
Arrêté à 43.537.817.489 milliards, le budget du ministère des Pêchesa connu une baisse de 6 milliards.Une baisse déplorée par les parlementaires. Parmi les problèmes soulevés,il ya eu la gestion du marché aupoisson de Pikine, la rareté du poisson dû à la pêche industrielle, qui pousse les jeunes pêcheurs à braver la mer, entre autres. Mais le véritable problème rencontré hier par Alioune Ndoye, c’est un retard de 2 bonnes heures avant l’ouverture de la séance et une suspension d’une vingtaine de minutes à cause de l’absence dunombre requis de vice-présidents dans la salle.
L’Assemblée nationale a fait poireauter Alioune Ndoye hier pendant près de deux heures à cause d’un problème de quota de vice-présidents.Prévue à 16 heures, l’examen du projet de budget du ministère des Pêchesa démarré à 18h et quelques à cause du nombre de vice-présidents assignés dans la salle lors de la plénière. Une situation déplorée par certains députés présents dans la salle depuis 15h. En effet, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale stipule qu’au-delà du président de séance, il faut impérativement deux vice-présidents en salle. Pour hier, c’est Cheikh Tidiane Gadio et Abdoulaye Makhtar Diop qui étaient assignés en salle. Gadioétant empêché, il a fallu faire appel à Yeta Sow qui a dû quitter Yenne pour rallier d’urgence l’hémicycle. Une situation déplorée par certains députés.
Mame Diarra Fam : «on démarre à 18h parce que les vice-présidents payés pour présider ou assister aux séances ne font pas leur boulot»
Selon Mame Diarra Fam,c’est un manque de respect notoire envers eux, le peuple qui les a mandatés, mais aussi le gouvernement du Sénégal. «Comme vous pouvez le voir, cette plénière a été convoquée à 16 heures et on démarre à 18 heures parce que les vice-présidents payés pour présiderou assisteraux séances ne font pas leur boulot», a déploré la députée libérale.Pour cette dernière, c’est inadmissible dans une République qui marche. «Ils sont bien payés avec tous les privilèges qui vont avec leur rang ;donc le minimum, c’est de se présenter à l’heure. Par respect pour nous autres députés, ils doivent prendre toutes leurs dispositionspour remplir convenablement leur rôle», fulmine Mame Diarra Fam.
Juliette Zenga : «ce n’est pas normal. Quand on convoque une rencontre tous ceux dont la présence est obligatoire doivent prendre leurs dispositions pour être là à l’heure»
Lasse d’attendre le démarrage de la séance, la députée socialiste a étalé son mécontentementauprès de ses collègues présents eux aussi dans la salle depuis plusieurs heures. «Ce n’est pas normal. Quand on convoque une rencontre, tous ceux dont la présence est obligatoire doivent prendre leurs dispositions pour être là à l’heure. Nous sommes obligés de poireauter pendant des heures pour attendre des vice-présidents, ce n’est pas du tout normal», a-t-elle lancé quelques minutes avant l’ouverture de la séance, avant de le décrier encore durant sa prise de parole devant le ministre des Pêches.
Abdoulaye Makhtar Diop : «chaque député fait partie obligatoirement de trois commissions, mais certains s’absentent comme bon leur semble sans justification»
L’intervention de Mame Diarra Fam n’a pas laissé de marbre Abdoulaye Makhtar Diop. Il a aussitôt riposté en éclairant certains points. «Il faut éviter de traiter ces questions avec passion. Pourquoi jeter le discrédit sur les vice-présidents ? Sion prend l’exemple de Ndèye Lucie Cissé qui préside la séance, elle ne peut quitter la salle alors que des députés font des va et vient pour se détendre ou boire un café», souligne le grand Serigne de Dakar. Se lavant à grande eau, Abdoulaye Makhtar Diop soutient que ce n’est pas un problème d’argent, mais plutôt de responsabilité. «Moi personnellement, j’ai zappé des programmes aujourd’hui parce que je dois impérativement être présent lors de cette plénière. Beaucoup d’entre nousviennent et repartent quand ils veulent et ce n’est pas le cas pour les vice-présidents. Ce n’est pas une question d’argent, c’est une responsabilité. Chaque député fait partie obligatoirement de trois commissions,mais certains s’absentent comme bon leur semble sans justification», fait il remarquer avant de justifier le retard noté. «Yeta Sow est certes arrivée en retard mais tout le monde connaît son état de santé assez fragile», dit-il.
Lors de cet examen du projet de budget du ministère des Pêches et de l’Economie maritime, les députés ont comme chaque année sollicitée des éclaircissements par rapport aux accords de pêche. Selon Mamadou Diop Decroix, opposition comme majorité sont d’accord que rien ne va dans le secteur de la pêche, il n’y a que leur façon de le dire qui change.
Sira Ndiaye, elle, invite Alioune Ndoye à établir un dialogue sincère avec les acteurs du secteur de la pêche. Pour elle, la rareté du poisson pousse les mareyeurs à violer les ententes signées avec nos pays voisins ou à braver la mer pour migrer vers les pays occidentaux.
Pour Cheikh Mbacké Dolly, la pêche ne décollera pas de sitôt, puisque le Président Macky Sall a choisi de confier le département à ceux qui ont dirigé le pays pendant quarante ans, comprenez le Parti socialiste.
Alioune Ndoye : je suis disposé à aborder toutes les questions avec les acteurs à condition que l’on s’accorde sur la vérité»
Le ministre des Pêches s’est voulu rassurant. Précisant qu’il n’a jamais nié les problèmes du secteur, il a toujours œuvré pour le dialogue entre les acteurs afin d’améliorer l’existant qu’il a hérité. Concernant le nombre de licences délivrés, Alioune Ndoye avance qu’il ya 161 navires dont 129 Sénégalais, et 32 étrangers dont 31 pour l’Union européenne et 1 pour le Cap-Vert. Concernant la situation avec les acteurs, le ministre de la Pêche assure qu’il les a appelés il ya quelques jours à des concertations, mais ces derniers ont refusé avant d’entamer une tournée au niveau des religieux. Il dit être disposé à aborder toutes les questions avec eux à condition qu’ils s’accordent sur la vérité.
NdèyeKhady DIOUF