Comme l’avait révélé «Les Echos», Assane Diouf a une nouvelle fois fait face au Doyen des juges hier. L’insulteur public n’a pas duré dans le bureau du redouté Samba Sall. Il n’a fait qu’une quinzaine de minutes face au Doyen des juges, qui l’a interrogé sur le réquisitoire supplétif introduit par le parquet concernant l’infraction d’outrage à un agent dans l’exercice de ses fonctions. Le client de Me El Hadj Diouf, qui n’a pas voulu répondre, a chargé les autorités qui l’avaient «accusé d’être un terroriste».
Deuxième face-à-face entre Assane Diouf et le Doyen des juges ! En effet, l’insulteur public numéro 1, après avoir été entendu une première fois par le Doyen des juges, est entré dans le bureau de ce dernier, hier à 12h, pour en ressortir 15mn plus tard. Comme l’avait révélé votre canard, Assane Diouf n’a changé aucune virgule de ce qu’il avait déclaré lors de sa première audition. Interpellé par le doyen des juges sur le réquisitoire supplétif du parquet dans lequel ce dernier vise une nouvelle infraction, à savoir «outrage à un agent dans l’exercice de ses fonctions», Assane Diouf a royalement snobé les accusations. «Je n’ai pas le temps de répondre à ces gens, parce que ce sont les mêmes accusations qu’ils avaient portées sur ma personne», a déclaré l’insulteur public au Doyen des juges. Selon une source très au fait du dossier, Assane Diouf s’en est plutôt pris à ceux qui l’ont ramené au Sénégal en l’accusant de terroriste. «Ils m’ont rapatrié des Usa où je travaillais depuis 17 ans pour subvenir aux besoins de ma famille en disant aux autorités américaines que j’étais un danger public et que je suis un terroriste», peste Assane Diouf, qui demande à être libéré.
D’autant plus que, dit-il au Doyen des juges, «depuis que je suis ici, personne ne peut prouver que je suis un terroriste, car si c’était le cas, j’aurais dû être jugé au même titre que l’Imam Alioune Ndao et Cie en ce moment». Mieux, il demande le sort réservé à ceux qui l’accusent d’être terroriste. Son avocat, Me El Hadj Diouf a dénoncé cette nouvelle procédure que le maître des poursuites voudrait que le Doyen des juges ajoute aux charges déjà retenues contre Assane Diouf. «Dans le procès verbal d’enquête, il n’y a pas de trace d’un quelconque différend avec un agent de la force publique. Si cela continue, les charges ne finiront jamais et l’on ne peut pas juger une personne pour des charges déjà retenues», a soutenu l’avocat.
Assane Diouf libéré dans 1 mois s’il n’est pas jugé
Ainsi, nos sources soutiennent que le Doyen des juges n’aurait pas retenu ce réquisitoire supplétif. En attendant, les avocats de Assane Diouf ont décidé de ne pas introduire une demande de liberté provisoire, du moment que si le dossier n’avance pas dans un mois, il sera libéré, car il aura comptabilisé 6 mois de détention.
Pour rappel, Assane Diouf a été inculpé en novembre dernier pour les chefs d’accusation portant sur trouble à l’ordre public, injures par le biais d’un système informatique, outrage à un ministre du culte et diffamation.
Samba THIAM