Coronagate ! C’est le scénario de la première saison d’un «film» écrit par le patron des Fds, Babacar Diop et dont les acteurs ne sont personne d’autre que des hommes politico-affairistes qui cherchent à s’enrichir frauduleusement sur le dos des ménages vulnérables à qui l’Etat a octroyé une enveloppe de 69 milliards en vivres en cette période de pandémie du coronavirus. Dans ce lot, figure le ministre Mansour Faye qui, de l’avis de Babacar Diop, doit démissionner.
Le président des Forces démocratiques du Sénégal (Fds) est foncièrement remonté contre le ministre Mansour Faye, concernant la distribution des vivres destinés aux populations vulnérables en cette période de lutte contre le coronavirus. Babacar Diop a ainsi demandé la démission immédiate du ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale. A ses yeux, Mansour Faye n’a plus la crédibilité de continuer les opérations de distribution des vivres. «Cet homme ne connaît rien de l’équité sociale. Le népotisme et le clientélisme constituent son unique centre d’intérêt», s’indigne le patron des Fds qui invite l’Ofnac à ouvrir une enquête sur les marchés du transport et de la distribution des vivres ; car, dit-il, ceux qui profitent de la misère des populations doivent croupir en prison. En effet, des hommes politico-affairistes cherchent, à en croire Babacar Diop, à s’enrichir frauduleusement sur le dos des populations. «La gestion de l’enveloppe de 69 milliards francs Cfa accordée aux ménages vulnérables annonce la première saison de Coronagate, un scandale de plusieurs milliards qui mouille encore l’entourage du président de la République», se désole de constater le patron des Fds.
Une distribution qui obéit au népotisme et au clientélisme
Poursuivant dans la trame de Coronagate, Babacar Diop fait remarquer que la distribution des vivres n’a obéi à aucun critère objectif et scientifique. «Des milliers de familles qui vivent dans la précarité absolue sont laissées en rade. Elles ont commencé à manifester leur mécontentement et leur colère. La distribution des vivres obéit au népotisme et au clientélisme», indique Dr Diop qui cite, à titre d’exemple, ce qui se passe dans certaines contrées où on demande «arbitrairement», dit-il, à des chefs de village et de quartier de choisir les familles qui doivent bénéficier des vivres. Pire, l’utilisation de la liste des bourses familiales, ajoute-t-il. Revenant sur l’attribution de deux marchés de riz d’un montant de 17 milliards francs Cfa, qu’il juge «frauduleux» à l’homme d’affaires Rayan Hachem, proche de la famille présidentielle et propriétaire des entreprises Avanti-Suarl et Afri and Co, il indique que cette attribution sème le doute dans la tête des citoyens honnêtes. «Dans quelles conditions l’homme d’affaires a gagné le marché de 9.625.000.000 francs Cfa avec Avanti-Suarl ? Comment Afri and Co qui n’est pas dans le registre des entreprises reconnues par l’Apix a pu gagner un marché de 8.250.000.000 francs Cfa ?», s’interroge le président des Fds.
Après le frère du Président dans le pétrole, Mansour Faye souille sa réputation dans le riz
En tout état de cause, Babacar Diop estime que le coronavirus est une occasion aussi pour enrichir des familles, des proches et des partisans. En effet, à la suite du frère du chef de l’Etat dans le scandale du pétrole, c’est au tour, dit-il, du beau-frère de souiller sa réputation dans le riz destiné aux pauvres. «Mansour Faye a décidé, frauduleusement et en violation flagrante de la loi, d’accorder le marché du convoyage du riz au député et homme d’affaires Demba Diop Sy, membre de la mouvance présidentielle : un véritable partage de ‘’Bouki’’ (à l’hyène)», accuse Babacar Diop qui appelle l’opposition debout et la société civile à ne pas se taire au nom d’un hypocrite consensus national, fabriqué artificiellement pour couvrir la mal gouvernance.
Moussa CISS