
Il faut plus de 200 milliards francs Cfa pour réparer les dégâts collatéraux des manifestations et des actes de pillages qui ont suivi la condamnation du président de Pastef à deux ans ferme. C’est l’avis du Directeur de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) au ministère des Finances et du Budget, Habib Ndao.
Les violentes manifestations à Dakar et dans les régions émaillées d’actes de vandalisme, de pillages, avec leur lot de morts, les 1er et 2 juin derniers, après le verdict rendu par le juge de la chambre criminelle dans cette affaire de viol et menaces de mort pour laquelle le leader de Pastef a été jugé par contumace, ont des conséquences désastreuses sur l’économie nationale. En effet, beaucoup de secteurs d’activités ont été impactés par ce regain de la violence : les petits commerces, les grandes surfaces, le secteur du transport, les banques, les assurances, etc. En termes de préjudices financiers, le Directeur de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), Habib Ndao, fait état de près de 200 milliards francs Cfa, qui sont perdus de manière directe, dit-il, par l’Etat, les entreprises et les ménages sénégalais. En d’autres termes, l’Etat devrait casquer plus de 200 milliards pour réparer les dégâts collatéraux.
Une baisse moyenne de 19 milliards sur l’activité de collecte
A en croire toujours le patron de l’Observatoire de la qualité des services financiers, les manifestations ont un impact sur le portefeuille des banques et le recours à la thésaurisation. Il rappelle à cet effet que la liquidité des banques est de 7079 milliards francs Cfa. Ainsi, avec la fermeture des banques, dit-il, il est noté une baisse moyenne de 19 milliards Cfa sur l’activité de collecte. Ce qui lui fait dire que c’est une perturbation au niveau macroéconomique compte tenu de l’importance de l’activité des banques dans une économie à forte dominante informelle. S’y ajoute la difficulté d’honorer les engagements pour certains fournisseurs qui peuvent conduire à un dysfonctionnement sur la chaîne d’approvisionnement de manière conjoncturelle. Va-t-on vers une inflation ? «Pas forcément, cela peut être corrigé», indique-t-il. Cependant, il fait remarquer qu’à chaque veille de fête, c’est toujours compliqué avec une flambée des prix notée. Ce qui risque, dit-il, d’être le cas en cette veille de la Tabaski.
2,4 millions clients de banques
En outre, Habib Ndao est revenu sur la situation de l’activité bancaire au Sénégal au 31 décembre 2022. « On dénombre 31 établissements de crédit agréés dont 27 banques et quatre établissements financiers à caractère bancaire, trois établissements de monnaie électronique (Eme) et six intermédiaires en opérations de banque (Iob). Les crédits accordés par les banques se situent à 6808,5 milliards francs Cfa. Le nombre d’agences et de guichets automatiques bancaires (Gab) est de 1168 pour 2.435.910 clients de banques.
M. CISS