Comme un rouleau compresseur, Dame justice est en train d’étouffer tous les anciens responsables de l’ancien régime. Dans son édition du 6 octobre dernier, le site «lemonde.fr» avait écrit que le nouveau régime menait l’opération «mains propres» en s’attaquant aux proches de l’ancien président de la République. En tout cas, un à un, ils passent à la trappe. Hier, à la suite de ses compagnons du régime de Macky Sall, Aliou Sall a été convoqué à la Division des investigations criminelles (Dic) pour audition. Il n’était pas seul, puisque son épouse également était face aux enquêteurs. Après une audition qui a duré près de deux heures, (après les avoir fait poireauter pendant presque une journée), le couple Sall a été placé en position de garde-à-vue pour une affaire présumée de blanchiment de capitaux, selon leur avocat Me El Hadj Diouf. «Monsieur Aliou Sall a une société immobilière dont il détient 99%. Son épouse détient 1%. La société fait des transactions et il y a donc de l’argent qui passe dans le compte. La Centif n’a pas pris le temps d’écouter Aliou Sall et a conclu que ces sommes sont frauduleusement passées par le compte. Si elle avait entendu Aliou Sall, elle n’aurait pas conclu à un blanchiment».
Selon l’avocat, durant l’audition, l’ancien maire de Guédiawaye a apporté toutes ses preuves ; des documents qui attestent qu’il n’y a rien de frauduleux dans cette affaire, selon la robe noire.
Deux personnes ayant versé 170 millions et 70 millions de francs dans le compte de la Sci, auditionnés aujourd’hui
Aliou Sall et son épouse devront être conduits aujourd’hui au Pool judiciaire financier. Il s’agit d’une délégation judiciaire du juge d’instruction du Pool financier qui a mis en branle la Dic. Pour tirer au clair cette affaire, deux autres témoins devront être entendus aujourd’hui. Ces derniers ont remis 170 millions et 70 millions de francs dans le compte de la Sci appartenant à l’ancien maire de Guédiawaye. «Nous sommes confiants. Nous pensons obtenir leur libération après l’audition de ces témoins. Il s’agit d’une remise normale. C’est une affaire qui concerne un privé qui traite avec d’autres privés ; il n’y a pas d’argent venant des caisses du Trésor public», soutient la robe noire.
Alassane DRAME












