Il s’en est fallu de peu pour que la sous-préfecture de Grand Dakar soit le lieu d’une bataille rangée aux conséquences incalculables entre Barthélemy Dias et la police. Informé que le représentant de la coalition Taxawu Dakar au niveau de la commission d’inscription a été exclu, le maire de Mermoz Sacré-Cœur a fait une descente sur les lieux, menacé ouvertement le sous-préfet et le commissaire de police avant de retourner. Pour ne pas que pareille situation se reproduise, la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) a été appelée en renfort.
Barthélemy Dias au commissaire de Dieuppeul : «si tu me repousses je te repousse. Je suis plus fort et plus jeune que toi»
Accompagné de ses gros bras, Barthélémy Dias a montré sa fougue et sa hargne au commissaire de police de Dieuppeul qui voulait l’empêcher d’entrer à la sous-préfecture. Des agents de police ayant été pré-positionnés au portail principal, le maire de Sacré Cœur-Mermoz a usé de toutes ses forces pour se frayer une voie pour entrer. Retrouvant le commissaire de la police de Dieuppeul à l’intérieur qui le repoussait pour l’empêcher d’entrer dans le bâtiment, Barth lui dit : «Booma puusee, dinala puus. Maala ëpp doole gën laa nekk xale (si tu me repousses je te repousse). Je suis plus fort et plus jeune que toi». Donc écarte-toi de mon chemin». Après quelques secondes de tiraillements, il a pu accéder dans le bureau du sous-préfet. Il trouve l’autorité en train de parler au téléphone. Il lui impose à raccrocher son téléphone et lu dit «da ngay mënë def sa ligeey nga def ko, wa ila…(tu fais ton travail convenablement, à défaut…)» ; et le sous-préfet de lui rétorquer: «ici je suis l’autorité. C’est moi qui décide».
Barthélémy Dias de revenir à la charge: «vous n’êtes pas une autorité mais un autorisé. Si on revient et que notre représentant ne siège pas, c’est toi qui quitteras la commission». Déjà, avant d’accéder au bureau du sous-préfet, Barthélemy Dias a fait revenir leur représentant pour continuer à siéger dans la commission. Ce fut une chaude heure à la sous-préfecture. Il faut noter que malgré ces échauffourées, le commissaire n’a à aucun moment demandé à ses agents de disperser la foule composée de quelques militants qui ont accompagné Barth et des journalistes. Il a pu contrôler la situation, laissant aussi le maire de Mermoz/Sacré-Cœur faire sa déclaration devant la sous-préfecture.
«Nous sommes venus pour faire comprendre à l’autorisé qu’il n’a pas le monopole de la bêtise»
«Ce transfert d’électeurs a été cautionné par le sous-préfet de Grand-Dakar qui n’est pas une autorité, mais un autorisé. Il s’est permis aujourd’hui d’exclure le représentant de notre coalition comme dans une garderie d’enfants, en disant que c’est lui qui décide à titre personnel. Je répète, je rappelle, je persiste et je signe qu’il n’y a aucune autorité déconcentrée de ce pays, soit-il un sous-préfet, un préfet ou un gouverneur, ils n’ont pas le droit de violer la loi. Nous sommes en République. Quiconque viole la loi, on lui montrera qu’il n’a pas le droit avec lui. Nous l’avons constaté par voie d’huissier et nous allons le prendre en compte dans le contentieux», fait-il savoir.
Revenant sur les attaques frontales contre l’autorité, Barth d’asséner : «nous sommes descendus pour faire comprendre à l’autorisé qu’il n’a pas le monopole de la bêtise. Aucune autorité n’est outillée à mettre à la porte d’une commission un représentant d’un parti politique. Il faut que ça soit bien dit et clairement entendu. Quand on reviendra la prochaine fois, c’est le sous-préfet qui sera exclu de la commission», pulvérise le maire de Mermoz/Sacré-Cœur.
La Bip appelée en renfort pour contrer la menace de Barthélemy
Après que le maire de Mermoz a quitté les lieux, les éléments de la Brigade d’intervention polyvalente de la police ont été appelés en renfort de l’équipe qui est déjà sur place. Ces éléments ont occupé les deux entrées avec un arsenal impressionnant. Car le représentant de la coalition Taxawu Dakar a été encore exclu après le départ de Barthélemy Dias.
Baye Modou SARR