perception de toute une corporation qui est écornée. Le magistrat Yaya Amadou Dia et son collègue Ousmane Kane ont préféré violer leur serment pour gérer des problèmes crypto-personnels sur la place publique. Le premier cité a publié un document pour tirer sur son collègue, l’accusant de faits gravissimes. Pour le second, son procédé est tout autre. Il a organisé une conférence de presse pour réagir et apporter une réponse à l’aune de l’attaque.«Plus de 30 ans de carrière, je n’ai jamais vu ça ! Je me demande si c’est ce que j’ai appris qui a changé ou quoi ?», a pesté un haut magistrat sous le sceau de l’anonymat. En fait, aucun magistrat n’a le droit de faire de conférence de presse pour parler, surtout de choses qui touchent la corporation ou des faits déjà jugés. «Dans la normalité, des sanctions devraient suivre», martèle encore cet interlocuteur.
L’Igaj appelée à se saisir du dossier
Ce dernier poursuit :«cette affaire relève du conseil de discipline. Les problèmes, on les règle en interne. Le serment du magistrat interdit que l’on parle de tout cela en public». Même son de cloche chez cet autre magistrat.«Nous avons une obligation de réserve. On n’a jamais vu un magistrat qui convie la presse pour des affaires qui concernent la gestion de la juridiction, surtout que ce n’est dans l’intérêt ni de la justice ni des justiciables», s’est offusqué cet interlocuteur. Selon lui également, la sanction devrait suivre. Il rappelle qu’il y a eu auparavant un magistrat qui avait posé un acte similaire et qui a été sanctionné.«Dans la rigueur des principes, l’Igaj devait se saisir de cette affaire. Une sanction devait suivre. C’est dommage pour l’image de la justice sénégalaise. Le malheur est qu’il s’agit d’un problème qui concerne juste deux magistrats et c’est toute la corporation qui va se retrouver pointée du doigt».
La main du ministère de la Justice ?
La grande question est pourquoi le magistrat Ousmane Kane a tenu une conférence de presse tout en sachant que c’est interdit ? A-t-il eu une autorisation venant de la chancellerie ? Il se susurre, en tout cas, qu’il y a la main de la chancellerie derrière, mais à quelle fin, si c’est le cas ? En fait, la chancellerie est doublement pointée du doigt. D’abord, dans la lettre de démission du juge Ousmane Kane adressée au président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) et qui est tombée entre les mains de la presse, ensuite pour cette conférence de presse qui n’aurait pas dû avoir lieu.
Autant la conférence de presse du magistrat Ousmane Kane étonne, autant le document publié par Yaya Amadou Dia exaspère.
Alassane DRAME
Gravissime ! Quand des magistrats se tirent dessus comme dans des engueulades de borne-fontaine, c’est la perception de toute une corporation qui est écornée. Le magistrat Yaya Amadou Dia et son collègue Ousmane Kane ont préféré violer leur serment pour gérer des problèmes crypto-personnels sur la place publique. Le premier cité a publié un document pour tirer sur son collègue, l’accusant de faits gravissimes. Pour le second, son procédé est tout autre. Il a organisé une conférence de presse pour réagir et apporter une réponse à l’aune de l’attaque.«Plus de 30 ans de carrière, je n’ai jamais vu ça ! Je me demande si c’est ce que j’ai appris qui a changé ou quoi ?», a pesté un haut magistrat sous le sceau de l’anonymat. En fait, aucun magistrat n’a le droit de faire de conférence de presse pour parler, surtout de choses qui touchent la corporation ou des faits déjà jugés. «Dans la normalité, des sanctions devraient suivre», martèle encore cet interlocuteur.
L’Igaj appelée à se saisir du dossier
Ce dernier poursuit :«cette affaire relève du conseil de discipline. Les problèmes, on les règle en interne. Le serment du magistrat interdit que l’on parle de tout cela en public». Même son de cloche chez cet autre magistrat.«Nous avons une obligation de réserve. On n’a jamais vu un magistrat qui convie la presse pour des affaires qui concernent la gestion de la juridiction, surtout que ce n’est dans l’intérêt ni de la justice ni des justiciables», s’est offusqué cet interlocuteur. Selon lui également, la sanction devrait suivre. Il rappelle qu’il y a eu auparavant un magistrat qui avait posé un acte similaire et qui a été sanctionné.«Dans la rigueur des principes, l’Igaj devait se saisir de cette affaire. Une sanction devait suivre. C’est dommage pour l’image de la justice sénégalaise. Le malheur est qu’il s’agit d’un problème qui concerne juste deux magistrats et c’est toute la corporation qui va se retrouver pointée du doigt».
La main du ministère de la Justice ?
La grande question est pourquoi le magistrat Ousmane Kane a tenu une conférence de presse tout en sachant que c’est interdit ? A-t-il eu une autorisation venant de la chancellerie ? Il se susurre, en tout cas, qu’il y a la main de la chancellerie derrière, mais à quelle fin, si c’est le cas ? En fait, la chancellerie est doublement pointée du doigt. D’abord, dans la lettre de démission du juge Ousmane Kane adressée au président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) et qui est tombée entre les mains de la presse, ensuite pour cette conférence de presse qui n’aurait pas dû avoir lieu.
Autant la conférence de presse du magistrat Ousmane Kane étonne, autant le document publié par Yaya Amadou Dia exaspère.
Alassane DRAME