L’opposition, du moins sa grande majorité, ne trouve plus d’intérêt à rester autour de la table du dialogue. Mais, alors qu’elle en a fait la demande, le président de la commission a refusé de constater le désaccord entre les parties. Le général Niang a fait comprendre à Déthié Fall et Cie qu’acter le désaccord serait en même temps signer la rupture entre la majorité et les autres pôles, compromettant ainsi le dialogue. Qui est devenu un dialogue de sourds, la majorité rejetant presque systématiquement toutes les propositions des autres camps, comme la mise en place d’une autorité indépendante pour organiser les élections.
L’équipe du dialogue politique va-t-elle droit sur le mur ? tout porte à le croire, si l’on sait le niveau d’opposition et de désaccord entre les deux principales composantes : le pouvoir et l’opposition. Cette dernière, même si elle reste encore autour de la table, son cœur n’y est plus. Et pour cause, aucune entente ne semble être possible avec la majorité. «L’opposition a demandé par le biais de Déthié Fall qu’on constate le désaccord», nous souffle une source. Qui ajoute que le président de la commission ne veut cependant pas entendre parler d’une telle perspective. «Le général Mamadou Niang refuse que l’on constate le désaccord. Il dit que s’il le fait, ce sera la rupture (donc la fin ou tout au moins la suspension du dialogue). Il a demandé qu’on continue la réflexion au sein des pôles…», renseigne notre interlocuteur.
«Il n’appartient à aucune partie de dicter au Président la nomination d’une personne devant organiser les élections»
La question électorale, notamment l’organisation des élections, est la principale pomme de discorde entre pouvoir et opposition. Et elle est revenue hier dans le traitement du compte-rendu de la rencontre précédente. Les opposants qui dénoncent des manquements lors de la dernière élection présidentielle, proposent une personnalité neutre ou autorité indépendante, pour organiser les élections et expliquent que si on a eu les 2 alternances en 2000 et 2012, sans vives contestations, c’est que les personnalités qui les avaient organisées n’étaient d’aucun parti politique. Et leur proposition n’est pas loin de celle de la société civile, qui suggère la création d’un ministère chargé des Élections et de la Modernisation du système partisan, où à défaut un modèle de gestion tripartite où il y aura le ministère de l’Intérieur, la Délégation générale aux Élections et la Commission électorale nationale autonome (Cena). D’abord, Benoît Sambou et Cie notent que la dernière élection présidentielle reste la seule n’ayant pas connu de recours ou de contestations. Ensuite, ils clament haut et fort qu’il n’appartient à aucune partie de dicter au président de la République la nomination d’une personne devant organiser les élections, eu égard à ses prérogatives de nommer aux emplois civils et militaires. Et ils sont si ancrés dans leur position que, pour eux, même dans les grandes démocraties, c’est le gouvernement qui organise les élections. Et par conséquent, ils rejettent la création d’une Autorité indépendante.
«Une personnalité même indépendante fera son choix lors du scrutin en exécutant son droit de vote»
Et quand l’opposition revient à la charge pour préciser qu’il ne s’agit nullement de remettre en cause les prérogatives du président de la République, mais de l’inviter à choisir une personnalité neutre afin de rétablir la confiance entre acteurs, la majorité est restée inflexible. Pour elle, une personnalité même indépendante fera son choix lors du scrutin en exécutant son droit de vote. Avant ce point, la majorité avait déjà rejeté toutes les propositions de l’opposition et des autres pôles sur les questions de libertés (article 80 et arrêté Ousmane Ngom), sur les cas Khalifa Sall et Karim Wade…
Mbaye THIANDOUM
L’équipe du dialogue politique va-t-elle droit sur le mur ? tout porte à le croire, si l’on sait le niveau d’opposition et de désaccord entre les deux principales composantes : le pouvoir et l’opposition. Cette dernière, même si elle reste encore autour de la table, son cœur n’y est plus. Et pour cause, aucune entente ne semble être possible avec la majorité. «L’opposition a demandé par le biais de Déthié Fall qu’on constate le désaccord», nous souffle une source. Qui ajoute que le président de la commission ne veut cependant pas entendre parler d’une telle perspective. «Le général Mamadou Niang refuse que l’on constate le désaccord. Il dit que s’il le fait, ce sera la rupture (donc la fin ou tout au moins la suspension du dialogue). Il a demandé qu’on continue la réflexion au sein des pôles…», renseigne notre interlocuteur.
«Il n’appartient à aucune partie de dicter au Président la nomination d’une personne devant organiser les élections»
La question électorale, notamment l’organisation des élections, est la principale pomme de discorde entre pouvoir et opposition. Et elle est revenue hier dans le traitement du compte-rendu de la rencontre précédente. Les opposants qui dénoncent des manquements lors de la dernière élection présidentielle, proposent une personnalité neutre ou autorité indépendante, pour organiser les élections et expliquent que si on a eu les 2 alternances en 2000 et 2012, sans vives contestations, c’est que les personnalités qui les avaient organisées n’étaient d’aucun parti politique. Et leur proposition n’est pas loin de celle de la société civile, qui suggère la création d’un ministère chargé des Élections et de la Modernisation du système partisan, où à défaut un modèle de gestion tripartite où il y aura le ministère de l’Intérieur, la Délégation générale aux Élections et la Commission électorale nationale autonome (Cena). D’abord, Benoît Sambou et Cie notent que la dernière élection présidentielle reste la seule n’ayant pas connu de recours ou de contestations. Ensuite, ils clament haut et fort qu’il n’appartient à aucune partie de dicter au président de la République la nomination d’une personne devant organiser les élections, eu égard à ses prérogatives de nommer aux emplois civils et militaires. Et ils sont si ancrés dans leur position que, pour eux, même dans les grandes démocraties, c’est le gouvernement qui organise les élections. Et par conséquent, ils rejettent la création d’une Autorité indépendante.
«Une personnalité même indépendante fera son choix lors du scrutin en exécutant son droit de vote»
Et quand l’opposition revient à la charge pour préciser qu’il ne s’agit nullement de remettre en cause les prérogatives du président de la République, mais de l’inviter à choisir une personnalité neutre afin de rétablir la confiance entre acteurs, la majorité est restée inflexible. Pour elle, une personnalité même indépendante fera son choix lors du scrutin en exécutant son droit de vote. Avant ce point, la majorité avait déjà rejeté toutes les propositions de l’opposition et des autres pôles sur les questions de libertés (article 80 et arrêté Ousmane Ngom), sur les cas Khalifa Sall et Karim Wade…
Mbaye THIANDOUM