Après quelques semaines de tergiversations, de débats, d'interprétations, le Sénégal s'apprête à aller aux urnes le 24 mars. Une date finalement choisie qui fait beaucoup de bien pour la diplomatie sénégalaise au niveau international. Le Sénégal retrouve ainsi des couleurs après un lynchage diplomatique mondial quand les élections ont été reportées. Ravis mais prudents, car dans certains pays comme la France, une note de vigilance a été adressée à leurs concitoyens.
L'Union Africaine, l'Union Européenne et les États-Unis ont salué l'organisation de l'élection présidentielle au Sénégal le 24 mars, après plusieurs semaines d'une crise politique provoquée par le report de dernière minute du scrutin. Après un mois d'un flottement qui a alarmé l'opinion nationale et une partie de la communauté internationale, la date de la présidentielle, initialement prévue le 25 février, a été fixée au 24 mars, avant l'expiration du mandat du Président Macky Sall et sous la pression d'un Conseil constitutionnel inflexible. Le président de la Commission de l'Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, «se réjouit du dénouement pacifique de la crise institutionnelle au Sénégal», dans un communiqué publié vendredi. La décision de fixer l'élection le 24 mars, alors qu'un «dialogue national» convoqué par le Président Sall et largement acquis à sa cause préconisait la date du 2 juin, «reflète l'enracinement et la résilience de la démocratie au Sénégal dont l'Afrique a toujours été fière». L'UA «déploiera une mission d'observation à la hauteur des enjeux», poursuit Moussa Faki.
L'Union Européenne salue les décisions du Conseil constitutionnel et de la Présidence sénégalaise, soulignant «la grande résilience» de la démocratie et de l'État de droit au Sénégal à travers ses institutions, a déclaré jeudi la porte-parole de la Commission Nabila Massrali. L'UE appelle à «une campagne électorale pacifique et la tenue d'élections crédibles et transparentes».
Pour leur part, les États-Unis ont «pris acte de la décision du Sénégal d'organiser en mars le premier tour de l'élection présidentielle ajournée» début février, dans un message du Bureau des affaires africaines du Département d'État publié jeudi sur X. «Nous nous tenons aux côtés du peuple sénégalais et de leur attachement indéfectible à la démocratie et à des élections libres et justes.»
La France, elle, a salué la récente décision du Conseil constitutionnel sénégalais relative au processus électoral. "La décision du Président Macky Sall d’organiser l’élection présidentielle le 24 mars témoigne de la force des institutions démocratiques sénégalaises", lit-on sur la page du site Diplomatie française.
Vigilance
Avec le début de la campagne électorale demain, la France alerte ses concitoyens à faire preuve de vigilance. Des rassemblements politiques auront lieu sur l’ensemble du territoire sénégalais durant toute la période électorale, fait savoir la note diplomatique. Dans ce contexte, il est fortement conseillé d´être particulièrement vigilant lors de ses déplacements, de rester à l´écart de tout rassemblement, de respecter les consignes des autorités locales, d’être en mesure de justifier de son identité lors de contrôles de police et de se tenir informé de la situation.
Les Français de passage sont invités à s’enregistrer sur le fil d’Ariane afin de recevoir les alertes concernant toute évolution de la situation au Sénégal.
Samba THIAM












