Au Sénégal, le coton fait partie des principales cultures de rente. Si la filière a connu d’importantes baisses de performances ces dernières années, les autorités déploient actuellement des efforts pour la relancer. Pour y arriver, l’unité de l’Institut de recherches agricoles (Isra) travaille actuellement sur le développement de nouvelles variétés de coton. Ce qui, selon les experts, permettra de renforcer la productivité et la qualité de la fibre cultivée dans le pays.
Jadis l'une des principales sources de revenus des populations du Sénégal Oriental et de la Haute Casamance, la production de coton qui était réalisée par plus de 50 mille petits exploitants au point de devenir l'une des filières les mieux organisées du pays a depuis lors perdu de sa superbe. Pour permettre à la filière de redorer son blason, les chercheurs s’activent. C’est ainsi que l’unité de l’Institut de recherches agricoles (Isra) basée à Tambacounda travaille actuellement sur le développement de nouvelles variétés de coton afin de renforcer la productivité et la qualité de la fibre cultivée dans le pays.
Djibril Badiane, directeur de l’unité de l’Institut de recherches agricoles (Isra) située dans l’Est du pays indique que cette démarche devrait permettre d’introduire sur le marché des semences plus résistantes aux parasites et dont la commercialisation sera plus aisée.
«Le coton est resté léthargique pendant très longtemps. Le coton étant une culture assez parasitée, il a besoin de résister aux activités des bio-agresseurs pour une bonne productivité. Le croisement de nouvelles variétés issues de la recherche va booster sa culture dans la partie orientale du Sénégal», a déclaré Djibril Badiane.
Il faut dire que l’annonce par l’Isra de l’introduction prochaine d’une nouvelle variété de coton dans les exploitations intervient dans un contexte où le dernier cultivar vulgarisé auprès des exploitants a déjà 20 ans.
Au Sénégal, la culture de l’or blanc s’effectue sur environ 18.000 hectares et est l’apanage de plus de 50.000 agriculteurs. Le coton représente le second produit de rente du pays derrière l’arachide.
L'agriculture constitue le socle de l'économie sénégalaise. Elle se caractérise par l'importance de la population active qu'elle mobilise (environ 70%) malgré sa faible rémunération. Cependant, depuis 1968, on note un déclin du secteur agricole avec l'installation de cycles de sécheresse qui ont vite fait de perturber l'équilibre économique du pays. Le coton tient une place particulière dans l'économie sénégalaise. Il génère près de 5% des recettes d'exportation du pays.
Sidy Djimby NDAO