Pour pouvoir disposer de la marchandise de commerçants grossistes et les escroquer à coups de millions, Matar Mboup se faisait passer pour le frère de Serigne Mboup de Ccbm. Une dizaine de commerçants sont ainsi tombés dans ses filets et l'ont traîné hier devant la barre des flagrants délits de Dakar pour escroquerie. Le procureur a requis 6 mois de prison ferme contre lui. Délibéré mardi prochain.
Le commerçant Matar Mboup est un as de la tromperie. Des victimes, il en a faites à la pelle. En fait, c'est une dizaine de parties civiles qui ont porté plainte contre lui. Il s'agit de Babacar Touré, Adji Fama Ndiaye, Khadim Dione, Mamadou Lamine Faty, Baly Seck, Bator Sall, Boy Djilo dite Adja, Adji Fama et Manuella Cozzy. Vu la multitude de plaignants, le tribunal a décidé de faire la jonction des dossiers. Pour son mode opératoire, Matar Mboup ciblait les commerçants grossistes à qui il commandait des marchandises en payant une partie une fois la vente conclue. Pour le reliquat, Matar Mboup remettait des chèques sans provision à ces commerçants qui ignoraient complètement son subterfuge. Et quand ces derniers s’en rendent compte, il leur fixait des délais pour s'acquitter de sa créance, mais ce n’était que du vent. C'est dans ces circonstances qu'ils ont déposé plainte contre lui.
Avant-hier, devant le juge des flagrants délits de Dakar où il a été renvoyé pour escroquerie, cet homme de juste 30 ans a expliqué le procédé utilisé pour approcher et rouler ses victimes dans la farine. «Pour ce qui est de Babacar Touré, c'est un ami qui m'a mis en rapport avec lui. C'est une marchandise de petits pois qui nous lie. Après discussion, il devait me vendre le sac à 23.000 F. Il m'avait demandé de lui remettre 7 millions et le reliquat après le Magal de Touba. Je lui ai remis 6 millions avant d'aller chez le notaire pour la régulation des papiers. Finalement, je ne lui ai pas remis de chèque. Et je reste lui devoir plus de 2 millions. Concernant Adji Fama Ndiaye, elle devait me fournir des pâtes et on n’était pas d'accord au début sur les conditions de la vente. Mais, elle m'a confié qu'elle avait de la mayonnaise. On a discuté et elle m'a livré. Et c'est suite à cette livraison que je lui ai remis un chèque alors que la marchandise avait déjà quitté son magasin. Mais, je lui avais auparavant dit que je n'avais pas de liquide pour lui payer intégralement la somme convenue. De ce fait, je lui avais fait savoir que je devais lui donner une avance de 5 millions en liquide. J'avoue qu'elle n'a pas respecté les conditions de notre contrat», a raconté Matar Mboup qui poursuit : «s'agissant de Khadim Dione, on avait signé un contrat sur lequel il est stipulé qu'il devait me livrer 6000 sacs de pommes de terre. Je devais lui donner 50% de la somme convenue avant de compléter le reste après livraison. Et pour Boy Djilo dite Adja, c'est de l'huile que j'ai commandé auprès d'elle. Mamadou Lamine Faty devait me donner de l'oignon. Je lui dois 700.000 F. Quant à Baly Seck, c'était un conteneur d'huile qu'il devait me livrer. Je lui ai remis 21 millions, je lui dois 800.000 F», dit-il avant d'ajouter : «s'agissant de Bator Sall, je l'ai vue une fois. C'est avec Serigne Fallou Bousso qu'elle a conclu. Ce dernier a contracté auprès d'elle une dette de carreaux pour une valeur de 8 millions. Elle avait demandé un chèque de garantie. Et c'est là que j'ai remis à mon collègue mon chèque. Et celui-ci le lui a donné en gage», a-t-il raconté.
Et pourtant, Matar Mboup a clairement dit au juge avoir remis en connaissance de cause des chèques sans provision aux commerçants. Et le pire dans tout ça, révèle toujours le juge, pour mieux les ferrer, il s'est présenté comme le petit-frère de Serigne Mboup de Ccbm. «Je confirme que je leur ai dit que je suis le frère de Serigne Mboup et tel est le cas. J'ai même eu à travailler à l'entreprise Ccbm qui lui appartient», précise-t-il avant de reconnaître que la commerçante Manuella Cozzy lui avait remis des marchandises pour 13 millions. L'un des plaignants, Babacar Touré, a réclamé 5 millions de dommages et intérêts. Pour sa part, Adji Fama Ndiaye a demandé le montant de 8 millions et un autre de 2 millions pour des dommages et intérêts. Constitué pour défendre les intérêts des dames Bator Sall et Boy Djilo dite Adja, Me Ibrahima Mbengue de soutenir : «il a pris 20 millions de carreaux auprès de la dame Bator avant de lui remettre un chèque sans provision. Je demande pour cette dernière la somme de 15 millions et d'allouer 5 millions à la dame Boy Djilo dite Adja». Par ailleurs, Me Ousmane Thiam dont le client Khadim Dione a été grugé de la somme de 16.954.875 F, a réclamé 20 millions pour toutes causes de préjudice confondues. La parquetière qui a estimé de son côté que les faits d'escroquerie sont caractérisés, a requis 1 an dont 6 mois ferme contre Matar Mboup. La défense assurée par El Hadji Mame Gningue, a affirmé qu'on est en présence d'une affaire civile. Ainsi, il a plaidé qu'on la traite comme telle. Délibéré mardi prochain, 30 juin 2020.
Fatou D. DIONE
Le commerçant Matar Mboup est un as de la tromperie. Des victimes, il en a faites à la pelle. En fait, c'est une dizaine de parties civiles qui ont porté plainte contre lui. Il s'agit de Babacar Touré, Adji Fama Ndiaye, Khadim Dione, Mamadou Lamine Faty, Baly Seck, Bator Sall, Boy Djilo dite Adja, Adji Fama et Manuella Cozzy. Vu la multitude de plaignants, le tribunal a décidé de faire la jonction des dossiers. Pour son mode opératoire, Matar Mboup ciblait les commerçants grossistes à qui il commandait des marchandises en payant une partie une fois la vente conclue. Pour le reliquat, Matar Mboup remettait des chèques sans provision à ces commerçants qui ignoraient complètement son subterfuge. Et quand ces derniers s’en rendent compte, il leur fixait des délais pour s'acquitter de sa créance, mais ce n’était que du vent. C'est dans ces circonstances qu'ils ont déposé plainte contre lui.
Avant-hier, devant le juge des flagrants délits de Dakar où il a été renvoyé pour escroquerie, cet homme de juste 30 ans a expliqué le procédé utilisé pour approcher et rouler ses victimes dans la farine. «Pour ce qui est de Babacar Touré, c'est un ami qui m'a mis en rapport avec lui. C'est une marchandise de petits pois qui nous lie. Après discussion, il devait me vendre le sac à 23.000 F. Il m'avait demandé de lui remettre 7 millions et le reliquat après le Magal de Touba. Je lui ai remis 6 millions avant d'aller chez le notaire pour la régulation des papiers. Finalement, je ne lui ai pas remis de chèque. Et je reste lui devoir plus de 2 millions. Concernant Adji Fama Ndiaye, elle devait me fournir des pâtes et on n’était pas d'accord au début sur les conditions de la vente. Mais, elle m'a confié qu'elle avait de la mayonnaise. On a discuté et elle m'a livré. Et c'est suite à cette livraison que je lui ai remis un chèque alors que la marchandise avait déjà quitté son magasin. Mais, je lui avais auparavant dit que je n'avais pas de liquide pour lui payer intégralement la somme convenue. De ce fait, je lui avais fait savoir que je devais lui donner une avance de 5 millions en liquide. J'avoue qu'elle n'a pas respecté les conditions de notre contrat», a raconté Matar Mboup qui poursuit : «s'agissant de Khadim Dione, on avait signé un contrat sur lequel il est stipulé qu'il devait me livrer 6000 sacs de pommes de terre. Je devais lui donner 50% de la somme convenue avant de compléter le reste après livraison. Et pour Boy Djilo dite Adja, c'est de l'huile que j'ai commandé auprès d'elle. Mamadou Lamine Faty devait me donner de l'oignon. Je lui dois 700.000 F. Quant à Baly Seck, c'était un conteneur d'huile qu'il devait me livrer. Je lui ai remis 21 millions, je lui dois 800.000 F», dit-il avant d'ajouter : «s'agissant de Bator Sall, je l'ai vue une fois. C'est avec Serigne Fallou Bousso qu'elle a conclu. Ce dernier a contracté auprès d'elle une dette de carreaux pour une valeur de 8 millions. Elle avait demandé un chèque de garantie. Et c'est là que j'ai remis à mon collègue mon chèque. Et celui-ci le lui a donné en gage», a-t-il raconté.
Et pourtant, Matar Mboup a clairement dit au juge avoir remis en connaissance de cause des chèques sans provision aux commerçants. Et le pire dans tout ça, révèle toujours le juge, pour mieux les ferrer, il s'est présenté comme le petit-frère de Serigne Mboup de Ccbm. «Je confirme que je leur ai dit que je suis le frère de Serigne Mboup et tel est le cas. J'ai même eu à travailler à l'entreprise Ccbm qui lui appartient», précise-t-il avant de reconnaître que la commerçante Manuella Cozzy lui avait remis des marchandises pour 13 millions. L'un des plaignants, Babacar Touré, a réclamé 5 millions de dommages et intérêts. Pour sa part, Adji Fama Ndiaye a demandé le montant de 8 millions et un autre de 2 millions pour des dommages et intérêts. Constitué pour défendre les intérêts des dames Bator Sall et Boy Djilo dite Adja, Me Ibrahima Mbengue de soutenir : «il a pris 20 millions de carreaux auprès de la dame Bator avant de lui remettre un chèque sans provision. Je demande pour cette dernière la somme de 15 millions et d'allouer 5 millions à la dame Boy Djilo dite Adja». Par ailleurs, Me Ousmane Thiam dont le client Khadim Dione a été grugé de la somme de 16.954.875 F, a réclamé 20 millions pour toutes causes de préjudice confondues. La parquetière qui a estimé de son côté que les faits d'escroquerie sont caractérisés, a requis 1 an dont 6 mois ferme contre Matar Mboup. La défense assurée par El Hadji Mame Gningue, a affirmé qu'on est en présence d'une affaire civile. Ainsi, il a plaidé qu'on la traite comme telle. Délibéré mardi prochain, 30 juin 2020.
Fatou D. DIONE