
La Police nationale aurait dû soigner sa sortie avant-hier avant de présenter aux Sénégalais les visages des «forces occultes». Alors que leur patron, en l’occurrence Antoine Felix Diome, en a parlé et pour donner un visage aux personnes qui ont tiré sur la foule, la Police nationale qui faisait face à la presse a présenté des images qui ont fait réagir l’ex capitaine Touré. Pour lui, un officier doit s’abstenir de mentir pour couvrir des hommes politiques.
Au lendemain de la conférence de presse animée par le Directeur de la Sécurité publique, les réactions ont été nombreuses quand le chargé des relations publiques de la police a montré des vidéos à moitié coupées montrant les visages des supposés « forces occultes ». Pas convaincu par les arguments et preuves avancés par la Police nationale, l’ex capitaine de gendarmerie Seydina Oumar Touré s’est fendu d’un post pour exprimer son désaccord. «Lorsqu’on assure la fonction d’officier des armées, de la gendarmerie ou de la police nationale, on doit s’abstenir catégoriquement de mentir pour couvrir des hommes politiques », souligne celui qui avait en charge l’enquête dans l’affaire Sweet Beauté, avant d’être démis de ses fonctions. Pour lui, «un officier, quelle que soit son appartenance (Police, Gendarmerie, Armée) a pour principale mission de sauvegarder l’intérêt supérieur de la nation, c’est-à-dire de servir exclusivement la patrie et non des individus».
D’ailleurs, il fait savoir : «dans notre contexte, un homme politique, fusse-t-il président de la République, se bat pour préserver les intérêts de ses alliés et de son parti politique. Or, un officier doit assurer la pérennité de la nation et l’équilibre entre les forces vives au sein d’un Etat».
Seydina Oumar Touré rappelle aux officiers leur rôle lorsqu’il ne restera plus rien dans une République. «Les officiers de tout bord seront les derniers remparts de la cité, en garantissant le fonctionnement normal des institutions. Il faut toujours avoir à l’esprit cette formule qui dit que les hommes passent et les institutions restent», lit-on dans son tweet massivement partagé dans la twittosphère. Touré estime que «ce type d’enquête étant facile à élucider, un jour, peut-être, quelqu’un ou des personnes répondront de tout ça devant une juridiction».
Samba THIAM