Mady Toure, SaërSeck, Mbaye Diouf Dia et Louis Lamotte se sont réunis hier vendredi en vue d’un consensus autour des prochaines élections à la présidence de la Fédération sénégalaise de football. L’objectif est «la recherche d’un consensus dynamique qui éviterait au football national et aux Sénégalais les déchirements et tensions qui ont souvent émaillé l’élection à la tête de la Fsf, surtout dans le contexte actuel marqué par de fortes exigences de l’opinion», selon Louis Lamotte (le porte-parole) joint au téléphone.
Les Echos : Qui a été à l’initiative de votre réunion de ce vendredi ?
Louis Lamotte : Tout le monde. On avait déjà commencé à discuter Mbaye Diouf Dia, Mady Touré et moi. Hier,Saër nous a rejoints. L’objectif est de trouver un consensus autour du football sénégalais.
Quel en est l’objectif ?
On a d’un commun accord et à la suite d’échanges marqués du sceau de la responsabilité, décidé de donner toutes ses chances à la recherche d’un consensus dynamique qui éviterait au football national et aux Sénégalais les déchirements et tensions qui ont souvent émaillé l’élection à la tête de la Fsf, surtout dans le contexte actuel marqué par de fortes exigences de l’opinion. D’enrichir la réflexion à cette fin en insistant sur la nécessité d’un accord préalable sur un programme commun de gouvernance du football sénégalais, suffisamment orienté vers la réalisation d’objectifs majeurs. Ainsi, on suggère que tout projet de programme dynamique devrait viser prioritairement de remporter la prochaine Coupe d’Afrique 2022 au Cameroun, se qualifier pour la prochaine Coupe du monde au Qatar et réaliser par des programmes subséquents l’objectif de générer 10 milliards de recettes marketing au profit de nos clubs et pour améliorer les infrastructures sportives.
Autour de qui d’entre vous ce consensus se construit-il ?
Nous répondons à l’appel d’un consensus lancé par des responsables du football sénégalais, notamment Abdoulaye Sow. De bonnes volontés qui ont pensé que pour les prochaines élections, il était plus indiqué de procéder par consensus et d’éviter le déchirement. D’autant qu’il y a des échéances importantes pour le football qui attendent. Donc nous avons voulu répondre à cet appel-là. Nous sommes tous potentiels candidats, mais aujourd’hui nous avons tous mis entre parenthèse nos candidatures pour pouvoir travailler à ce consensus-là. Mais c’est un consensus pour un programme et pas plus que ça. Ce n’est pas un consensus autour d’une personne sinon on parlerait de ralliement. Nous voulons avoir un programme commun de gouvernance du football sur les 4 ans à venir avec des objectifs clairs, autour desquels travaillera une équipe fédérale composée. Il n’y a pas de fixation sur une personne ou sur un groupe de personnes mais plutôt un souci de mettre en avant le programme comme base de gestion.
S’il y a consensus il y a bien quelqu’un qui doit diriger, être devant. N’est-ce pas ?
On y va d’abord par étape. Convenons de ce que nous voulons faire pour le football et s’il y a un consensus fort au tour de ça, la composition de l’équipe fédérale qui pourra mener ce consensus sera plus facile à faire. On ne peut pas, dans une équipe, avoir des gens qui sont pour et d’autres qui sont contre. La première base pour s’entendre, c’est de s’entendre sur ce qu’on aura à y faire. Aujourd’hui il n’y a pas déclaration de candidature qui pourrait être de nature à gêner la discussion autour de points de consensus. On est d’accord pour discuter, on a même donné les objectifs qui nous semblent prioritaires, partagés avec les Sénégalais. Si on s’accorde tous sur ça, on aura fait 80% du chemin du consensus et les 20% qui restent seront pour designer qui est qui et qui fait quoi. C’est ça notre crédo.
Votre programme est essentiellement axé sur des événements qui auront lieu après les élections. Donc ce sera surement dirigé par une équipe avec un seul homme à la tête ?
C’est quand il y aura un consensus autour d’une équipe fédérale pour mener à bien ce programme. On n’en est pas encore là. On n’anticipe rien. Tout le monde est potentiel candidat. Il se pourrait qu’aucune candidature ne soit annoncée puisqu’on aura trouvé un consensus, et sur le programme et sur les hommes qui le définiront. Et ce sera ce consensus qui fera l’objet de l’assemblée générale.
Est-ce que vous n’êtes pas quelque part en train de faire bloc contre l’actuel président de la fédération, Augustin Senghor?
Non ! On fait juste bloc pour faire passer des idées que nous estimons être légitimes et aptes à faire justifier l’action fédérale. Maintenant Augustin, Saër, Mady, Mbaye Diouf ou Lamotte viennent bien après. Chacun est capable de s’asseoir sur ses ambitions personnelles. Il s’avère qu’on a réalisé une note collective en matière du programme commun. On trouvera la personne qui dirigera. La plus grosse et sérieuse affaire pour les Sénégalais, ce n’est pas la tête d’un candidat, mais plutôt ce que nous leur offrons comme programme pour le football. Là-dessus on a été clairs sur les trois objectifs précis autour desquels nous voulons fédérer tout le monde.