DIFFICULTES DE MOBILISATION DES FINANCEMENTS, DEFIS DU RESEAU ROUTIER…: Le Pse, pas encore au point, Macky demande des efforts

Ce n’est pas demain que les objectifs du Plan Sénégal émergent (Pse) seront atteints. Cheikh Kanté, le ministre en charge du Suivi du Pse, qui faisait le point sur les projets entamés, n’a pas manqué de souligner les défis énormes qui attendent Macky Sall et son gouvernement

Devant les partenaires techniques et financiers, le secteur privé, les organisations de la société civile, l’occasion ne pouvait pas mieux tomber pour le chef de l’Etat de faire l’état des lieux du Programme Sénégal émergent (Pse). Ministre en charge du Suivi du Pse, Cheikh Kanté a fait le point sur les 17 projets phares qui sont lancés. «Sur les 17 projets lancés, 3 projets sont en phase d’étude, 13 projets en phase d’exécution, en plus des projets ou composantes déjà livrés : il s’agit du zircon, de l’échangeur de l’émergence, de 332 MW de centrales électriques, d’électrification rurale de 1500 villages, de 52 km d’autoroute…», a précisé l’ancien Directeur général du Port autonome de Dakar.
Seulement, il y a encore beaucoup à faire dans la mise en œuvre du Pse. «Ces défis, il faudrait absolument les relever. Il s’agit notamment des difficultés de mobilisation des financements publics destinés aux projets phares, occasionnant des lenteurs dans leur exécution. Des difficultés d’accès au foncier et de sécurisation des sites affectés aux projets, des lenteurs dans le processus de modernisation des services publics», dit-il.

Abdoulaye Daouda Diallo : «en ce qui concerne la mobilité urbaine, les résultats sont mitigés»

Pour ce qui est du secteur des infrastructures routières, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo a fait savoir qu’il y a 10 projets totalement achevés, «ce qui équivaut à plus de 265 km de routes, pour un coût global de plus de 78 milliards». Mais, «en ce qui concerne la mobilité urbaine, les résultats sont mitigés. Avec une cible de 635 véhicules à renouveler, nous en avons réalisé 348, un peu plus de la moitié. Pour ce qui est du nombre de véhicules de transport par autobus, sur un objectif de 146 véhicules à changer, le taux de réalisation est de 49%». Le ministre explique que les goulots d’étranglement sont liés aux difficultés de mobilisation des ressources et les lenteurs dans les études. Sur le réseau routier, le ministre Diallo a insisté sur l’énorme gap qu’il y a. «Au Sénégal, nous avons 7,4 km pour 100 km² contre plus de 70 km pour 100 km² pour les pays émergents. Pour la France, c’est 170 km pour 100 km². Cela veut dire que nous avons encore beaucoup de travail à faire à ce niveau. Le Sénégal devant être émergent en 2035, il nous faut faire 10 fois plus que ce que nous sommes en train de faire en ce moment», dit-il.

L’agriculture sauve le Pse

Après Abdoulaye Daouda Diallo, ce fut le tour de Abdoulaye Seck, ministre de l’Agriculture, qui a été vivement félicité par le président de la République, du fait de ses résultats qui ont battu tous les records. «Cette année, on a battu tous les records. Production record de riz, d’oignon et de maïs, de l’indépendance à nos jours. Production record d’arachide des 40 dernières années. Production record de mil des 30 dernières années. Exportation record de fruits et légumes depuis l’indépendance et premier pays exportateur d’arachide», soutient Abdoulaye Seck. Qui poursuit : «en 2017, la production globale de céréales est de 2.549.357 tonnes. Pour le riz, en 2017, la production est estimée à 1.015.304 tonnes. La production d’arachide, elle, s’est située à 1.411.574 de tonnes».

Autosuffisance en riz : Macky rate 2017 et vise désormais 2018 ou 2019

A la fin de l’exposé des ministres, Macky Sall leur a demandé de redoubler d’efforts. «Évidemment, nous avons encore des efforts à faire, malgré ces résultats extrêmement positifs. Il faut le reconnaitre. Mais l’objectif pour le riz reste à 1.6 million de tonnes de paddy pour atteindre l’autosuffisance. Donc je suis convaincu qu’avec le Pracas 2 et les nouvelles formulations, nous allons y arriver. J’avais annoncé 2017 comme année d’atteinte, mais il est clair qu’avec la double culture, d’ici 2018, 2019, on devrait y être. Déjà, nous avons doublé les productions, ce qui est remarquable», s’est réjoui le chef de l’Etat.
Samba THIAM