La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Tambacounda a rendu hier ses décisions dans les différentes affaires évoquées la semaine dernière. Ainsi, Pape Alioune Fall, reconnu coupable de tentative de viol et de meurtre sur Bineta Camara, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Le même sort a été réservé aux cinq assaillants de l’adjudant-major Tamsir Sané qui devront, en sus, allouer 100 millions en guise de dommages et intérêts à la famille de la victime. Dans l’affaire du Pur, Moustapha Ndiaye qui encourait la perpétuité s’en est tiré avec une réclusion criminelle de 15 ans. Son principal coaccusé Ousmane Sidibé a été acquitté.
Son système de défense a été inefficace. Ses dénégations infructueuses. Lui, c’est Pape Alioune Fall qui a comparu pour tentative de viol et meurtre sur Bineta Camara, la semaine dernière, à la barre de la Chambre criminelle de Tambacounda. A l’arrivée, il a été reconnu coupable de ces crimes et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, comme l’avait requis le représentant du parquet à l’audience. Il a été également condamné à allouer le franc symbolique à la partie civile. Pour rappel, à l’audience, interpellé sur les faits qui remontent au 18 mai 2019, en plein mois de Ramadan, l’accusé était revenu sur ses déclarations circonstanciées tenues aussi bien à l’enquête que devant le magistrat instructeur. En effet, après avoir reconnu avoir étranglé la victime à l’aide du voile qu’elle portait, Pape Alioune Fall a servi la thèse de l’accident à la barre, après avoir réfuté la tentative de viol. A l’en croire, il avait bousculé la victime qui l’avait empoigné et qui s’était agrippé à ses parties intimes après une prise de bec. Et, c’est en tombant, dit-il, que sa tête s’est cognée contre le mur. Une nouvelle version défendue par son avocat qui a fait état, dans sa plaidoirie, de coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner. Seulement, cette thèse de l’accusé a été jugée «ridicule» par le représentant du parquet à l’audience. Et ses réquisitions ont été suivies hier par le juge dans son délibéré.
100 millions de dommages et intérêts alloués à la famille de Tamsir Sané
Pour le meurtre de l’adjudant-major Tamsir Sané, la main du juge de la Chambre criminelle n’a pas non plus tremblé. En effet, le juge n’a fait que suivre la demande de répression du représentant du parquet dans cette affaire. Ainsi, cinq des sept accusés ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour association de malfaiteurs, tentative de vol en réunion avec usage de véhicule, effraction, port et usage d’armes et de violences ayant entrainé la mort et des blessures. Il s’agit de Idrissa Sow alias Peul bou rafet, Kékéroba Ba, Daouda Ba dit Demba Sireye, Moussa Diao et Sidi Diallo. Quant aux deux autres, en l’occurrence Pathé Ba et Khouressi Diallo, qui ont comparu libres, ils ont pris six mois avec sursis pour détention illégale d’armes. Ce n’est pas tout, car les accusés ont été condamnés à payer solidairement 100 millions à la famille de la victime en guise de dommages et intérêts, contre 300 millions réclamés par Me Khassimou Touré, avocat de la partie civile. En plus de payer deux millions à chacun des gendarmes blessés lors de cette intervention, en l’occurrence Serigne Sam Ngom et Amadou Ba.
Pour rappel, leur conseil avait réclamé 30 millions soit 15 millions chacun. Pourtant, à la barre, les accusés avaient nié en bloc. Idrissa Sow alias Peul bou rafet, considéré comme le cerveau de la bande, avait indiqué que ses aveux ont été extorqués sous le coup de la torture. En tout état de cause, il avait donné les noms de tous ses compagnons, en plus de spécifier la tâche de chacun lors de cette tentative de cambriolage du Poste finances de Koumpentoum, ayant occasionné la mort de l’adjudant-major Tamsir Sané, dans la nuit du 25 au 26 juillet 2019. Ses coaccusés s’étaient inscrits dans cette logique de dénégations.
Moustapha Ndiaye prend 15 ans de réclusion criminelle
Dans l’affaire des violents affrontements survenus au quartier Dépôt de Tamba entre la sécurité rapprochée du candidat Issa Sall du Pur et les militants de Benno Bokk Yakaar, lors de la campagne présidentielle de février 2019, ayant occasionné la mort Ibrahima Diop, c’est Moustapha Ndiaye qui a été reconnu coupable de meurtre. Et il peut s’estimer heureux de n’avoir pas été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, comme l’avait requis le représentant du parquet. En effet, il a écopé de 15 ans de réclusion criminelle. Son coaccusé, en l’occurrence Ousmane Sidibé, poursuivi lui aussi pour meurtre, a été plus chanceux et s’en est tiré à bon compte puisqu’il a été acquitté. Les autres accusés ont écopé de trois mois ferme pour coups et blessures volontaires et détention illégale d’armes. Il s’agit entre autres de Mouhamadou Moustapha Ndiaye dit Ahmed, Sidya Diatta, Ibrahima Kébé, Mouhamadou Moustapha Mbodj, Ibrahima Niang, Mouhamadou Lamine Sène, Moustapha Diakhaté, Serigne Moustapha Sall. C’est dire qu’ils ont tous recouvré la liberté à l’exception de Moustapha Ndiaye.
Pour rappel, en dépit des dénégations de Moustapha Ndiaye à la barre, il a été chargé par ses coaccusés. En effet, Serigne Moustapha Sall avait révélé à la barre que Moustapha Ndiaye lui a avoué avoir poignardé une personne lors de la bagarre. Mieux, il avait les mains tachées de sang. Mouhamadou Moustapha Sène d’ajouter que Moustapha Ndiaye a pourchassé Ibou Diop, l’a fauché, avant de le poignarder. Ousmane Sidibé également avait abondé dans le même sens.
Moussa CISS












