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Envoi des meilleurs élèves sénégalais en classes préparatoires en France: la terrible réalité racontée par d'anciens cracks



Envoi des meilleurs élèves sénégalais en classes préparatoires en France: la terrible réalité racontée par d'anciens cracks

 
 
L’affaire Diary Sow a eu le mérite de braquer les regards sur les écoles préparatoires françaises, notamment Louis le Grand, où le Sénégal envoie de plus en plus ses meilleurs élèves. Des élèves qui, une fois sur place, se retrouvent dans une réalité à laquelle ils ne s’attendaient pas du tout, pris entre le rythme infernal des cours et concours, la peur de l’échec, la difficile adaptation à leurs nouveaux cadre et mode de vie, à la pression sociale des familles et entourages restés au pays. Alors que certains s’en sortent plus ou moins bien, d’autres ne parviennent pas à assimiler le choc et flanchent, avec comme corollaires des drames : traumatisme, déprime, dépression, abandon, folie, voire même des tentatives de suicide… Anciens des écoles préparatoires qui ont connu des fortunes diverses, Daouda Niang Diatta, enseignant-chercheur en mathématiques à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, Moussa Dieng, inspecteur du Cadastre à la Dgid, Serigne Ahmadou Bamba Sy, ingénieur en aménagement et construction et Moussa Ngom, ingénieur en Maths-informatique témoignent, expliquent et éclairent sur la dure réalité de nos meilleurs élèves envoyés dans les meilleures écoles préparatoires françaises.
 
 
 
 
 
Depuis des décennies, le Sénégal envoie ses meilleurs élèves dans les classes préparatoires françaises. Au début, les bourses d’excellence octroyées par le gouvernement français étaient liées au Lycée Jacques Decour, où étaient systématiquement envoyés nos jeunes cracks, dont certains, en fonction de leur situation, finissaient au Lycée Charlemagne, après un ou deux ans. Mais depuis quelques années, le Lycée Louis le Grand est mis en avant pour accueillir les bourses d’excellence et ouvrir les portes de la prestigieuse Ecole Polytechnique de Paris. Mais ceux qui ont échoué à Louis le Grand à intégrer «L’X», comme on appelle l’Ecole Polytechnique, peuvent toujours se rattraper en intégrant d’autres grandes écoles comme l’Ecole des Mines de Paris et l’Ecole Centrale de Paris qui a fusionné avec sa sœur Supélec pour devenir CentraleSupélec.
 
 
RYTHME INFERNAL DES COURS, IMPREPARATION, DIFFICULTES D’ADAPTATION, PRESSION PSYCHOLOGUE ET SOCIALE…LE PREMIER CASSE-TETE
 
 
 
Une fois en classes préparatoires, c’est presque le choc pour nos élèves. En effet, en plus du rythme trop soutenu des cours auquel ils ne sont pas préparés, s’ajoutent les difficultés d’adaptation pour ces jeunes de 18-19 ans, qui se retrouvent pris dans une pression psychologique et sociale intense. «On ne nous prépare pas assez pour aller affronter la situation dans les prépas, alors que c’est 100 fois plus dur. On vient pour préparer des concours. Les concours, on les fait en 2ème année. Ce qu’on devrait faire en 3 ans, on essaie de le condenser en 2 ans, pour aller préparer les concours pour les grandes écoles et ce n’est pas du tout évident. La première année, on commence les programmes et on travaille pendant 10 mois de septembre à juin. Il y a beaucoup de travail. On commence les cours à 8h, il y a une pause à midi et à 13h on recommence pour finir à 17h. Et de 17 à 18, il y a les colles. C’est des épreuves orales qu’on subit. C’est ce rythme-là qu’il faut suivre pendant toute la semaine, et le samedi on a des devoirs surveillés, de 8h à midi ou de 8h à 13h selon les matières.  Et ce rythme-là est soutenu jusqu’aux premières vacances, les petites vacances de Toussaint en fin octobre (une semaine de répit). Ensuite, il y a les autres vacances à Noël, en avril et en juin, en raison de deux semaines chacune. On n’a que ces vacances là comme répit et après le rythme reprend», soutient d’emblée Moussa Ngom. Et l’ingénieur en Maths-informatique de noter qu’en plus de ce rythme fou, il y a «plein d’autres facteurs psychologiques» qui interviennent. «En quittant le Sénégal, on est un excellent élève, on ne connaît pas les mauvaises notes. Arrivé en classes prépa, on est confronté à ces réalités-là».
 
 
Moussa Dieng, inspecteur du Cadastre : «On ne nous prépare pas assez pour aller affronter la situation dans les prépas, alors que c’est 100 fois plus dur»
 
 
Poursuivant, il note : «avant, au Sénégal, on anticipait sur les programmes, on savait ce qu’il fallait faire, mais là on arrive en prépa, et tout nous tombe sur la tête. En début d’année, on a de mauvaises notes et ce n’est pas évident de pouvoir gérer ça. On arrive à 18 ans, on n’est pas préparé à ça. S’il n’y a pas un suivi, s’il n’y a pas de mentor qui nous couve et qui nous explique que ce n’est pas grave ; qu’il faut travailler et que le but ultime c’est les concours et qu’il faut se ressaisir et combler les lacunes, en un moment donné, on risque de s’évader. Parce que c’est une situation assez dure et assez éprouvante», dit-il. Poursuivant, il souligne qu’il y a «même des Français qui viennent en prépa, mais au bout de quelques mois ils quittent», mais les Sénégalais, eux, sont obligés de rester pour ne pas perdre leur bourse. Evoquant d’autres types de difficultés, il affirme : «Il y a la pression sociale. On laisse ici généralement des familles qui sont dans le besoin, alors qu’on est en classe avec des gens qui sont à l’aise, qui n’ont pas ces soucis. (…). Il y a aussi le fait qu’on est à l’étranger. On est dans un nouveau pays à 18 ans, dans une capitale comme Paris. Ce n’est pas évident, parce que c’est totalement différent de ce à quoi on était habitué». Selon l’ancien du Lycée Jacques Decour, «tous ces facteurs combinés font que l’équilibre est assez fragile. Et si on n’y prend garde, on échoue sa prépa». Et ce fut son cas. Même si on ne peut pas parler véritablement d’échec, car l’élève a toujours la possibilité de rebondir ailleurs. Ce qu’il a fait en quittant les classes préparatoires, pour aller s’inscrire à la Fac, suivre la filière Maths-informatique, qui était son choix de cœur.
 
 
 
 
Serigne Ahmadou Bamba Sy : «mon premier devoir de Maths, j’ai eu 6/20. C’était un choc. Et si tu ne peux pas encaisser ce choc, c’est clair que ça peut déboucher sur des difficultés».
 
 
 
Les difficultés relatées par Moussa Dieng sont confortées par le témoignage de Serigne Ahmadou Bamba Sy. «Quand j’allais en prépa, je ne savais même pas ce que c’était. J’avais fait ma Terminale, j’étais bon…je me voyais aller étudier dans une université, jusqu’au moment où on m’a dit qu’il y a une possibilité d’avoir une bourse et d’aller en France, faire les classes préparatoires. J’ai sauté sur l’occasion. C’est comme ça que je suis allé faire Maths Sup. Mais quand je suis arrivé, ça a été un choc. Parce que pour mon premier devoir de mathématiques, j’ai eu 6/20. Pour quelqu’un qui était habitué à avoir 19 ou 20/20, tu te retrouves avec 6 au premier devoir, c’est un choc. Et si tu ne peux pas encaisser ce choc, c’est clair que ça peut déboucher sur des difficultés. Mais me concernant, heureusement, j’ai réagi très vite, de sorte qu’au deuxième devoir, si mes souvenirs sont bons, j’ai eu 17/20. Je me suis bien rattrapé», raconte l’ingénieur en aménagement et construction, qui a fait la prestigieuse Ecole Centrale de Paris après ses cours préparatoires au Lycée Jacques Decour, puis au Lycée Charlemagne (2ème et 3ème année).
Ce dernier, qui a su passer le cap des prépas, de faire comprendre qu’il y a deux profils d’élèves sénégalais. «Il y a ceux qui sont bien préparés, qui savent ce qui les attend et ceux qui ne sont pas préparés, qui ne savent même pas ce que c’est les classes préparatoires, les  difficultés, les enjeux et les débouchés qui y sont attachés...Ils n’en savent rien, pourtant ils y vont. Et d’ajouter : «les mieux préparés s’en sortent mieux ; mais ceux qui s’en sortent le mieux ne sont pas forcément les meilleurs». Parce que, dit-il, «il y a des qualités qu’il faut et que tout le monde ne possède pas : des qualités de persévérance, de résilience, qui n’existent pas chez toutes les personnes».
 
 
Moussa Ngom ingénieur informatitien: «c’est en 2ème année aussi que j’ai complètement craqué et je n’allais même plus en classe… J’ai quitté la prépa pour aller m’inscrire à la Fac»
 
Des propos que corrobore Moussa Ngom, en narrant son expérience propre. «Moi-même j’ai connu cette expérience difficile. Quand on est arrivé, on avait 15 jours de retard. C’était déjà la semaine des premières évaluations. On avait une évaluation en mathématiques et une évaluation en physique. Dans ces deux matières-là, les profs avaient commencé avec un chapitre qui m’était totalement inconnu, parce que je ne l’avais pas traité ici. Il y avait la grève et on n’avait pas pu terminer le programme. Comme je n’avais pas l’habitude d’avoir de mauvaises notes, ou d’écrire des choses fausses sur ma copie, j’ai dit au professeur de physique que je ne pouvais pas assimiler ce chapitre là avant l’évaluation et je lui ai demandé si je pouvais attendre et le réviser pendant les vacances. Il n’a pas été compréhensif et m’a obligé de faire son devoir. Le devoir de maths également arrivait le samedi, alors que nous nous étions arrivés à l’école le mardi, soit 4 jours avant. J’ai choisi de travailler les maths pour combler le retard, parce que je ne pouvais pas faire les deux. Mais le prof de physique m’a obligé à faire le devoir. Le jour J, je ne suis pas parti. Et ça a été la source de très gros problèmes entre ce professeur et moi. Il a vu ça comme une sorte de défiance. Il m’a mis les bâtons dans les roues pendant toute l’année scolaire. A chaque fois que je faisais un devoir sur un autre chapitre, il me donnait toujours un sujet sur l’optique. Un chapitre que je n’avais pas travaillé parce qu’on est arrivé en retard. C’était difficile pour moi. Ça a fait baisser mon niveau en physique. J’ai eu de très mauvaises notes, genre 2/20. Une notre catastrophique. En réalité, je rendais quasiment des copies vierges parce que je ne voulais pas écrire n’importe quoi, n’ayant pas travaillé ce chapitre. Pendant toute l’année, j’ai galéré comme ça, en physique avec ce professeur. Il a même refusé de me tester en physique ; alors que c’était ma matière préférée. Psychologiquement, c’est très difficile à gérer. Avec le recul, je me suis rendu compte que ce passage-là a eu beaucoup d’impact sur la suite. Parce qu’après, j’étais excellent en Maths, mais en physique, ça ne passait plus. Et même en 2ème année, c’est ça qui m’a pénalisé. Et en 2ème année, j’ai complètement craqué et je n’allais même plus en classe en fait», soutient Ngom, qui s’est résolu à partir tenter sa chance ailleurs. «J’ai quitté la prépa pour aller m’inscrire à la Fac, en Maths. J’ai continué comme ça. J’ai fait Maths-informatique. La prépa pour moi, ça s’est un peu mal passé».
 
 
Pr Daouda Niang Diatta : «en prépa, il y a ceux qui restent marqués à jamais par leur échec et ceux qui rebondissent. Moi, J’ai eu la lucidité de rebondir, sinon j’allais craquer»
 
 
La prépa a mal commencé pour le Pr Daouda Niang Diatta. Seulement, contrairement à ceux qui rendent les armes, il a très vite repris ses esprits et rebondi ailleurs. «En prépa, il y a deux catégories. Ceux qui restent marqués à jamais par leur échec et ceux qui rebondissent. Moi j’ai eu quelques moments de lucidité après mon échec. J’ai eu la lucidité de rebondir. Sinon j’allais craquer. Je connais pas mal de camarades qui ont craqué», note-il d’emblée. Et de poursuivre : «quand j’ai compris que je n’étais pas préparé pour les classes préparatoires, je me suis remis en cause. Je suis allé suivre ma passion, les mathématiques. J’avais le choix entre rester dans une école d’ingénieur non prestigieuse et garder ma bourse, ou aller suivre ma passion et perdre ma bourse. Une bourse du gouvernement français. J’ai choisi l’option la moins évidente : suivre ma passion et perdre ma bourse. La réussite m'a ensuite souri», explique le professeur Diatta. Qui poursuit : «après une licence de mathématiques en vivant sur mes économies, j’ai fait mon master de Mathématiques tout en travaillant pour gagner de quoi vivre. J’étais à nouveau le premier de ma classe. Et j’ai eu un stage de master 2 rémunéré à l'Inria Sophia Antipolis. Et après, j’ai eu une bourse du gouvernement français pour ma thèse. Après le doctorat, ironie du sort, j’ai été recruté à Polytechnique comme ingénieur de recherche avant de démissionner pour prendre un poste d'enseignant-chercheur à l'Université Assane Seck de Ziguinchor.
Revenant sur ses difficultés en prépa, il explique : «on a tellement de travail à faire qu’on a des difficultés à le faire, parce qu’on n’a pas le temps de le faire. Pour nous Sénégalais, dans ce nouveau contexte, éloigné des parents, qui découvrions la liberté, tout paraissait compliqué. Ma première année s'est très bien passée. Mais la 2ème année a été beaucoup plus compliquée. Le programme est aussi dense qu'en première année, alors que le temps est divisé par deux. Et on a un mois de concours qui nous attend. Ce qui fait que, si vous n’y prenez garde, vous pouvez vite être dépassé et cela peut plomber votre moral». Considérant qu’en prépa, «le paramètre qui fait qu’on s’en sorte n’est pas seulement celui auquel on s’attend : la qualité scientifique», il affirme qu’«il faut être psychologiquement préparé et avoir un rapport à la science adapté pour pouvoir s’en sortir». «Dans mon cas, c’est mon rapport avec la science qui ne cadrait pas avec le rythme de la prépa. J’étais un étudiant qui cherchait à dominer les matières avant de passer à autre chose. Je ne passe pas un cours avec des lacunes. Ce qui fait que j’accusais du retard par rapport au rythme du professeur. Je me disais que ce n'était pas grave, j’aurais le temps de me rattraper. Mais malheureusement, le temps manque en prépa. Au final, c’était comme un cauchemar pour moi. Je me demandais comment je pouvais échouer, moi qui avais toujours eu de bonnes notes», explique-t-il.
 
 
LES MAUVAIS CHOIX D’ORIENTATIONS, CAUSE DE BEAUCOUP D’ECHECS…
 
 
Un cauchemar qu’on pouvait éviter à beaucoup d’élèves, si la préparation et l’accompagnement nécessaire étaient faits. En effet, selon Moussa Ngom, beaucoup d’élèves de prépa échouent du fait d’un mauvais choix de la filière à suivre. «Un problème dont on ne parle pas aussi, c’est le problème des orientations», dit-il. Un problème qui, dit-il, pourrait être une des causes de la situation de Diary Sow. «Quand j’ai regardé ses notes et tout, elle a un profil littéraire, en tout cas moins scientifique. Or, même dans les filières scientifiques, il y a des différences. Il y a physique-chimie et sciences de l’ingénieur, il y a la filière Maths-physique et informatique et Maths-physique et sciences de l’ingénieur».
 
 
Moussa Ngom : «quand on est orienté dans une filière qui ne vous plait pas, c’est très difficile d’accepter ça et de travailler en conséquence»
 
 
Et de noter qu’eux-mêmes avaient été victimes de mauvais choix. «Nous on a subi ça, parce qu’on nous a obligés à faire une filière qui n’était pas celle de notre choix. On nous avait obligés à faire la filière Physique-chimie et science de l’ingénieur, alors que pour beaucoup d’entre nous, on ne voulait plus faire chimie. On voulait faire la filière Maths-physique et science de l’ingénieur. Quand on obtient le Bac S1 en général, on est bon en math et sciences physiques. Et on voulait faire des études supérieures sur ça», raconte Ngom. Qui précise : «quand on y va et qu’on est orienté dans une filière qui ne vous plait pas, c’est très difficile d’accepter ça et de travailler en conséquence. Il y en a qui y arrivent, mais ce n’est pas tout le monde. L’équilibre est très fragile et c’est très difficile. A tout moment, on peut s’évader, et si on n’a pas un interlocuteur qui comprend ces choses et avec qui on peut parler, en général ça se passe très mal».
 
 
LES DRAMES DES ABANDONS, DE LA DEPRIME, DES DEPRESSIONS…
 
 
 
Confrontés à d’énormes difficultés, certains élèves n’arrivent pas à digérer la situation et à avancer. C’est alors la voie ouverte au doute, à l’angoisse, et pire, à la déprime, à la dépression et même à la folie. Des situations dramatiques dont ont été témoins nos interlocuteurs.
 
Moussa Dieng : «les classes préparatoires, c’est très compliqué et il y a beaucoup de traumatismes. Beaucoup de gens ont sombré»
 
Des drames qui ont tellement marqué Moussa Dieng, qu’il se réjouit aujourd’hui qu’on ait posé le débat sur les écoles préparatoires. «L’affaire Diary Sow, ne représente que l’arbre qui cache la forêt. Il y a vraiment beaucoup de problèmes en prépa. Je connais beaucoup de gens qui ont sombré. Des gens que je connais qui étaient même allés en prépa avant moi, quand j’étais au Cem et au lycée. Des élèves brillants qui avaient remporté des prix au Concours général», souligne-t-il. Et l’ancien des lycées Jacques Decour et Charlemagne d’ajouter qu’en vérité, les classes préparatoire, «c’est très compliqué et il y a beaucoup de traumatismes». Et pour cause : «imaginez un gosse de 18 ans, on l’emmène en France, on le laisse aux mains de l’Etat français. Là-bas, il est confronté à beaucoup de problèmes. Déjà, il n’est pas chez lui, il n’est pas préparé au rythme en prépa, il habite dans une cité universitaire, et il est en classe avec de très bons élèves, préparés au rythme des classes prépas depuis des années, qui rentrent chez eux et qui, même en cas de problème, peuvent aller voir un psychologue».
 
 
«Des gens s’enfermaient plus de 24h dans leurs chambres…Quelqu’un avec qui j’étais extrêmement proche, partait des semaines, ne répondait plus au téléphone et ne donnait plus de nouvelles»
 
 
Sur ce chapitre, Serigne Ahmadou Bamba Sy de souligner qu’il a lui-même connu des camarades qui ont craqué. «C’est des situations qui arrivent. J’ai vu ça. J’ai eu des camarades qui ont fait des dépressions. Moi la seule fois que j’ai pris des somnifères pour pouvoir dormir, c’est quand j’étais en prépa. Des gens s’enfermaient dans leurs chambres plus de 24 h et ne voulaient pas sortir. Il y a quelqu’un avec qui j’étais extrêmement proche, qui partait des semaines, qui ne répondait plus au téléphone et qui ne donnait plus de ses nouvelles. Automatiquement j’ai fait le lien avec la situation de Diary Sow, et je l’ai comprise, parce que toutes les personnes n’ont pas les mêmes capacités de résilience et de résistance». Et tous les autres interlocuteurs reconnaissent avoir connu «des camarades qui en un moment donné ont sombré dans la déprime, la dépression et même la folie».
Mbaye THIANDOUM
 
 
 
 

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