Me ABDOULAYE BABOU PLONGE MACKY ET CIE DANS L’ILLEGALITE
«Ils ont commis une autre violation ; ils ne peuvent pas se baser sur l’arrêt d’hier pour le révoquer»
Me Abdoulaye Babou dénonce la manière dont Khalifa Sall a été révoqué par Macky Sall. Pour lui, le chef de l’Etat et son camp ont violé la loi. «Je le dis et personne ne peut me démentir. Tant que le dossier n’est pas venu à la Cour suprême, qui fait un premier jugement (Chambre criminelle), et que ça passe ensuite au rabat d’arrêt qui sera jugé devant la Chambre réunie, personne ne peut condamner Khalifa Sall», a expliqué l’avocat. Qui poursuit : «personne ne peut se baser sur l’arrêt de la Cour d’appel pour le révoquer. C’est plus qu’une violation de la loi». Aussi, il dénonce l’exception faite sur le cas Khalifa Sall. «Pourquoi on veut faire une procédure particulière pour Khalifa Sall ? La loi est impersonnelle. Il n’y aucun article qui dit qu’il faut poursuivre un tel de telle manière et un tel autre d’une telle autre manière. Qu’on le traite comme un justiciable, au même titre que tout le monde». Très dépité, Me Babou embraye : «aujourd’hui encore, ils ont commis une autre violation. Ils ne peuvent pas se baser sur l’arrêt d’hier (avant-hier, jeudi) pour le révoquer, car l’arrêt n’est pas définitif. La Cour suprême (Chambre criminelle) peut l’annuler, tout comme la Chambre réunie peut l’annuler», renseigne-t-il.
ALIOUNE TINE DIRECTEUR REGIONAL AMNESTY
«Si vous avez la possibilité de liquider politiquement vos adversaires tout en protégeant vos partisans, c’est extrêmement grave»
Réagissant sur Sud Fm, le Directeur régional d’Amnesty international voit l’Etat de droit, qui faisait la fierté du Sénégal, éclater en mille morceaux. «Jai l’impression qu’avec les évènements que nous vivons en ce moment, qui se suivent, qui se ressemblent, que ce sont les moments les plus sombres de l’histoire politique du Sénégal que nous vivons. (…). Si vous avez la possibilité de liquider politiquement ou de mettre un terme à la carrière politique de vos adversaires, tout en protégeant vos partisans, c’est extrêmement grave. On n’est plus dans un Etat de droit», décrie Alioune Tine. Et d’appeler à la raison Macky Sall et les siens, avant que la situation ne dégénère. «Au train où vont les choses, les gens commencent à avoir de graves préoccupations pour l’avenir de la démocratie». Et pour lui, même s’il n’y pas encore de réactions violentes, il est clair qu’on est «en train de franchir un certain nombre de frontières qui, jusqu’ici, constituaient la frontière d’éthique de l’Etat de droit». Dès lors, il met en garde contre le feu qui couve du fait des actes posés par le régime. «C’est un volcan qui est endormi pour le moment, mais il ne faut pas provoquer le destin».
DETHIE FALL VICE-PRESIDENT REWMI
«Macky Sall agit en monarque…C’est une décision illégale, injuste, immorale et inélégante»
Le vice-président de Rewmi a déploré une décision illégale, injuste, immorale et inélégante. «Nous sommes extrêmement outrés et indignés par cette décision du président de la République, qui oublie que nous sommes dans une République. Il se permet à partir de son palais, par un décret, d'enlever un élu des populations dakaroises. Macky Sall agit en monarque», a déclaré le lieutenant d’Idrissa Seck, qui note que «cette précipitation pour signer un décret de révocation du maire de Dakar, alors que la condamnation n'a pas encore l'autorité de la chose jugée, est inacceptable». Et d’expliquer que les voies de recours de Khalifa ne sont pas encore épuisées. «Il lui reste le recours à la Cour de cassation qui pourrait casser ce jugement inique rendu et confirmé hier par la Cour d'appel». S’il en est ainsi, c’est parce que, dit-il, «cette décision ne fait que dénuder une volonté depuis lors habillée par la justice pour écarter un candidat à l'élection présidentielle et lui enlever un mandat que les Dakarois lui ont confié», note le vice-président de Rewmi.
BABACAR BA, FORUM DU JUSTICIABLE
«Nous sommes face à un Etat qui n’hésite pas à piétiner les textes, violer les règles de procédure pour arriver à ses fins. Je tremble»
Pour le patron du Forum du justiciable, le décret de Macky Sall révoquant le maire de Dakar est un véritable scandale, qui lui donne déjà des frissons, tellement la violation de la loi est flagrante. «C’est catastrophique parce que la procédure n’est pas terminée. Les voies de recours ne sont pas encore terminées. Prendre un décret pour révoquer Khalifa Sall, c’est admettre aujourd’hui qu’il est vraiment fautif, alors qu’il y a un pourvoi. Nous sommes face à un Etat qui n’hésite pas à piétiner les textes, brouiller les pistes, violer les règles de procédure pour arriver à ses fins. Je tremble», a-t-il martelé.
HELENE TINE, LEADER MSET
«Cela veut-il dire que la juridiction (Cour suprême), qui doit se prononcer sur ce recours-là, n’a pas sa raison d’être»
Hélène Tine ne comprend pas cette précipitation à en finir avec un adversaire politique, au point de fouler aux pieds la loi et les procédures judiciaires. «Je suis surprise. Je ne comprends pas la précipitation qui amène le chef l’Etat à prendre un décret pour révoquer le maire de Dakar. D’autant que la procédure n’est pas terminée. Cela veut-il dire que la juridiction (Cour suprême) qui doit se prononcer sur ce recours-là n’a pas sa raison d’être», s’est indignée l’ancien membre de Bby au micro de nos confrères de la Rfm. Et son indignation est d’autant plus grande que les articles du Code général des collectivités locales mis en avant dans le décret (article 138 et 140) ne peuvent être applicables «qu’à la condamnation du maire de Dakar». Pour le leader du Mouvement pour un Sénégal d’éthique et de transparence (Mset), cette décision de Macky Sall «est un aveu de taille», par rapport à tout ce qui a été dit dans ce dossier contre le pouvoir.
«Ils ont commis une autre violation ; ils ne peuvent pas se baser sur l’arrêt d’hier pour le révoquer»
Me Abdoulaye Babou dénonce la manière dont Khalifa Sall a été révoqué par Macky Sall. Pour lui, le chef de l’Etat et son camp ont violé la loi. «Je le dis et personne ne peut me démentir. Tant que le dossier n’est pas venu à la Cour suprême, qui fait un premier jugement (Chambre criminelle), et que ça passe ensuite au rabat d’arrêt qui sera jugé devant la Chambre réunie, personne ne peut condamner Khalifa Sall», a expliqué l’avocat. Qui poursuit : «personne ne peut se baser sur l’arrêt de la Cour d’appel pour le révoquer. C’est plus qu’une violation de la loi». Aussi, il dénonce l’exception faite sur le cas Khalifa Sall. «Pourquoi on veut faire une procédure particulière pour Khalifa Sall ? La loi est impersonnelle. Il n’y aucun article qui dit qu’il faut poursuivre un tel de telle manière et un tel autre d’une telle autre manière. Qu’on le traite comme un justiciable, au même titre que tout le monde». Très dépité, Me Babou embraye : «aujourd’hui encore, ils ont commis une autre violation. Ils ne peuvent pas se baser sur l’arrêt d’hier (avant-hier, jeudi) pour le révoquer, car l’arrêt n’est pas définitif. La Cour suprême (Chambre criminelle) peut l’annuler, tout comme la Chambre réunie peut l’annuler», renseigne-t-il.
ALIOUNE TINE DIRECTEUR REGIONAL AMNESTY
«Si vous avez la possibilité de liquider politiquement vos adversaires tout en protégeant vos partisans, c’est extrêmement grave»
Réagissant sur Sud Fm, le Directeur régional d’Amnesty international voit l’Etat de droit, qui faisait la fierté du Sénégal, éclater en mille morceaux. «Jai l’impression qu’avec les évènements que nous vivons en ce moment, qui se suivent, qui se ressemblent, que ce sont les moments les plus sombres de l’histoire politique du Sénégal que nous vivons. (…). Si vous avez la possibilité de liquider politiquement ou de mettre un terme à la carrière politique de vos adversaires, tout en protégeant vos partisans, c’est extrêmement grave. On n’est plus dans un Etat de droit», décrie Alioune Tine. Et d’appeler à la raison Macky Sall et les siens, avant que la situation ne dégénère. «Au train où vont les choses, les gens commencent à avoir de graves préoccupations pour l’avenir de la démocratie». Et pour lui, même s’il n’y pas encore de réactions violentes, il est clair qu’on est «en train de franchir un certain nombre de frontières qui, jusqu’ici, constituaient la frontière d’éthique de l’Etat de droit». Dès lors, il met en garde contre le feu qui couve du fait des actes posés par le régime. «C’est un volcan qui est endormi pour le moment, mais il ne faut pas provoquer le destin».
DETHIE FALL VICE-PRESIDENT REWMI
«Macky Sall agit en monarque…C’est une décision illégale, injuste, immorale et inélégante»
Le vice-président de Rewmi a déploré une décision illégale, injuste, immorale et inélégante. «Nous sommes extrêmement outrés et indignés par cette décision du président de la République, qui oublie que nous sommes dans une République. Il se permet à partir de son palais, par un décret, d'enlever un élu des populations dakaroises. Macky Sall agit en monarque», a déclaré le lieutenant d’Idrissa Seck, qui note que «cette précipitation pour signer un décret de révocation du maire de Dakar, alors que la condamnation n'a pas encore l'autorité de la chose jugée, est inacceptable». Et d’expliquer que les voies de recours de Khalifa ne sont pas encore épuisées. «Il lui reste le recours à la Cour de cassation qui pourrait casser ce jugement inique rendu et confirmé hier par la Cour d'appel». S’il en est ainsi, c’est parce que, dit-il, «cette décision ne fait que dénuder une volonté depuis lors habillée par la justice pour écarter un candidat à l'élection présidentielle et lui enlever un mandat que les Dakarois lui ont confié», note le vice-président de Rewmi.
BABACAR BA, FORUM DU JUSTICIABLE
«Nous sommes face à un Etat qui n’hésite pas à piétiner les textes, violer les règles de procédure pour arriver à ses fins. Je tremble»
Pour le patron du Forum du justiciable, le décret de Macky Sall révoquant le maire de Dakar est un véritable scandale, qui lui donne déjà des frissons, tellement la violation de la loi est flagrante. «C’est catastrophique parce que la procédure n’est pas terminée. Les voies de recours ne sont pas encore terminées. Prendre un décret pour révoquer Khalifa Sall, c’est admettre aujourd’hui qu’il est vraiment fautif, alors qu’il y a un pourvoi. Nous sommes face à un Etat qui n’hésite pas à piétiner les textes, brouiller les pistes, violer les règles de procédure pour arriver à ses fins. Je tremble», a-t-il martelé.
HELENE TINE, LEADER MSET
«Cela veut-il dire que la juridiction (Cour suprême), qui doit se prononcer sur ce recours-là, n’a pas sa raison d’être»
Hélène Tine ne comprend pas cette précipitation à en finir avec un adversaire politique, au point de fouler aux pieds la loi et les procédures judiciaires. «Je suis surprise. Je ne comprends pas la précipitation qui amène le chef l’Etat à prendre un décret pour révoquer le maire de Dakar. D’autant que la procédure n’est pas terminée. Cela veut-il dire que la juridiction (Cour suprême) qui doit se prononcer sur ce recours-là n’a pas sa raison d’être», s’est indignée l’ancien membre de Bby au micro de nos confrères de la Rfm. Et son indignation est d’autant plus grande que les articles du Code général des collectivités locales mis en avant dans le décret (article 138 et 140) ne peuvent être applicables «qu’à la condamnation du maire de Dakar». Pour le leader du Mouvement pour un Sénégal d’éthique et de transparence (Mset), cette décision de Macky Sall «est un aveu de taille», par rapport à tout ce qui a été dit dans ce dossier contre le pouvoir.