Les choses se précisent dans la ténébreuse affaire de découverte de corps sans vie non identifié, en début d’après-midi d’avant-hier, d’une femme âgée d’environ de 35 ans dans les flots du bassin de Technopole à Pikine. En effet, la défunte se nomme Adjara Camara. Elle est née en 1983 à Kaolack, mais habitait la commune de Golf à Guédiawaye. Elle est la fille d’El Hadji Omar et de Ndèye Awa Mbaye.
La suite de l’enquête préliminaire de la police de Pikine sur la découverte macabre, survenue avant-hier, vers 15h, dans le bassin de Technopole de Pikine, confirme «Les Échos». Dans notre édition d’hier, nous écrivions en exclusivité que la victime portait une robe de couleur bleue et une bague où il est mentionné «Adjara». Ce qui laisse dire que la victime s’appelle ainsi. Ce nom a été en effet confirmé hier par des membres de la famille, au cours de leurs auditions sur procès-verbal devant les enquêteurs.
Des blessures au visage de la victime causées par les petits poissons vivant dans le bassin
Outre cela, nous faisions état de blessures au visage de la défunte ; ce qui poussait beaucoup de gens à parler d’yeux arrachés ou crevés. Mais, en réalité, il s’agissait juste de blessures au visage causées par les petits poissons du bassin en question. Une thèse confortée par les sapeurs-pompiers, qui avaient effectué le déplacement sur les lieux du drame et repêché le corps sans vie des eaux verdâtres du Technopole.
Adiarra souffrait de troubles psychiques, menaçait souvent de se suicider et squattait le bassin
Au lendemain de l’horreur au Technopole de Pikine, des langues ont commencé à se délier sur l’état de santé mentale de la dame Adiarra Camara. Cependant, la version du meurtre ou crime crapuleux était la plus répandue dans la grande banlieue dakaroise. Mais, après auditions des parents de la victime, ces derniers ont confirmé que la défunte ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Elle souffrait en fait de troubles psychiques. Elle menaçait également souvent de se suicider et fréquentait presque tous les jours les abords immédiats du bassin de rétention d’eaux de pluie.
La victime avait fugué de chez elle depuis dimanche
En fait, la défunte jeune femme était portée disparue depuis le 30 septembre dernier. Cette disparition mystérieuse de la dame avait suscité l’émoi et la tristesse dans sa famille et dans son quartier de Golf, où elle vivait avec les membres de la famille. Certains pensaient à un enlèvement ou une agression mortelle. D’autres évoquaient par contre l’hypothèse d’accident mortel de la circulation routière. Mais, après renseignements, les gens ont découvert qu’elle était sortie, ce qui a en fin de compte tourné au pire pour la jeune femme, dont le corps sans vie a été retrouvé quelques jours plus tard à la surface des flots du bassin.
La thèse du meurtre crapuleux écartée
Plusieurs versions ont été données pour déterminer les véritables circonstances du décès d’Adiarra Camara. Cependant, à la lecture des éléments d’enquête, la thèse du meurtre ou crime crapuleux a été purement et simplement écartée, au profit de celle du suicide, au cours d’une crise de démence de la jeune femme, qui se trouvait aux alentours du réceptacle d’eau de pluie du Technopole. «Tout laisse croire à la thèse du suicide. Elle a dû piquer une crise de démence pendant qu’elle était seule comme d’habitude sur les bords du bassin. Elle s’est jetée ensuite dans les eaux du bassin et est morte par noyade», ont soutenu nos sources.
La victime inhumée hier au cimetière musulman de Yoff
Les parents ont pu disposer hier du corps sans vie de la femme. Adjara Camara a été inhumée, hier, au cimetière musulman de Yoff. Ceci après réception du certificat aux fins d’inhumation délivré par le procureur de la République du Tribunal de grande instance de Pikine/Guédiawaye.
Vieux Père NDIAYE
LES CAUSES DU DECES D’ADIARRA CAMARA RESTENT INCONNUES
«La décomposition très avancée du corps rend impossible l’autopsie des viscères»
Après avoir procédé aux constatations d’usage du drame sur le bassin du Technopole de Pikine, les limiers de la localité ont réquisitionné les sapeurs-pompiers de Guédiawaye, qui ont conduit le corps sans vie d’Adiarra Camara au centre national hospitalier Aristide Le Dantec pour autopsie, dont le sieur Abdoul Magib Gaye, en service au laboratoire d’anatomie cytologie pathologique, avait la charge de faire. Aux conclusions du toubib, il est révélé ceci : «le corps en état de décomposition très avancé rend impossible l’autopsie des viscères», lit-on dans le document médical.
V. P. NDIAYE