A deux mois de la rentrée des classes, la Cosydep a formulé quatre recommandations au nouveau régime, liées à la clarification de la commande politique pour la transformation annoncée du système éducatif ; à l’approche holistique et prospective dans le traitement des problématiques soulevées dans le secteur éducatif ; à l’introduction de l’anglais à l’école élémentaire dès la rentrée prochaine, etc.
Au terme de la session ordinaire du Bureau du Conseil d’administration (Bca) de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), quatre recommandations clefs destinées au nouveau régime sont issues des travaux en vue de la rentrée scolaire prochaine. La Cosydep invite d’emblée l’Etat à clarifier la commande politique pour la transformation annoncée du système éducatif. «Le nouveau régime opte-t-il pour une refondation du système, une réforme curriculaire, une révision des programmes ? La réponse à cette question préjudicielle détermine le processus à mettre en œuvre. En effet, la Refondation renvoie à la reconstruction du système sur des bases conceptuelles et des valeurs nouvelles. Elle est différente d’une Réforme qui consiste à adresser un aspect spécifique du système et d’une Révision de programmes qui est une opération de modification de certaines dispositions. La clarification de la commande politique invite ainsi à tracer des lignes directrices claires pour des choix stratégiques pertinents», suggèrent les camarades de Cheikh Mbow.
Concertation inclusive et imminente sur les écoles confessionnelles, les daaras, la tenue scolaire …
Poursuivant, la Cosydep invite l’Etat à privilégier une approche holistique et prospective dans le traitement des problématiques soulevées. «Il s’agit de mettre l’accent sur les interactions et les interrelations nécessaires dans le traitement des problématiques soulevées. Cette vision permettrait de mieux cibler les défis à relever et de bien planifier leur prise en charge, tout en veillant davantage aux équilibres. C’est ainsi que les débats en cours (daara, écoles confessionnelles, tenues scolaires, langues nationales, intelligence artificielle, protection des enfants, éducation au développement durable, aux médias, à la citoyenneté, aux valeurs…) devraient être inscrits dans l’agenda d’une concertation inclusive imminente sur le projet global de transformation du système», fait remarquer la Cosydep.
L’introduction de l’anglais demande la mise en place de plusieurs préalables
Sous ce rapport, la Cosydep d’expliquer que la décision d’introduire l’anglais à l’école élémentaire, dès la rentrée scolaire d’octobre 2024, nécessite une réflexion profonde. «Plusieurs langues sont déjà présentes dans le système avec des statuts différents : le français, l’arabe, les langues nationales à généraliser. L’introduction de l’anglais dans un système aussi complexe demande la mise en place de plusieurs préalables dont l’élaboration d’un curriculum (programme, formation, supports didactiques et système d’évaluation). Il s’y ajoute le profil d’enseignant en mesure d’implanter ce curriculum et l’adoption d’une nouvelle didactique en contexte multilingue. Les implications d’une telle décision nécessitent une large concertation avec toutes les parties prenantes, une mobilisation de moyens conséquents et le temps requis pour réussir toute réforme engagée», relève le Bca de la Cosydep, persuadé de la pertinence d’introduire l’anglais à l’école élémentaire. L’anglais, précise la Cosydep, est à la fois langue internationale et langue de la science.
Bâtir un plan de développement du secteur qui traverse les régimes politiques
En outre, la Cosydep appelle le nouveau régime à saisir l’opportunité des grandes vacances scolaires pour, à la fois, lancer le processus annoncé de transformation du système (finalité, offres éducatives, curricula, organigramme, gouvernance) et développer des actions de mobilisation communautaire en faveur de l’amélioration de l’environnement des apprentissages (écoles vertes, salubres, sécures et fonctionnelles). Cependant, pour la Cosydep, il demeure plus qu’urgent d’engager un état des lieux objectif et exhaustif des programmes et autres réformes en vue de cerner les contraintes, les défis et les opportunités pour bâtir un plan de développement du secteur qui traverse les régimes politiques. Cet exercice, selon toujours les camarades de Cheikh Mbow, devra s’appuyer sur les conclusions des Assises de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur (Anef et Cnaes), l’offre programmatique du nouveau régime et les diverses contributions des partenaires.
Pour un démarrage effectif des cours dès la rentrée
Par ailleurs, la Cosydep est revenue sur les «conditions minimales» qui garantissent un démarrage effectif des cours dès la rentrée scolaire. «Il s’agit d’adresser la résorption des déficits et la planification des besoins en personnels, en infrastructures, en équipements et supports ; l’affectation à temps des élèves en 6ème et en seconde mais aussi des élèves maitres et professeurs sortants des écoles de formation», recommandent Cheikh Mbow et ses camarades.
Baisse des taux de réussite aux examens
Auparavant, la Cosydep dans ses analyses a relevé une baisse des taux de réussite au baccalauréat (50,50% cette année contre 51,54% en 2023) et au Bfem (73,94% cette année contre 76,30% en 2023), en attendant les résultats du Cfee.
M. CISS