Le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale, Alassane Ba, quitte la Direction des Impôts et Domaines pour atterrir à la Cellule d’étude et de planification logée à la Direction du Budget où le syndicalisme n’est pas autorisé. Ce qui lui fait dire que le ministre des Finances et du Budget veut décapiter le syndicat suite au préavis de grève déposé le 3 septembre dernier.
A travers l’affectation du secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (Staf), Alassane Ba, à la Cellule d’étude et de planification de la Direction du Budget, la tutelle a-t-elle voulu se débarrasser d’un syndicaliste encombrant ? En tout cas, c’est la conviction profonde du principal concerné qui accuse le ministre des Finances et du Budget de vouloir «décapiter» le syndicat de l’administration fiscale. En effet, dans son désormais futur point de chute, le syndicalisme n’a pas droit de cité, contrairement au Trésor et aux Impôts et Domaines. En d’autres termes, son engagement syndical s’arrête donc à la Direction générale des Impôts et des Domaines (Dgid). Selon lui, c’est le préavis de grève déposé le 3 septembre dernier qui a précipité cette décision. Pourtant, il révèle que la plateforme revendicative du Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale remonte du temps de Amadou Ba à la tête du ministère de l’Economie et des Finances. Seulement, à l’arrivée de Abdoulaye Daouda Diallo, ils ont décidé d’observer un temps de grâce. Les revendications portent, dit-il, sur la mise en place d’un système de rémunération équitable ; la gestion des carrières des agents sans discrimination de corps ; et le maintien des acquis fonciers.
63% des avantages de la Dgid pour une portion congrue des agents
Revenant sur le système de rémunération, il fait état d’une discrimination notoire que le syndicat ne cesse de dénoncer. Il s’agit, dit-il, de l’instruction de la tutelle qui octroie 63% des avantages (fonds communs) à une portion congrue de 300 agents constitués d’inspecteurs et contrôleurs des impôts. Au moment où l’écrasante masse des travailleurs (1400 agents) se contente des 37% des avantages. Une discrimination qui plonge des familles dans la précarité. Lorsqu’il s’agit d’attribution de terrains, cette même discrimination est observée. Pourtant, il fait remarquer que l’instruction de la répartition des avantages du ministère des Finances a été annulée par la Cour suprême. Seulement, l’arrêt juge légale, se désole-t-il, qu’un Bac+2 dans l’administration gagne plus qu’un Bac +5 ou 6 qui a accédé à la fonction publique par voie de concours sélectif avec en plus, pour certains, un parcours scolaire et académique honorable et même plus honorable qu’eux. «Nous demandons aux autorités d’intervenir dans ce dossier qui est une apologie au corporatisme et à la désarticulation de l’administration, puis met fin au culte du mérite. Pis, l’instruction est caduque car n’étant pas conforme à l’organigramme actuel de la Dgid issu de l’arrêt n°10012 du 14 juin 2017 portant organisation de la Dgid», sérine le secrétaire général du Staf. En tout cas, si rien n’est fait, le syndicat n’exclut pas d’observer un arrêt de travail, des marches pacifiques de protestation, ainsi qu’une campagne d’informations sur les violations du droit à la Dgid.
M. CISS