Ils l’avaient souhaité, ils l’ont eu. Les travailleurs des collectivités locales qui ruaient dans les brancards à cause du mal-vivre généralisé des travailleurs des collectivités locales, ont vu une partie de leur rêve devenir réalité. Le Président Macky Sall a effectivement donné corps à la volonté d’avoir un statut, en procédant à l’installation du Conseil supérieur de la fonction publique locale, un organe dont la mission est de donner des avis et des recommandations sur toutes les questions relatives aux statuts des travailleurs des collectivités locales. Mais que de vérités cependant. Le Président Macky Sall soutient en effet que l’Etat peut bien décentraliser, peut bien donner davantage de compétences, davantage de ressources. Mais, il faudrait aussi que le service à la base soit assuré.
Preuve de sa bonne foi, il ajoute qu’il s’agit de notre pays, de nos territoires et de nous-mêmes. Nous devons donc régler les problèmes sans passion aucune, sans conflits ; parce qu’il s’agit de la vie de nos populations. «C’est nous qui sommes à la tête du pays et c’est vous qui êtes à la tête des collectivités», a tenu à rappeler le président de la République qui dit que ces responsabilités partagées doivent les pousser (les deux parties) à affronter les problèmes sans coloration politique, parce que ce sont des problèmes réels de gouvernance locale. Des problèmes réels des populations.
«Des problèmes réels de développement durable de nos populations. Cela aussi, on va y arriver par la définition de l’organigramme type. Comme ça, on n’a pas un organigramme à géométrie variable, d’une collectivité à une autre et des fonctions qu’on crée comme ça, selon l’inspiration du moment», a dit le chef de l’Etat avant de convoquer son passé de maire.
En tant qu’ancien maire, il dit penser que son ministre en charge de cette question va commencer très prochainement à définir tout cela. «Je dois saluer pour avoir été maire et pour savoir ce qu’endurent les maires et présidents de région, présidents de conseil départemental ce que vous vivez, puisque c’est véritablement un sacerdoce. Vous dirigez des collectivités locales sans ressources réelles, en dehors de quelques-unes. Et vous avez tout le poids social de vos populations et de vos collectivités. Nous le savons…Il faut que l’on vous aide à mieux structurer cela et ainsi d’ailleurs l’Etat pourra davantage orienter des ressources». Et Macky Sall d’ajouter : «s’il y a des dépenses obligatoires afin que les collectivités puissent les prendre en charge convenablement, nous sommes prêts. Puisque finalement que ce soit le BCI ou les autres dépenses, si l’Etat a quelqu’un qui peut faire les dépenses correctement, il n’y a aucun problème. Seulement, il faut que la dépense inscrite soit faite. Je prends l’exemple de l’éclairage public, les élus au Sénégal ont décidé de ne plus payer l’éclairage public dans leurs communes. Aucune commune ne veut le faire. Aucune commune ! Alors que nous avons l’ambition de développer l’accès à l’électricité. Nous avons l’ambition d’éclairer toutes nos collectivités. De plus en plus, nous aurons des factures plus importantes, puisque c’est l’ambition de modernité et de moins en moins les collectivités vont s’engager sur ces dépenses. Je peux prendre d’autres exemples, d’autres questions fondamentales des collectivités locales comme le nettoiement…ça devrait être des dépenses obligatoires. Mais…», décrie encore le chef de l’Etat pour parler des problèmes dans le secteur.
Madou MBODJ