La coalition ‘’Senegaal Kese’’ a tenu hier une conférence de presse pour alerter l’opinion publique sur la situation politique, sociale et institutionnelle préoccupante du Sénégal. Devant les journalistes, Thierno Alassane Sall et Abdoul Mbaye ont énuméré les violations de la constitution par le tandem à la tête de l’Etat Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
Selon Thierno Alassane Sall et Abdoul Mbaye, depuis huit mois, la nouvelle gouvernance semble s’inscrire dans la stricte continuité du précédent régime, avec des scandales financiers, des appels à la violence, et une absence de véritables changements. Ces dérives sont perçues comme une menace pour la stabilité du pays. Dans cette veine, la coalition ‘’Senegaal Kese’’ dénonce la suspension des activités de certaines instances consultatives. «Quand il a voulu supprimer le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et le Conseil économique social et environnemental (Cese) conformément à ses promesses de campagne et que l’Assemblée nationale s’y est opposée, le président de la République a fait deux erreurs. D’abord il a limogé les présidents de ces deux institutions paralysant du coup ces deux institutions de la République qui ne peuvent plus fonctionner. Ce qui est une violation de la constitution», a déclaré l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Et d’ajouter : «nous avons l’habitude de parler de coup d’Etat ou de coup de force que quand un chef d’Etat est éjecté. Mais aussi il y a coup de force à chaque fois que la marche des institutions constitutionnelles est entravée. La deuxième chose catastrophique pour la République, c’est que le président de la République a soutenu son Premier ministre dans sa volonté de ne pas faire sa Déclaration de politique générale.»
Abdoul Mbaye de poursuivre : «l’autre fois que ce régime a violé la constitution et cette fois cela semble se faire de manière continue, c’est quand ils ont décidé de transférer leur slogan de campagne ‘’Sonko Moy Diomaye’’ au niveau des affaires de la République. Parce que la constitution ne dit pas ça. La constitution ne consacre qu’un seul chef de l’exécutif et c’est le président de la République. Mais nous voyons un Premier ministre qui ne rate jamais l’occasion pour montrer à quel point il est impliqué dans la gestion de l’Etat. L’exemple le plus patent, c’est l’affaire Samba Ndiaye. On se demande encore comment un Premier ministre peu remettre en cause un décret pris par le président de la République», a-t-il fait savoir.
Abdoul Mbaye de fustiger : «nous avons également vu un Premier ministre qui, en plein meeting électoral, s’est permis d’annoncer un changement dans la stratégie militaire du Sénégal pour orienter nos soldats vers la frontière Est du pays. Mais il n’a rien à voir avec la question militaire qui est un domaine réservé du président de la République. Le même Premier ministre a publiquement accusé ses ministres de la Justice et de l’Intérieur d’avoir failli».
Appelant à une alternance véritable au sein de l’Assemblée nationale pour renforcer la démocratie et restaurer la confiance des Sénégalais dans leurs institutions, La coalition ‘’Senegaal Kese’’ invite ainsi chaque citoyen à refuser une majorité parlementaire automatique au régime en place, pour éviter de basculer vers une quasi-dictature.
Sidy Djimby NDAO