Le président de la République multiplie les contacts en vue des solutions à mettre en œuvre afin de triompher du Covid-19 qui apeure le monde. Après les partis de l’opposition sénégalaise et les anciens Premiers ministres, dans la matinée d’hier, il a, dans l’après-midi, reçu les organisations de la société civile, mais aussi des partis politiques qui ne se reconnaissent ni de l’opposition, ni du pouvoir. Déthié Faye, présent au palais au nom des partis dits non-alignés (premier à être reçu), s’est félicité de «l’honneur» qui leur a été fait par le chef de l’Etat de recueillir leur point de vue sur cette situation qui n’épargne aucun pays au monde. «Nous avons réitéré au président de la République notre soutien par rapport à toutes les mesures qu’il a prises et notre engagement à nous impliquer davantage dans la campagne de sensibilisation et de mobilisation en faveur de la victoire qui est attendue», a déclaré Déthié Faye, qui reste convaincu qu’au vu de l’élan de solidarité et de la cohésion nationale, de l’engagement collectif et individuel noté dans tous les segments de ce pays, le combat sera gagné. Il pense d’ailleurs comme ses autres camarades (qui l’accompagnaient) que les mesures prises par le président de la République sont celles qu’il fallait prendre au moment précis où il les a prises, parce que la pandémie du Covid-19 est parvenue à s’imposer comme principale préoccupation d’une humanité qui a été surprise par la déclaration de guerre d’un ennemi invisible.
Babacar Guèye : «la loi d’habilitation va permettre au Président d’avoir les coudées franches, pour agir contre cette pandémie»
Le professeur Babacar Guèye ne dit pas autre chose. Après avoir assuré du soutien total des organisations de la société civile qu’il représentait à l’audience, il dit que sur les mesures juridiques prises sont normales. «Il envisage de faire voter la loi d’habilitation qui va lui permettre de gouverner par ordonnance ; C’est tout à fait normal aussi qu’il s’adresse aux représentants de la nation qui vont voter probablement cette loi. Je souhaite qu’ils la votent, parce que cette loi est importante, pour lui permettre d’avoir les coudées franches, pour agir contre cette pandémie. Il va donc pouvoir, grâce à cette loi, prendre des mesures assez rapidement parce que nous sommes dans une situation d’urgence qui appelle que des mesures soient prises assez rapidement pour répondre au danger qui menace le Sénégal. C’est normal qu’il fasse voter cette loi d’habilitation qui va lui permettre de gouverner par ordonnance pendant trois mois», a laissé entendre le Pr Babacar Guèye qui se réjouit de la démarche qui consiste à consulter toutes les forces vives de la nation pour les solutions à mettre en œuvre.
Pour Mazid Ndiaye en tout cas, pour ce qui est de la société civile, il ne pouvait point y avoir de résistance. Au contraire, dit-il, il est un devoir de le soutenir. En tout cas, pour les mesures qu’il a prises et éventuellement pour celles qui vont arriver, le Président peut compter sur leur soutien.
Moundiaye Cissé : «il faut ouvrir la gestion des 1000 milliards à d’autres forces pour que la période post Covid-19 ne soit pas suivie de contestations»
Moundiaye Cissé de l’Ong 3D, non plus, ne cache pas sa satisfaction de se retrouver au palais aux fins de participer à la réflexion nationale sur le Covid-19. Sur la mobilisation des ressources, concernant le fonds que le président de la République veut mettre en place, c’est une très bonne chose, mais il a été suggéré à Macky Sall de privilégier les ressources internes. Également (toujours par rapport à la gestion de ces fonds), ils l’ont encouragé à ouvrir la gestion de ces fonds (1000 milliards) à d’autres forces y compris l’Etat pour que la période post Covid-19 ne soit pas suivie de contestations etc. «Pour l’essentiel, nous avons fait des recommandations allant dans le sens de renforcer, de consolider…», se réjouit Moundiaye Cissé.
Birahim Seck du Forum civil qui n’a pas voulu révéler les détails de son entretien avec le chef de l’Etat, dit qu’ils continueront à faire ce qu’ils ont toujours fait. «Le Forum civil a commencé à alerter depuis qu’on a commencé à parler de coronavirus. Nous avons sorti une déclaration, fait des publications dans les réseaux sociaux, en essayant un peu d’amener le gouvernement à prendre un certain nombre de mesures. Nous allons continuer à faire ce que nous avons l’habitude de faire, en attendant que les résultats puissent tomber, parce qu’avant même que le Président ne prenne des décisions, je pense qu’il a eu à écouter beaucoup de Sénégalais... Les ¾ des propositions que nous avons faites sont prises en compte dans ces différentes mesures. Bien entendu, ces mesures doivent faire progressivement l’objet d’évaluation», a indiqué Birahim Seck. Pour ajouter qu’ils ont aussi échangé sur certaines mesures telles que des mesures sanitaires, mais également économiques.
Madou MBODJ
Me Madické Niang : «J’ai salué son initiative, de telles rencontres doivent être institutionnalisées»
Mettre en place un dispositif rapide et efficace. C’est en tout cas ce que suggère Me Madické Niang. Invité comme personne ressource à prendre part aux consultations citoyennes, l’ancien ministre des Affaires étrangères et candidat aux dernières élections de février 2019 dit que le virus ne donne pas du temps à ceux qui doivent être atteints. D’où tout le satisfecit qu’il se fait de la mobilisation populaire qui a suivi l’appel du président de la République. «C’est de cette manière que doit fonctionner le pays. Je l’ai même écrit dans mon projet de société, en demandant qu’on institutionnalise de telles rencontres. J’ai salué son initiative et je lui ai dit qu’il faut qu’il continue dans cette direction. Tous ceux qui aiment ce pays, tous ceux qui revendiquent une place dans ce pays, devraient venir répondre à son invitation. C’est le président de la République et répondre à son invitation est un acte hautement patriotique», déclare Madické Niang.
Pour lui en effet, le Sénégal est en train de donner une belle image et ça ne devrait pas s’arrêter avec le Covid-19. Après la victoire aussi, il faudrait, poursuit-il, que le pays puisse continuer de vivre dans la prospérité et c’est en cela que nous avons besoin que la loi d’habilitation puisse être rapidement votée, pour que le Président ait les moyens d’agir vite. «On ne peut pas donner du temps au temps. Le virus ne donne pas du temps à ceux qui doivent être atteints», a déclaré Madické Niang.
MM