Le statut de l’opposition et de son chef, le cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti, la suppléance du maire en cas de vacance. Mais aussi l’organe en charge de gérer les élections…tels étaient les points débattus dans le cadre du dialogue politique, hier. Malheureusement, aucun consensus n’a été trouvé sur un seul de ces points. Aussi, les acteurs vont rediscuter des mêmes points, aujourd’hui encore, dernier jour des travaux.
Qui disait que l’on va vers une fin des travaux très difficile, dans le cadre de la recherche de solutions aux problèmes électorales ? En tout cas, à quelques heures de la fermeture des opérations, les acteurs restent toujours divisés sur les questions qui fâchent. Comme révélé par «Les Échos» dans son édition d’hier, les acteurs ont effectivement débattu des points… «à rediscuter» que sont le statut de l’opposition et de son chef, le cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti, la suppléance du maire en cas de vacance et l’organe en charge de gérer les élections. Sur toutes ces questions qui étaient inscrites à l’ordre du jour, les acteurs n’ont pu s’entendre. Et la décision qui a été prise est de remettre ça aujourd’hui, en espérant que les acteurs fassent des efforts supplémentaires.
Il faut dire que, comme nous l’écrivions dans ces colonnes, les questions en jeu ne sont pas simples. Pour ne pas dire que ce serait même une utopie que l’opposition et la majorité qui ont des intérêts divergents puissent parler le même langage.
Mais «l’impossible consensus», c’est surtout la question relative au cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti ou coalition de partis.
A l’époque, les plénipotentiaires avaient commencé la discussion, mais il n’y avait pas de consensus et ils ne voulaient non plus «acter» le désaccord. Parce que le piège «d’acter» le désaccord, c’est de permettre au chef de l’Etat de trancher et il tranchera en sa faveur. D’où le fait que les acteurs ont refusé très tôt d’«acter les désaccords». Hier encore, ils ont discuté de la question, mais il n’y a pas eu consensus.
Pour la suppléance qu’ils vont rediscuter aussi, la question ne sera pas facile à dépasser, et pour cause. La proposition de l’opposition a été que quand un maire décède, c’est son premier adjoint qui assure l’intérim pour six mois. Et qu’au bout des six mois, une nouvelle élection soit organisée, parce que l’adjoint au maire, c’est le conseil qui l’a élu alors que le maire l’a été au suffrage universel direct. Sur ce point, le pôle de la majorité avait dit non, arguant que c’est trop de dépenses. Qu’il fallait laisser le conseil municipal élire le maire et terminer le mandat. Hier, ils ont rediscuté de la question, mais chaque pôle est resté sur sa position.
Il y a aussi le point sur les organes de gestion des élections. Quel organe de gestion des élections ? Est-ce un ministère comme celui de l’Intérieur ou une Haute autorité ? Ils ont rediscuté de la question, mais ne se sont pas entendus. Conséquences : le rapport a été envoyé hier à Famara Ibrahima Sagna, sans ces points. Et sans consensus, vu les intérêts en jeu, l’arbitrage du chef de l’Etat pourrait être sollicité.
Madou MBODJ