Pour exécution du mandat d’arrêt contre le promoteur immobilier Babacar Fall, ce dossier qui l’oppose aux 253 victimes demeurant à la cité Gadaye de Guédiawaye a été renvoyé, hier, jusqu’au 3 décembre prochain, par le juge d’appel de Dakar. Le prévenu, condamné à 2 ans de prison ferme en correctionnel et à l’encontre de qui un mandat d’arrêt a été lancé, est poursuivi pour destruction de biens appartenant à autrui, faux et usage de faux et escroquerie à jugement, avec ses trois agents.
L’affaire portant sur la destruction de biens appartenant à autrui, faux et usage de faux et escroquerie à jugement, qui oppose le promoteur Babacar Fall à Boury Mbaye et 252 autres familles, est loin de connaitre son épilogue. Car, le propriétaire de l’entreprise «Technologie 2000», demeurant au quartier Djily Mbaye, condamné en première instance à 2 ans de prison ferme et à l’encontre de qui un mandat d’arrêt a été lancé, se promène jusqu’à présent dans la nature. Hélas, ces 253 familles de la cité Gadaye de Guédiawaye, lésées par le promoteur Babacar Fall, ne sont pas restés les bras croisés, parce qu’ils ont hissé les poursuites devant la Cour d’appel de Dakar où l’affaire a été renvoyée à maintes reprises.
Appelé hier devant cette même juridiction où il y avait un monde fou et un important dispositif de sécurité, ce dossier s’est de nouveau heurté à un renvoi. Et cette fois-ci, c’est pour l’exécution du mandat d’arrêt qui a été ordonné par le juge contre le prévenu Babacar Fall, qui avait comparu libre en première instance. Aussi, les parties civiles devront prendre leur mal en patience jusqu’au 3 novembre prochain, date à laquelle l’affaire sera de nouveau appelée devant cette barre.
Chaque victime réclame 100 millions F, soit un total de 25 milliards 300 millions de F à titre de dommages et intérêts
Les faits remontent à décembre 2013, lorsque ces 253 familles, propriétaires des maisons démolies à la cité Gadaye, située à Guédiawaye, ont servi au promoteur immobilier une citation directe dans laquelle le parquet visait 3 infractions, à savoir la destruction de biens appartenant à autrui, le faux et usage de faux, l’escroquerie à jugement. Sur la citation, en ce qui concerne leur constitution de partie civile, ces victimes réclament le montant de 100 millions F chacun, soit un montant total de 25 milliards 300 millions de F à titre de dommages et intérêts. En effet, en 2001, le promoteur immobilier avait acheté un terrain de 9 hectares. Un bail qu’il dit avoir légalement acquis devant notaire et auprès des représentants légitimes de la famille Ndiobène sise à Yeumbeul. Et Babacar Fall et ses trois agents, notamment Omar Diop, Pape Mbar et Abdoulaye Dieng, ont été cités pour avoir procédé à la destruction des concessions, sous la protection des éléments de la Légion de gendarmerie d’intervention (Lgi) de Mbao. Toutefois, les parties civiles détiennent un acte qui atteste que ces terres leur ont été vendues par Ibrahima Diop, un des héritiers de la famille Ndiobène, à plus de 2 milliards F. Par ailleurs, le propriétaire de Technologies 2000, Babacar Fall, avait saisi la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos), avec ses pièces justificatives. Ainsi, il avait brandi un document approuvé par le tribunal de Dakar. C’est par la suite que les victimes qui étaient surprises ont demandé l’arbitrage du chef de l’Etat. Avant que le ministre-conseiller, Mahmout Saleh, en charge de ce dossier, ne renvoie les deux parties devant la justice.
Fatou D. DIONE