Le député Moussa Diakhaté a déposé sur la table du président de l’Assemblée nationale une résolution pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur la gestion des deniers publics et le système de passation des marchés publics au niveau de l’Onas. Une démarche qui fait suite aux accusations portées contre le ministre Cheikh Tidiane Dièye par l’ancien Directeur de l’Onas.
Suite aux conférences de presse croisées de l’ancien Directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) et de son ministre de tutelle, via ses services techniques, sur fond d’accusations et de contre-accusations, le député Moussa Diakhaté de la majorité parlementaire avait promis d’activer la machine législative pour faire la lumière sur cette affaire. C’est chose faite depuis hier, puisque le parlementaire a déposé sur la table du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop une demande de constitution d’une commission d’enquête parlementaire. Le député de Bokk Gis-Gis s’est fondé sur l’article 85 de la Constitution en son alinéa 4 qui stipule : «l’Assemblée nationale peut désigner, en son sein, des commissions d’enquête» ; mais aussi sur l’article 48 de la loi organique relative au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui ajoute : «l’Assemblée peut, par une résolution, créer des commissions d’enquête».
Transparence et lutte contre la corruption
Ainsi, entre la qualité à agir du député, la compétence de l’Assemblée à mettre en place une commission d’enquête et «l’exigence citoyenne de transparence» dans la gestion des affaires publiques, tous les ingrédients sont réunis pour tirer cette affaire au clair. «L’objectif étant d’apporter la lumière sur les accusations faites de part et d’autre et de s’assurer que les principes de transparence, de concurrence et d’efficience de la commande publique sont bien pris en compte dans la procédure d’octroi des marchés au niveau de ladite structure et que les lois et règlements en vigueur sont respectés», a motivé l’auteur de la résolution qui rappelle que ce cette démarche épouse l’engagement du président de la République de gouverner le pays dans «la transparence et de lutter contre la corruption et toutes les formes de prévarication, à travers les principes Jub Jubal Jubanti».
Mettre un terme à une gestion opaque et vicieuse
En outre, le député est d’avis que faire la lumière sur cette affaire est d’autant plus pressante que les faits portent sur la problématique des inondations et de l’évacuation des eaux usées, dont l’absence de solutions efficaces, efficientes et durables, dit-il, met en péril des pans entiers de l’activité socio-économique. « Il s’en suit une dégradation des conditions sanitaires des populations et une détérioration continue de leur cadre de vie et de leur environnement, ce qui impacte gravement la santé et la salubrité publique », fait remarquer Moussa Diakhaté, persuadé que cette situation risque de s’aggraver si des mesures appropriées ne sont pas prises pour mettre un terme à la « gestion opaque et vicieuse » déplorée par l’ancien patron de l’Onas.
Rappel des faits
Pour rappel, Cheikh Dieng, démis de la Direction de l’Onas, avait accusé son ministre de tutelle d’avoir négocié des contrats par entente directe avec les entreprises Delta et Vicas qui monopolisent, selon lui, les marchés de l’Onas avec plus de 52% de la valeur totale des marchés de 2021 à 2024. Face aux accusations, les services du ministère sont montés au créneau pour préciser que le ministre Cheikh Tidiane Dièye n’a fait qu’exécuter les recommandations du groupe de travail technique qui, après avoir constaté des lenteurs et manquements dans l’exécution des marchés, a préconisé une procédure d’entente directe avec des entreprises dont la capacité est reconnue, afin de corriger les impairs.
Moussa CISS