Macky Sall a-t-il oublié son engagement à faire cesser les cumuls de fonctions ? Cela semble être le cas, avec la nomination de Cheikh Mouhamadou Mbacké Lô à la tête de l’Agence nationale de recherche scientifique appliquée (Anrsa). En effet, le professeur de médecine est aussi depuis 2015 président du Conseil de surveillance de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme). Un fait incongru, au niveau de l’administration où le cumul doit être définitivement banni.
Une incongruité au sein de l’administration sénégalaise. Le cumul de fonctions qui était censé être banni au Sénégal existe aujourd’hui plus que jamais. L’affaire est, à tout le moins, scandaleuse. En janvier dernier, par décret, Cheikh Mouhamadou Mbacké Lô, professeur de médecine, a été nommé Directeur général de l’Agence nationale de recherche scientifique appliquée (Anrsa). Le professeur, membre de And Jëf/authentique de Landing Savané, dirige depuis lors ladite agence. Mais, en même temps, il est à l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme). En effet, Cheikh Mouhamadou Mbacké Lô occupe le poste de président du Conseil de surveillance (Pcs) de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme).
En fait, il a été nommé à ce poste par décret depuis novembre 2015. C’est-à-dire depuis bientôt trois ans. Un fait assez curieux, si l’on sait que le président de la République s’était engagé à mettre fin à ces cumuls. En effet, dans ses décisions, Macky Sall avait tenté de corriger les cumuls de mandats électifs et de fonctions. Il avait même laissé entendre qu’il n’épargnerait personne, même ses compagnons de l’Alliance pour la République (Apr). Le président de la République s’en était même pris à l’époque à des membres de la présidence.
Et si cela n’avait plu à certains, beaucoup de compatriotes avaient applaudi des deux mains. Que s’est-il passé pour que le président de la République déroge à la règle, cette fois, en nommant une personne Pca de l’Aeme et Directeur général de l’Anrsa. Macky Sall a-t-il oublié cet engagement ou l’a-t-il fait par mégarde, sans que ses collaborateurs n’attirent son attention ? Ce qui est sûr, c’est que les compétences ne manquent pas au Sénégal. L’administration sénégalaise est assez bien fournie en intelligences qui peuvent occuper ce poste. Le non-cumul de postes permettrait de donner la chance aux autres. Des milliers de compatriotes compétents, engagés ou non en politique, existent au Sénégal et peuvent valablement, sinon mieux, occuper ces fonctions.
Alassane DRAME