Un vaste réseau sénégalais dédié au passage d'immigrants avec de faux papiers vers la péninsule a été démantelé hier à Tenerife en Espagne. Au total, 16 personnes de nationalité sénégalaise ont été arrêtées et plus de 20 faux passeports et 46 dossiers contenant de la documentation pour régulariser la situation des citoyens d’Afrique subsaharienne ont été saisis par les policiers espagnols. L'organisation avait réussi à facturer à ses clients plus de 200.000 euros soit 131.167.725 FCfa.
Tenerife, la plus grande île de l'archipel espagnol des Canaries, située au large de la côte ouest de l'Afrique, a été le théâtre du démantèlement d’un vaste réseau de Sénégalais dédié au passage d'immigrants avec de faux papiers vers la péninsule. Ce réseau que la presse espagnole a vite assimilé à une organisation criminelle a été démantelé hier mardi, quand des agents de la Garde civile et de la Police nationale espagnole sont passés à l’acte après plusieurs jours d’enquête.«Des agents de la Garde civile et de la Police nationale ont démantelé à Tenerife une organisation criminelle qui se consacrait au passage d'immigrants munis de faux papiers vers la péninsule», a informé hier à travers un communiqué la police espagnole.
Selon les autorités espagnoles, au total, 16 personnes de nationalité sénégalaise ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire. Les treize ont été interpelés au niveau de la ville de Tenerife, deux à Ibiza et le dernier à Gérone, dans le nord-est de l'Espagne.
Les graves charges retenues contre eux
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nos compatriotes ont du pain sur la planche, tellement les charges retenues contre eux sont nombreuses et lourdes. En effet, tout ce beau monde a été inculpé des crimes allégués d'appartenance à une organisation criminelle, d'atteinte aux droits des citoyens étrangers, d'atteinte à la propriété, à la santé publique, de réception et de falsification de documents.
77 téléphones, 900g de coke, 90g d'héroïne, 2940 fausses livres sterling… trouvés chez eux lors de la perquisition
Dans l'opération qui a conduit au démantèlement du réseau sénégalais suivi de l’arrestation de nos seize compatriotes, dix adresses ont été perquisitionnées, dans lesquelles plus de 20 passeports falsifiés ont été trouvés, selon la police espagnole.
Et ce n’est pas tout, puisque 46 dossiers avec des pièces justificatives pour régulariser la situation des citoyens subsahariens, plus de 900 grammes de cocaïne, plus de 1000 pilules d'ecstasy, 90 grammes d'héroïne, trois balances de précision, 23.600 euros, 2940 fausses livres sterling, 77 téléphones, 39 montres et bijoux haut de gamme, entre autres effets, ont été également trouvés chez les Sénégalais, selon un communiqué de la Garde civile.«On estime que cette organisation aurait réussi à faire sortir des îles au moins 113 personnes qui ont été arrêtées avec de faux passeports ou pour le compte de tiers. Les avantages obtenus dépassent les 200.000 euros. L'opération se poursuit dans le but de localiser le reste des membres de l'organisation, donc de nouvelles arrestations ne sont pas à exclure», a encore explique la Garde civile espagnole dans son communiqué.
Les immigrants cachés dans des «cales de bateaux»
Selon le même document, le modus operandi de l'organisation consistait à recevoir les immigrés qui avaient réussi à atteindre les îles et à les cacher dans différents «cales de bateaux» pendant qu'ils préparaient la fausse documentation. Avec ces documents, note le communiqué de la Garde civile, les «clandestins» ont été emmenés dans les différents ports et aéroports des îles, et là, ils ont reçu les dernières instructions sur la façon de procéder lors de l'embarquement et certaines mesures de sécurité, au cas où ils seraient détectés par les forces et organes de sécurité. «D'autres directives comprenaient la non-déclaration et la suppression des numéros de téléphone», précise le document parvenu à «Les Échos».
L'une des activités qu'ils menaient était que si l'immigrant parvenait à atteindre la péninsule sans être détecté, les membres de l'organisation étaient chargés de récupérer les documents utilisés afin qu’ils puissent être utilisés par un autre candidat à l'avenir. Bien que la grande majorité de la documentation soit fausse, les enquêteurs avaient la preuve que certains d'entre eux avaient utilisé les papiers légaux d'autres personnes présentant une certaine similitude physique.
Sidy Djimby NDAO
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