Le Sénégal a une nouvelle fois été épinglé par un rapport. Cette fois, c’est à propos de la surpopulation carcérale de notre pays. Ce mal, déjà dénoncé par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, a fini sur la table de l’Organisation des Nations-Unies.
L’examen du rapport du Sénégal a été l’occasion pour les experts du Comité contre la torture d’interpeller Dakar sur la surpopulation carcérale et les conditions de vie dans les prisons sénégalaises. Selon le co-rapporteur du Comité pour l’examen du rapport sur le Sénégal, on compte aujourd’hui plus de 10.000 détenus pour 37 établissements pénitentiaires, contre 4891 détenus en 2000 dans ce pays. Une surpopulation qui, selon ce rapport qui sera officiellement publié le 18 mai prochain, est illustrée par les conditions générales de détention au centre de Rebeuss, où la fouille se fait en groupe, «sans égards pour l’intimité des détenus». Et selon Sébastien Touzé, Expert du Comité contre la torture, les personnes placées en détention préventive au Sénégal représentent 45% des personnes détenues, une proportion particulièrement élevée.
Toutefois, selon le Représentant permanent du Sénégal auprès des Nations-Unies à Genève, des efforts continuent d’être faits pour désengorger certaines prisons. L’Ambassadeur Coly Seck a d’ailleurs listé, devant l’organisation internationale, les mesures alternatives à l’incarcération, telles que le sursis, la probation, la dispense de peine, la semi-liberté, la libération conditionnelle, l’ajournement, à côté d’autres mesures telles que la libération conditionnelle, la grâce présidentielle, les permissions de sortie, les placements à l’extérieur et les travaux au bénéfice de la société. En effet, les autorités sénégalaises affirment chercher des solutions pour améliorer les conditions de vie de tous les détenus. A cet égard, Dakar rappelle le lancement d’un projet de construction d’une prison de 1.500 places à Sébikotane, une commune rurale proche de la capitale sénégalaise, Dakar.
Aïssé Tall Gassama rassure
Dans le cadre «d’une réflexion globale», le gouvernement sénégalais a, en plus des projets de construction des prisons et de la réhabilitation des centres de détention dans les régions, rappelé l’adoption de la Loi 2038 modifiant le code pénal qui a institué des peines alternatives à l’emprisonnement. «Même s’il faut reconnaitre que la mise en œuvre de ces peines n’est pas encore effective», a admis Mme Aïssé Tall Gassama, Secrétaire générale du ministère de la Justice. A noter que le Comité contre la torture de l’Onu adoptera, ultérieurement, lors de séances à huis clos, ses observations finales sur le rapport du Sénégal et les rendra publiques à l’issue de la session, le 18 mai prochain.
Sidy Djimby NDAO