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DAOUDA PENDA BA OU DAOUDA FOYER, ANCIEN DETENU A LA MAC DE REBEUSS: «Être prisonnier à Rebeuss, c’est pire que d’être un esclave»



DAOUDA PENDA BA OU DAOUDA FOYER, ANCIEN DETENU A LA MAC DE REBEUSS: «Être prisonnier à Rebeuss, c’est pire que d’être un esclave»
 
Natif de Grand-Yoff, ancien prisonnier, Daouda Penda Ba alias Daouda Foyer revient sur sa vie carcérale, sa réinsertion et sur l’actualité avec le décès des deux jeunes détenus de la chambre 11 de la Mac de  Rebeuss.
 
En additionnant toutes ses peines, Daouda Ba a fait 15 ans de prison. Trouvé chez son mentor Alioune Badara Kébé, aux Hlm Grand-Yoff, il  raconte comment il a été aidé par ce dernier. «J’ai fait la prison à plusieurs reprises. Si ce n’est pas pour agression, c’est pour des casses ou des affaires e drogue. J’ai fait Linguère, Louga et Kébémer, donc j’ai la légitimité de parler des maux des prisonniers sénégalais. A Rebeuss, j’ai fait les chambres 1-9-4-3-30-14-31-25 et 40. On m’a même emmené chez les condamnés alors que je n’en étais pas un. Je connais tellement la prison de Rebeuss que je peux même écrire un livre sur la vie carcérale là-bas» dit-il. Pour lui, l’esclavagisme n’a pas été aboli à Rebeuss. «De l’atrocité, de la souffrance, c’est tout ce que les détenus de la Mac de 100 mètres vivent au quotidien.  Les plus grands malheurs de nos vies, c’est là-bas qu’on les a vécus. On n’arrête pas de bousculer les détenus. On nous frappait, ont nous insultait, on nous jetait de l’eau, bref, on nous a toujours maltraités. Être prisonnier à Rebeuss, c’est pire que d’être un esclave», confie l’ancien détenu. 
 
De la bouffe infecte
 
Libéré de ses démons, Alioune Badara Kébé raconte le calvaire qu’il a vécu. «Pour nos promenades, c’était entre 9h et 11h et on ne ressortait que le lendemain soir. Pour se dégourdir les jambes, on avait un espace qui ne faisait même pas 5 mètres de long.  On pouvait passer 3 ans dans ce même couloir. Ça nous a tous causé des problèmes de pieds», renseigne-t-il. Et de poursuivre : «pour manger, on n’avait même pas la moitié d’une miche de pain. L’eau n’était pas potable, les plats qu’on nous servait pour le déjeuner laissaient à désirer. Des fois on nous disait pour le diner ‘’cin bi dafa bëtt’’ (la marmite est trouée) pour ne pas nous donner à manger. On nous donne du lait avarié et des poissons presque pourris et des fois même on y trouve des vers. On ne mange que pour avoir des forces», raconte Daouda Ba. «Pour aller pisser seulement, on pouvait rester dans les rangs pendant longtemps, sans parler de se laver ou avoir d’autres besoins. «Dans certaines chambres, si tu te mets dans les rangs à 17h, ce n’est que vers 2h du matin que tu accèdes aux toilettes, s’indigne-t-il.  A l’infirmerie, dit-il, il n’y avait rien d’autre comme médicament que du Paracétamol. «Pour vous dire qu’il n’y a pas de vie à Rebeuss, l’exemple le plus terre à terre, c’est quand on tombe malade. On te donne 2 paracétamol, quelle que soit la maladie. J’ai perdu en prison  un de mes amis, Yandé Diop, habitant de Colobane. Il est parti à l’infirmerie, il a été renvoyé et a rendu l’âme dès son retour dans la chambre. Pour aller à l’infirmerie ou pour aller prier le vendredi, on fait juste une liste de 5 ou 6 personnes et les autres restent à attendre leur tour, qui peut prendre des semaines».
 
«Je n’ai jamais compris pourquoi il y avait des enfants à Rebeuss»
 
Revenant sur l’actualité, Daouda Ba révèle que les dirigeants sénégalais, notamment les ministres de la Justice, n’ont jamais mis les pieds là où les détenus les plus vulnérable vivent. «Ce qu’on montre aux ministres de la Justice et ce qu’il y a là-bas sont deux réalités différentes. En général, ce sont les prisonniers qui sont de mèche avec les gardes pénitentiaires ou les vieux qu’on présente aux autorités. Ils ne montrent jamais les chambres où nous vivons», explique-t-il. 
Revenant sur la bousculade qui a causé 2 morts, Daouda Penda Ba révèle qu’en réalité à Rebeuss, «il n’y a que des raccordements de fils». Daouda Penda Ba de soutenir : «c’est un ancien détenu du nom d’Assane Tay, qui avait pris la perpétuité, qui avait fait les branchements. Il est même revenu pour réclamer ce que l’administration pénitentiaire lui devait pour le travail qu’il avait fait là-bas. Il n’était pas qualifié en électricité, il avait juste à raccorder des fils pour faire passer le courant dans les chambres. Il n’y a pas de sécurité à Rebeuss avec ces fils de courant qui passent partout», déclare-t-il. Concernant la chambre ou le drame s’est produit, il s’interroge sur son existence à Rebeuss, à côté de la prison pour jeunes de Fort B. «J’ai fait presque le tour des chambres, on m’a même mis une fois avec les vieux. Mais à la chambre 11 où il y a eu le drame, il n’y a que des enfants. Je n’ai jamais compris pourquoi il y avait des enfants à Rebeuss. La prison de Fort B est l’endroit pour les jeunes détenus. Ils ne peuvent pas séjourner avec les grands bandits, au risque de périr ou d’avancer dans la déperdition», s’indigne-t-il.
 
«Nous voulons un centre de réinsertion, ça participera aussi à la réduction du banditisme»
 
 
En passe de réussir sa réinsertion sociale, Daouda Penda Ba demande un soutien et plus de considération de la part de l’Etat. «Nous avons vécu la prison, maintenant, nous voulons changer. Les autorités doivent nous donner du travail ou nous mettre dans des projets. Nous ne voulons pas retourner en prison. Nous voulons un centre de réinsertion, parce que parmi nous, il y a des ouvriers et d’autres jeunes qui ont des métiers. Ça participera aussi à la réduction du banditisme dans le secteur, car nous sommes les plus nombreux dans les prisons», lance-t-il. Aidé par Alioune Badara Kébé, un acteur du social au service de sa localité, Daouda Penda Ba appelle les autorités à rejoindre cette cause. «Depuis qu’on a retrouvé notre liberté, une seule personne est à notre chevet, c’est Badara Kébé. Nous sommes plus de 100 personnes et c’est lui seul qui nous aide à rester sur le droit chemin. Il nous donne de quoi vivre, il héberge certains d’entre nous et nous cherche du travail. Personne à part lui ne nous fait confiance, alors que nous avons décidé de ne plus replonger, tout en sensibilisant les plus jeunes», confie Ba. Qui poursuit : «Chez Badara Kébé on n’a pas de sens interdit. A chaque fois qu’un détenu est libéré, comme moi, on vient directement le voir parce qu’on sait qu’il sera toujours là pour nous. C’est pour ça qu’on a décidé tous de ne pas le décevoir et de changer de vie», affirme-t-il, avant de poursuivre : «il ne le fait pas uniquement pour nous les détenus, mais pour toute la population de Grand-Yoff et environs. Vieux, femmes et enfants, il est au chevet de tout le monde. Je ne restais jamais plus de 6 mois en liberté, mais depuis que j’ai rencontré, par hasard, à la plage, Badara Kébé, je suis dehors, ça fait plus d’un an. J’ai arrêté de boire, de faire du mal et je suis devenu nickel grâce à ses conseils».
Marième NDIAYE
 
ALIOUNE BADARA KEBE, FONDATEUR DE L’ASSOCIATION LES REPENTIS
«Nous essayons de les remettre avec dignité dans la société»
 
 
Anciens footballeur professionnel, Alioune Badara Kébé a donné une grande place dans sa vie actuelle aux activités sociales. Pour lui, l’objectif, c’est de travailler à aider les anciens détenus à se remettre sur le droit chemin. «L’association ‘’Les repentis’’ a été créée pour et par des anciens détenus qui regrettent d’être allés en prison. L’objectif, c’est de se remettre sur le droit chemin, chercher du travail pour ne pas récidiver et empêcher les plus jeunes de faire les mêmes erreurs. Ils veulent aussi sensibiliser sur les réalités de la vie carcérale. Tout le monde a besoin de seconde chance dans la vie», confie-t-il. Il poursuit : «nous essayons de les remettre avec dignité dans la société. Passé 10 ans en prison, c’est synonyme de perte de repères dans la vie. Aussi, sans soutiens, l’ancien détenu retrouve ses anciennes habitudes et fréquentations. Notre seul objectif, c’est de les remettre sur les rails de la vie», renchérit Badara Kébé. Alioune Badara Kébé  explique que la réinsertion est un processus. «La première chose, dès leur libération, c’est de leur chercher des habits et des chaussures. On leur donne de l’argent pour qu’ils aillent chercher des habits au marché ou des fois je leur donne les habits que je porte. Tout cela, pour leur donner une apparence correcte d’abord. Ensuite, on leur cherche des téléphones et une habitation correcte», renseigne-t-il, avant de poursuivre : «après, quotidiennement, on essaie de les aider pour la nourriture et leur chercher du travail. On n’a pas de société, ni d’entreprise pour leur offrir du travail, néanmoins, on fait de notre mieux. Mais ce n’est pas suffisant, on a besoin d’aide, surtout venant de l’Etat. Ils ont besoin d’être autonomes et vivre avec décence». Cependant, il informe que tout n’est pas une réussite totale. Il arrive qu’ils aient des cas d’échec. «Il nous arrive de voir des cas de récidiviste, car on ne peut pas les satisfaire totalement. C’est désolant aussi, mais si on a les soutiens qu’il faut, on peut tous les récupérer et les remettre dans le droit chemin. Par contre, ce qui est encourageant, c’est de voir des gens, comme le cas de Daouda, qui viennent de leur propre gré intégrer l’association pour un changement radical de leurs conditions de vie».
 
MN


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