Pas moins de 20 enseignants ont été emportés par le coronavirus. Le constat est du Cusems, qui pointe du doigt le «laxisme» de l’Etat dans la mise en œuvre du protocole sanitaire, en ces temps de seconde vague. En outre, Abdoulaye Ndoye et Cie, qui étaient hier en conférence de presse, dénoncent le non-respect des accords signés depuis le 30 avril 2018 et le non-paiement des indemnités du Bfem et du Bac, qu’ils auraient dû percevoir depuis trois mois. Dès lors, après un débrayage, hier, ils entrent en grève totale aujourd’hui.
Les syndicalistes du Cusems ne sont pas contents de la gestion de la crise sanitaire au niveau des écoles. Abdoulaye Ndoye et Cie l’ont bien fait savoir, hier, dénonçant une «négligence du gouvernement» qui a coûté la vie à plusieurs de leurs collègues. «20 enseignants ont été emportés par le Covid-19… On ne va plus regarder nos collègues mourir au sein des établissements», a déclaré le patron du Cusems. Non sans mettre en garde l’Etat. «Tous les enseignants se sont mobilisés et si la situation persiste, on va tout suspendre, allant même jusqu'à boycotter les évaluations». Si les enseignants sont prêts à en arriver à cette extrémité, c’est parce que, selon le syndicaliste en chef, malgré un cadre mis en place, rien n’est fait concrètement pour lutter contre la propagation de la maladie dans nos écoles. «Même si un protocole sanitaire rigoureux a été élaboré, sa mise en application souffre d’un laxisme indescriptible exposant les acteurs et au-delà toute la société en péril», martèle Abdoulaye Ndoye.
A preuve, le leader syndical affirme que «pratiquement, dans aucune région du Sénégal, les établissements n’ont reçu de dotation conséquente en masques, gels hydro alcooliques…». En définitive, pour les syndicalistes, c’est la preuve «du mépris du gouvernement pour ses enseignants», alors que les risques avec la seconde vague sont énormes, dans le milieu scolaire qui concentre plus de 4 millions de Sénégalais. D’ailleurs, le Cusems plaide pour «une reconnaissance sociale et publique» aux enseignants, après les «sacrifices consentis» lors de la première vague de la pandémie.
«Quasi immobilisme» du gouvernement dans la mise en œuvre des accords et «grève totale» aujourd’hui
Sur un autre registre, le Cusems dénonce le «mépris du gouvernement» à travers son inaction, par rapport à ses revendications, notamment le paiement intégral des indemnités liées aux examens du Bfem et du Bac, qui devraient être payées depuis le 30 novembre dernier. Revendications pour la satisfaction desquelles il avait introduit un préavis de grève il y a un mois. «Le Cusems condamne le quasi immobilisme du gouvernement dans la mise en œuvre des accords consignés dans le protocole du 30 avril 2018. Aucune avancée n'a été notée», déplore Abdoulaye Ndoye. Qui annonce un plan d’action qui a démarré hier, avec un débrayage et se poursuit aujourd’hui avec une grève totale dans la région de Dakar.
Khadidja Diakhaté